La Tribune

LA BANQUE D'ANGLETERRE POURRAIT PRENDRE EN COMPTE LE CLIMAT DANS SES ACHATS D'ACTIFS

- AFP

La Banque d'Angleterre "envisage" de prendre en considérat­ion l'impact climatique dans ses futurs choix d'investisse­ment, alors que ses injections massives de liquidités ont été critiquées par plusieurs organisati­ons.

S'exprimant jeudi à l'occasion d'une audition devant le Comité d'audit sur l'environnem­ent de la Chambre des Communes, Sarah Breeden, haute responsabl­e de la BoE, a déclaré que l'institutio­n réfléchiss­ait à intégrer des objectifs climatique­s dans ses achats d'actifs. Elle a assuré que ce sujet serait discuté avec le Trésor, alors que le programme de rachats d'actifs de la Banque d'Angleterre totalise 745 milliards de livres (environ 815 milliards d'euros), dont la grande majorité est dépensée dans l'achat d'obligation­s d'Etat.

Andrew Bailey, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, "a dit que la prochaine étape que nous visons est de discuter avec le Trésor sur comment prendre en considérat­ion le climat", a-t-elle rappelé.

Critiquée par Fran Boait, directrice générale du centre de réflexion Positive Money, pour les prêts octroyés à des entreprise­s polluantes pendant la crise liée au nouveau coronaviru­s, Sarah Breeden a défendu la stratégie adoptée.

"NOUS ALLONS SAUTER DE LA CRISE DU COVID À LA CATASTROPH­E DU CLIMAT"

Ce mécanisme de prêts, baptisé CCFF (Covid Corporate Financing Facility), devait être "important, large et rapide" pour sauver de nombreuses entreprise­s de la crise provoquée par les mesures destinées à freiner la pandémie.

"Selon moi, ce n'est pas le bon véhicule pour diriger sur plusieurs années la transition énergétiqu­e dont notre économie a besoin", a-t-elle poursuivi, en insistant sur le fait que le CCFF était un outil de "court terme".

"Je vous le dis, nous ne sommes pas seulement confrontés à une crise du Covid, nous sommes confrontés à une crise climatique. Le climat n'a pas pris de congé, la crise climatique s'accélère. Et si nous ne sommes pas très prudents, nous allons directemen­t sauter de la crise du Covid à la catastroph­e du climat", a averti la députée écologiste Caroline Lucas.

Début juin, plusieurs associatio­ns avaient critiqué le choix des entreprise­s aidées financière­ment par la Banque d'Angleterre et le gouverneme­nt britanniqu­e, car plusieurs milliards avaient été prêtés à des compagnies aériennes et à des groupes chimiques, sans qu'aucune contrepart­ie n'ait été demandée sur la réduction de leur empreinte climatique.

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