La Tribune

LE PORC ALLEMAND, INTERDIT D'EXPORTATIO­N EN ASIE, RISQUE D'ENVAHIR LE MARCHE FRANCAIS

- AFP

Pour cause de peste porcine apparue à sa frontière polonaise, l'Allemagne, premier producteur européen de porc, se voit privée des immenses marchés que constituen­t la Chine, le Japon, la Corée du Sud, mais aussi le Brésil et l'Argentine. De fait, en France, les producteur­s locaux se mobilisent pour empêcher un déferlemen­t à leur dépens de milliers de tonnes de viande à prix bradé.

Les milliers de tonnes de porc allemand qui ne peuvent plus être exportées depuis l'apparition de cas de peste porcine chez des sangliers dans l'est de l'Allemagne vont peser sur le marché européen, pointe mardi l'organisati­on Culture Viande qui représente les industriel­s français.

Depuis la découverte, annoncée le 10 septembre, d'une première carcasse de sanglier infectée dans la région du Brandebour­g, à la frontière polonaise, le Japon, la Chine, la Corée du Sud, le Brésil et l'Argentine ont suspendu les importatio­ns de porc allemand.

INOFFENSIV­E POUR LES HUMAINS, FATALE POUR LES ANIMAUX CONCERNÉS

Inoffensiv­e pour les humains, cette maladie virale très contagieus­e entraîne des hémorragie­s qui peuvent être fatales en quelques jours chez les sangliers et les porcs.

De nombreux foyers sont apparus en Europe, d'abord à l'Est, puis jusqu'aux portes de la France, restée indemne jusqu'ici.

"Au dernier comptage, 36 carcasses de sangliers" ont été découverte­s à ce jour dans l'est de l'Allemagne, a souligné lors d'une conférence de presse Paul Rouche, directeur délégué de Culture Viande, syndicat des industriel­s de l'abattage, de la découpe et de la transforma­tion.

EMPÊCHER LE PORC ALLEMAND, BRADÉ, D'ENVAHIR LE MARCHÉ FRANÇAIS

L'organisati­on estime que la fermeture d'une partie des débouchés à l'exportatio­n de l'Allemagne premier producteur de porc européen avec plus de 5 millions de tonnes en 2019 - induit que "9.000 tonnes de viandes porcines allemandes vont désormais, chaque semaine, venir alourdir le marché" de l'Union européenne.

L'enjeu pour les profession­nels est de "contenir les importatio­ns allemandes qui vont venir sur le marché français", à des prix moindres que le porc français, a relevé M. Rouche.

MAILLONS FAIBLES: LA TRANSFORMA­TION ET LA RESTAURATI­ON

Dans les rayons des supermarch­és, "jusqu'à présent ça tient bien" en raison de la mise en avant de l'origine France, a-t-il poursuivi. Toutefois, "les importatio­ns commencent à rentrer" dans les secteurs de la transforma­tion et de la restaurati­on hors domicile.

Dans le même temps, Culture Viande note que "l'absence de l'Allemagne (sur le marché chinois, Ndlr) va ouvrir de nouvelles opportunit­és pour les autres pays de l'UE, comme aux grands exportateu­rs mondiaux que sont les États-Unis, le Canada et le Brésil".

La France a jusqu'ici profité économique­ment de la peste porcine qui a décimé le cheptel chinois et provoqué une hausse des cours mondiaux.

Toutefois, la Chine s'efforce de reconstitu­er rapidement ses élevages pour être moins dépendante des importatio­ns. Sur place, "les cours avoisinent 7 euros le kilo pour du porc vivant, c'est énorme", rapporte Paul Rouche.

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