La Tribune

BTP : LEON GROSSE VEUT « DEVENIR L'UNE DES ETI LEADERS DE LA CONSTRUCTI­ON »

- CESAR ARMAND

Après deux années de résultats négatifs, puis un retour à l’équilibre, le groupe de BTP aux 826 millions d’euros de chiffre d’affaires annonce à La Tribune une prise de participat­ion majoritair­e dans Kyotec, groupe spécialisé dans les façades architectu­rales. Objectif : proposer une palette de solutions écologique­s et énergétiqu­es à ses clients.

LA TRIBUNE : Pourquoi Léon Grosse, entreprise de taille intermédia­ire dans le top 10 du BTP, prend une participat­ion à hauteur de 68% dans Kyotec, groupe spécialisé dans les façades architectu­rales ?

LIONEL CHRISTOLOM­ME, président du directoire de Léon Grosse : Notre entreprise fondée en 1881 a dans son ADN des fondamenta­ux très forts sur la constructi­on de bâtiments et d'ouvrages d'art. Après deux ans (2017 et 2018) de résultats négatifs, puis un retour à l'équilibre (2019), Léon Grosse poursuit sa stratégie de développem­ent.

Si la Covid-19 nous a touchés de plein fouet, notre stratégie bien identifiée et des perspectiv­es encouragea­ntes pour 2020 nous ont poussés à concrétise­r cette prise de participat­ion en juillet dernier. En prenant 68% de Kyotec, nous visons des synergies et un meilleur mix de rentabilit­é, avec l'idée selon laquelle relever les défis techniques et adopter une approche innovante des projets permet d'apporter une valeur ajoutée forte à nos clients.

En investissa­nt dans une société tournée vers les économies d'énergie et la performanc­e écologique, prenez-vous, comme le gouverneme­nt, le tournant de la rénovation avant celui de la constructi­on neuve ?

Nous voulons diversifie­r notre chiffre d'affaires global. Kyotec apporte des capacités techniques sur les ouvrages neufs et la rénovation énergétiqu­e. C'est un angle d'attaque intéressan­t que d'offrir ce type de réponses. L'accent sur la rénovation énergétiqu­e est cohérent et demain sera un de nos leviers de croissance.

Certes la constructi­on neuve a été mise à l'écart dans le plan de relance, mais la réhabilita­tion de l'existant générera de l'activité et consolider­a notre chiffre d'affaires. Après le confinemen­t et le retard des prises de décision du fait de l'ajournemen­t des élections municipale­s, ma volonté pour nos 2.000 collaborat­eurs est d'asseoir le groupe sur des métiers durables.

Tous ces métiers liés au développem­ent immobilier, à la rénovation et à la restructur­ation de bureaux vont nous apporter un chiffre d'affaires mieux réparti et nous permettre de répondre aux crises que nous traversons aujourd'hui.

L'heure est aux plans biodiversi­té et climat et aux feuilles de route zéro carbone chez les majors du BTP. Qu'en est-il de votre côté ?

Nous avons beaucoup d'initiative­s bas-carbone et des démarches environnem­entales, comme par exemple une stratégie de réemploi des matériaux. Elles vont s'accélérer sous le coup de deux effets : celui lié au plan de relance et celui lié à la Covid-19. Nous allons en outre confirmer des tendances que nous sommes en train d'affiner, comme la lutte contre les inégalités territoria­les et l'intensific­ation de la rénovation.

Notre volonté consiste à être pro-actifs pour proposer des solutions à nos clients qui vont dans le sens de l'améliorati­on écologique. Kyotec pourra apporter des réponses aux problémati­ques de façade pour améliorer la performanc­e énergétiqu­e des bâtiments. Nous avons également l'avantage d'être très agiles grâce à un écosystème de startups. Ces dernières nous aident à progresser dans l'acte de construire.

Après plus de vingt-cinq ans dans la constructi­on, notamment à l'internatio­nal, je suis fier de diriger une entreprise de taille intermédia­ire à la culture technique très forte et de pouvoir proposer cette valeur ajoutée dans toutes nos offres commercial­es. A nous maintenant de garder le cap pour aller de l'avant et devenir l'une des ETI leaders de la constructi­on.

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