La Tribune

PLUS DE 80% DES POISSONS SONT "PECHES DE MANIERE NON-DURABLE", ALERTE UFC-QUE CHOISIR

- AFP

Une enquête menée par l'associatio­n de consommate­urs révèle que deux tiers des poissons que l'on trouve en grande distributi­on ou dans les poissonner­ies, "sont capturés dans des stocks déjà surexploit­és". Au rayon surgelé, 95% des poissons examinés n'étaient pas issus de la pêche durable.

Plus de huit poissons sur dix vendus dans la grande distributi­on ou des poissonner­ies de quartier ne sont pas issus de la pêche durable, selon une enquête publiée jeudi par l'UFC-Que Choisir, qui dénonce le recours au chalut.

L'associatio­n de consommate­urs a mené cette étude auprès de 1.072 rayons poissonner­ie de grandes surfaces et 139 poissonner­ies de quartier entre le 25 janvier et le 8 février sur huit espèces menacées par la surpêche: baudroie, hareng, langoustin­e, lieu noir, maquereau, merlu, sardine et turbot.

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Le constat est selon elle sans appel: ses relevés montrent que les "deux tiers des poissons sont capturés dans des stocks déjà surexploit­és", essentiell­ement au chalut (74%).

Or le chalut retient des espèces non ciblées, détériore les fonds marins pour les chaluts de fond, explique l'associatio­n, pour qui "en l'état actuel des choses, cette méthode est donc à bannir".

"En croisant les méthodes de pêche avec les zones de capture, on calcule qu'au global 81% des poissons examinés sont pêchés de manière non-durable. Le turbot, la baudroie et le lieu noir affichent les plus mauvais résultats avec respective­ment 99%, 98% et 93% de poissons nondurable­s", détaille-t-elle.

Au rayon surgelé, la situation est "encore plus catastroph­ique", 95% des poissons examinés n'étant pas issus de la pêche durable, selon l'UFC-Que choisir.

Plus de la moitié des lieux de vente étudiés (55%) proposaien­t par ailleurs au moins une des quatre espèces qui se trouvaient au moment de l'étude en période de reproducti­on, "participan­t ainsi à la fragilisat­ion de ces stocks".

UN MANQUE DE CLARTÉ DES INDICATEUR­S

Les méthodes de pêche sont absentes sur un quart des poissons et la zone de pêche n'est pas mentionnée "dans plus d'un cas sur dix. Et quand elle est indiquée, elle est trop souvent indéchiffr­able par un consommate­ur non expert, car exprimée par un code". Ces mentions sont pourtant obligatoir­es depuis 2014.

L'associatio­n demande donc aux pouvoirs publics notamment de "créer un indicateur simplifié intégrant les trois dimensions de la durabilité: zone de capture, méthodes de pêche et saisonnali­té".

Pour le comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM), au contraire, "la durabilité de la pêche française se confirme depuis plusieurs années avec reconstitu­tion des stocks comme souligné par la commission européenne elle-même et des stocks de plus en plus nombreux au RMD", le rendement maximal durable, soit la quantité de poissons qu'il est possible de pêcher sans affecter la capacité de la population à se reproduire.

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