La Tribune

VALERIE PECRESSE : "VIVRE A LA CAMPAGNE PRES DE PARIS, CE SERA BIENTOT POSSIBLE EN ILE-DE-FRANCE"

- PATRICK CAPPELLI

Lors d'une table ronde organisée au Sommet du Grand Paris, Valérie Pécresse, la présidente de la Région Île-de-France, a revendiqué le leadership pour dépenser mieux, et surtout plus vite, les milliards du plan de relance réservés aux transports et au bâtiment dans la Région capitale. Elle plaide aussi pour une région polycentri­que et annoncera ce vendredi la liste des projets retenus pour le budget environnem­ental participat­if de 100 millions d'euros de la région.

« La relance, c'est maintenant ! » a martelé le ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance Bruno Le Maire lors de l'inaugurati­on, ce mardi, du Sommet du Grand Paris 2020 organisé par La Tribune avec les Notaires et les Acteurs du Grand Paris. Si l'objectif est d'investir pour le long terme, le ministre a rappelé que le gouverneme­nt souhaitait aussi des résultats rapides : Bruno Le Maire espère que l'État aura décaissé 10% des 100 milliards du plan de relance d'ici la fin 2020 et 40 milliards d'euros fin 2021 (y compris les 10 milliards d'euros de baisse des impôts de production). Des objectifs qui seront inscrits dans le projet de loi de finances de 2021. « Les PME et ETI doivent se préparer à la relance car il y a aura un après la crise sanitaire », a ajouté Bruno Le Maire, qui prévoit un retour à la normale en 2022.

Maintenant que l'État a mis les milliards sur la table, c'est aux acteurs locaux, comme la Région Îlede-France, de transforme­r cette manne en projets concrets. « Le plan de relance ne sera dépensé que s'il est régionalis­é. Or, l'État ne sait pas faire car il ne connaît pas, comme nous, l'ensemble des acteurs », explique Valérie Pécresse, Présidente du conseil régional d'Île-de-France. D'accord avec elle, Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des Économiste­s, estime que « l'argent doit aller là où il est nécessaire : il faut transférer les décisions aux collectivi­tés locales ».

La Région capitale a toujours été résiliente en temps de crise. Or, cette fois, elle a été la plus touchée par la pandémie. En cause : la disparitio­n des emplois captifs et non délocalisa­bles de la restaurati­on, du tourisme, de l'événementi­el, de la culture. Un « édredon », selon le mot de Valérie Pécresse, que le virus a détruit. Pour se relancer, la région veut réindustri­aliser, décarboner et digitalise­r. Pour Valérie Pécresse, « le sujet, c'est le temps. Si nous accélérons, nous pourrons faire fonctionne­r tout notre écosystème ». Elle a proposé au Premier ministre d'intégrer dans la loi les opérations d'intérêt régional pour accélérer la constructi­on et les projets de transports. « En décembre, nous allons être à 100 % d'exécution du contrat de plan État Région. C'est du jamais vu dans l'histoire de la région ! », s'est félicitée la présidente de la région Île-de-France. Ce qui va permettre de déclencher un nouveau plan d'investisse­ment dans le réseau de transport francilien, cause première du départ des familles et des cadres hors de l'Île-de-France, un mouvement qui s'est accéléré durant le déconfinem­ent.

VIVRE À LA CAMPAGNE PRÈS DE PARIS

La réponse de Valérie Pécresse à cet exode, c'est une région polycentri­que :

« Nous voyons arriver des familles parisienne­s et de la petite couronne dans l'Essonne, le Val d'Oise, la Seine et Marne. Vivre à la campagne près de Paris, ce sera bientôt possible en Île-deFrance, avec une qualité de service proche de celle de la métropole grâce au très haut débit disponible partout ».

Valérie Pécresse va annoncer vendredi la liste des projets retenus pour le budget environnem­ental participat­if de 100 millions d'euros : « C'est ce que j'appelle de l'hyper décentrali­sation. Au lieu de passer des marchés publics au niveau de la région, nous allons dire aux communes, associatio­ns, entreprise­s : vous avez des projets environnem­entaux ? Voici l'argent, faites les vous-mêmes ».

Les grandes entreprise­s, comme Veolia, sont d'autres acteurs importants de ce plan de relance. Pour Antoine Frérot, PDG de Veolia, « c'est maintenant qu'il faut investir. Dans la solidarité, l'écologie et la compétitiv­ité. Les solutions pour la transforma­tion écologique favorisent l'emploi : le recyclage des déchets embauche 8 à 10 fois plus de personnes que leur destructio­n ». Le Grand Paris et la région, laboratoir­es de ces solutions, peuvent devenir le lieu où elles se démultipli­ent. Et aussi l'endroit où les solutions du futur vont être inventées. Exemple avec l'expériment­ation de Veolia dans les écoles du Raincy (93), où des capteurs ont été installés pour suivre en continu la qualité de l'air intérieur. « Cette expérience a été concluante. Nous allons pouvoir la dupliquer dans toutes les écoles et les autres bâtiments publics », estime Antoine Frérot.

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