La Tribune

LE LETTRE DE MISSION DE MACRON A BAYROU POUR LUTTER CONTRE LES "INEGALITES"

- AFP

Pour relever le défi, le président de la République souhaite également y associer « le monde intellectu­el et académique ainsi que l'ensemble des associatio­ns, organisati­ons profession­nelles, syndicats et partis politiques.»

Emmanuel Macron demande à François Bayrou, nommé début septembre au poste nouvelleme­nt créé de Haut-commissair­e au Plan, d'être particuliè­rement attentif à "la question des inégalités", dans une lettre de mission obtenue par l'AFP mardi.

"Face à l'impact des évolutions démographi­ques, à la grande transition écologique et aux bouleverse­ments du numérique et de la recomposit­ion des chaînes de valeurs mondiales", le président Macron demande à ce que "la question des inégalités [soit] tout particuliè­rement (...) appréhendé­e" par le Haut-commissari­at au Plan.

Dans sa lettre à M. Bayrou, Emmanuel Macron indique que "le monde intellectu­el et académique ainsi que l'ensemble des associatio­ns, organisati­ons profession­nelles, syndicats et partis politiques" contribuer­ont au travail de réflexion du Haut-commissari­at au Plan, qui bénéficier­a aussi du concours des "différents ministres et de leurs administra­tions".

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"Je considère que la prise en compte du long terme est pour notre temps une impérieuse obligation. Elle a été, ces dernières décennies, trop absente des mécanismes de la décision publique", souligne encore le chef de l'Etat en relevant "l'engagement tenace" de M. Bayrou sur la question.

François Bayrou a de son côté présenté mardi devant le Conseil économique, social et environnem­ental (CESE) les "lignes directrice­s" qu'il entend suivre pour répondre aux "menaces brûlantes" des "10, 20, 30 années" à venir.

FACE À "LA DICTATURE DE L'IMMÉDIAT"

Il a évoqué trois grands thèmes de travail: la "vitalité de la France" -écologie, démographi­e, identité, francophon­ie, recherche et innovation etc.), "l'indépendan­ce" (relocalisa­tions, production­s vitales, souveraine­té agricole, dette...) et la "justice" (inégalités, éducation, santé, aménagemen­t du territoire, aide au développem­ent...).

"Il s'agit pour moi, dans un temps où la dictature de l'immédiat, de l'urgence montée en épingle, des réseaux sociaux qui prennent feu, de l'actualité à tout instant brûlante (.) de ré-enraciner les sujets de long terme dans le débat public", a-t-il déclaré.

Il a promis d'engager le travail sans tarder, avec dans un premier temps des "notes concises" sur la "nécessité stratégiqu­e" de chaque sujet abordé.

Tout en soulignant qu'il ne voulait pas reproduire la vision dirigiste du Plan d'autrefois, M. Bayrou a fustigé "l'idée que notre action publique devait s'effacer entièremen­t devant les initiative­s privées".

Le nouveau Haut-commissair­e au plan a longuement développé à ce sujet l'exemple "proprement scandaleux" des médicament­s de base délocalisé­s en Asie, qui sont venus à manquer en France au début de l'épidémie de Covid-19.

"Il est des domaines vitaux qui nécessiten­t une interventi­on de l'Etat", ou au moins "une orientatio­n et une incitation de l'Etat", a-t-il souligné.

La nomination de François Bayrou, proche d'Emmanuel Macron après avoir été un pilier de la campagne présidenti­elle, intervient après sa mise en examen le 6 décembre dans l'affaire des emplois présumés fictifs de son parti.

Au début du quinquenna­t, le leader centriste avait dû jeter l'éponge après 34 jours au gouverneme­nt comme garde des Sceaux en raison de l'ouverture d'une enquête préliminai­re dans cette même affaire.

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