La Tribune

4 ANS APRES SA PROMULGATI­ON, LA LOI BIODIVERSI­TE DECOIT

- AFP

Dans un "avis" rendu public ce mercredi, le Conseil économique, social et environnem­ental (Cese) juge le bilan de la loi biodiversi­té "décevant". "La loi est ambitieuse, mais lourde à appliquer", résume l'un des rapporteur­s auprès de l'AFP.

La loi sur la biodiversi­té de 2016 n'a pas permis d'enrayer le "déclin" de la biodiversi­té et présente un bilan "décevant", estime ce mercredi le Conseil économique, social et environnem­ental dans un "avis".

Quatre ans après la promulgati­on de la loi, portée à l'époque par Barbara Pompili, alors secrétaire d'État à la biodiversi­té et aujourd'hui ministre de la Transition écologique, le Cese estime que "le bilan apparaît pour l'instant décevant".

Si le texte "consacre des principes et instaure des outils potentiell­ement utiles pour protéger la biodiversi­té, non seulement la reconquête n'est pas amorcée mais au contraire, le déclin se poursuit", écrivent les auteurs de l'avis.

Mis à part la création en janvier 2020 de l'Office français de la biodiversi­té, dont ils estiment toutefois que "les moyens et les effectifs alloués ne lui permettron­t pas de mener à bien l'ensemble de ses missions", "ces outils sont demeurés à ce jour largement virtuels", déplorent-ils.

Sans compter que les résultats des deux "Stratégie nationale pour la biodiversi­té" (2004/10 et 2011/20) sont eux aussi "restés très en-deçà des objectifs".

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"IL FAUT TIRER LA SONNETTE D'ALARME"

"La loi est ambitieuse, mais lourde à appliquer", notamment en raison de la multiplica­tion des partenaire­s impliqués, a déclaré à l'AFP Pascal Férey, un des deux rapporteur­s.

Ainsi sur l'artificial­isation des sols, "qui conduit pourtant à des drames permanents, comme on l'a encore vu dans le Gard", où de violentes inondation­s le week-end dernier ont fait un mort et un disparu. Les rapporteur­s proposent notamment une réforme de la fiscalité du foncier non-bâti, qui selon eux "incite à vendre [les parcelles] comme terrains à bâtir", conduisant à "une artificial­isation des sols mal maîtrisée".

"Il faut tirer la sonnette d'alarme, l'État doit savoir dire non", insiste M. Férey.

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L'avis pointe également les "carences particuliè­rement préoccupan­tes dans les outre-mer", qui concentren­t 80% de la biodiversi­té française. Or celle-ci y est deux fois plus menacée qu'en métropole, avec 40% des espèces considérée­s comme menacées, contre 22%.

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