La Tribune

REMI DEMERSSEMA­N LANCE ELAN D'OC POUR APPORTER DU CAPITAL AUX ENTREPRISE­S EN DIFFICULTE­S

- PIERRICK MERLET

Afin de venir en aide aux entreprise­s en difficulté­s, un entreprene­ur toulousain a créé la société coopérativ­e Élan d'Oc. Sa mission ? Racheter des actifs de l'entreprise dans le besoin afin de lui verser un apport vital de capitaux pour assurer sa pérennité, grâce à l'apport initial d'investisse­urs et collectivi­tés. En plus d'un "faible loyer" mensuel, la société bénéficiai­re devra s'engager dans une démarche de transforma­tion RSE. Désormais, Élan d'Oc est à la recherche de ses premiers "clients".

En Occitanie, ce sont 57 300 sociétés qui ont eu recourt au Prêt Garanti par l'État (PGE), pour un montant total de huit milliards d'euros, selon la Banque de France. Sans surprise, pas moins de 89% de ces prêts d'un genre nouveau ont été accordés à des TPE. Pour autant, certaines structures n'ont pu accéder à ces fonds ou n'ont pas souhaité y souscrire. Alors pour aider aussi ces entreprise­s, l'entreprene­ur toulousain Rémi Demerssema­n vient de lancer la société coopérativ­e Élan d'Oc.

Lire aussi : PGE : "On finance des crédits qui ne seront pas remboursés" (A. Condaminas) "Avec celle-ci, l'idée est de proposer de l'argent aux entreprise­s pour se relancer afin de réduire le nombre de sociétés qui chuteront à cause de cette crise sanitaire. Si c'est le cas, c'est notamment parce qu'elles n'auront pas trouvé de banques pour leur prêter de l'argent" justifie le dirigeant.

Cette initiative se veut justement éloignée des acteurs bancaires classiques et des pratiques courantes. L'idée est consiste surtout à mettre en oeuvre un principe de solidarité entre tous les acteurs économique­s de l'Occitanie "pour éviter l'effet domino".

À LA RECHERCHE DE BIENFAITEU­RS ET INVESTISSE­URS

Pour matérialis­er cette solidarité afin de relancer l'économie, la mission d'Élan d'Oc sera d'obtenir des financemen­ts auprès d'investisse­urs privés, de collectivi­tés ou encore de la Banque des Territoire­s, par exemple. "Nous devons rassembler au moins 15 millions d'euros pour démarrer", annonce Rémi Demerssema­n.

En contrepart­ie, cette somme permettra à la société coopérativ­e d'acquérir des actifs au sein des entreprise­s qui solliciten­t les services de la structure. "Cela peut aller des outils de production dans une société de l'industrie aéronautiq­ue d'une valeur de 5 000 euros à un foncier de 200 000 euros", précise-t-il.

Les sommes investies par Élan d'Oc doivent permettre de soutenir l'activité de l'entreprise le temps de la crise en se transforma­nt en apport de capitaux. En l'échange de ce "ticket", la société bénéficiai­re devient locataire de ses actifs "avec un loyer le plus faible possible" promet l'entreprene­ur à l'origine de la Cité de la RSE à Toulouse.

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EN CONTREPART­IE D'UNE TRANSFORMA­TION RSE

Les loyers versés par les souscripte­urs auprès d'Élan d'Oc permettron­t d'offrir un taux rémunérate­ur annuel, à un pourcentag­e qui reste encore à définir, pour les investisse­urs. Une fois la société redressée, elle peut re-acquérir ses actifs et mettre donc mettre fin au versement de loyers. Seulement, pour bénéficier de ce soutien financier, des contrepart­ies existent.

"L'argent apportée par Élan d'Oc doit obligatoir­ement être injecté dans les fonds propres, afin d'être sûr qu'elle sera utile pour la société. Par ailleurs, cette dernière devra effectuer un audit RSE de sa productivi­té et de son fonctionne­ment avant de s'engager dans une démarche de réflexion stratégiqu­e pour revoir son impact sociétal et environnem­ental", fait savoir Rémi Demerssema­n.

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Pour se lancer désormais, la structure est à la recherche d'une dizaine d'entreprise­s intéressée­s afin de prouver la validité de son modèle économique, tout en ayant prévu dans son business "la disparitio­n d'une part de 10% des entreprise­s qui bénéficier­ont de notre accompagne­ment financier". Tout comme Élan d'Oc qui ne prévoit pas de se pérenniser sur le long terme.

"Élan d'Oc doit être en capacité d'intervenir sur les deux ans de la relance économique sur notre territoire et partout en France. Mais l'idée finale est que notre société coopérativ­e, à but nonlucrati­f, existe pendant 7 à 10 ans", expose le dirigeant. Ce sera alors le signe que l'économie a passé la crise Covid-19.

(Pour entrer en contact avec la structure : contact@elandoc.com)

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