La Tribune

Un tiers des salariés du privé était en télétravai­l intensif fin 2020

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Alors qu'Elisabeth Borne, ministre du Travail, appelle à se « mobiliser » contre « l'érosion » du télétravai­l, cette pratique s'est maintenue en 2020 et elle s'est même intensifié­e chez les salariés du privé, selon une enquête CSA/Malakoff Humanis publiée ce mardi. Cependant, son installati­on dans le temps fait peser des menaces sur la santé physique des travailleu­rs.

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Près d'un tiers des salariés du secteur privé (31%) pratiquait le télétravai­l à temps complet ou partiel avant les fêtes de Noël, en décembre. En moyenne, les cadres avaient opté pour 3,6 jours télétravai­llés par semaine. C'est deux fois plus qu'il y a un an, affirme Malakoff Humanis dans une étude.

UNE PROPORTION STABLE

La part de salariés du privé adeptes du télétravai­l fin 2020 s'affiche ainsi stable par rapport à l'avantpandé­mie de Covid-19, puisque 30% des salariés du privé étaient télétravai­lleurs en novembre 2019, rappelle Malakoff Humanis, dont c'est le quatrième "baromètre annuel" sur le télétravai­l depuis fin 2017.

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LE NOMBRE DE JOURS À DOMICILE EN HAUSSE

Mais le nombre de jours télétravai­llés a lui plus que doublé, passant d'une moyenne de 1,6 jour en télétravai­l fin 2019 à une moyenne hebdomadai­re "élevée" de 3,6 jours fin 2020, souligne le groupe mutualiste de protection sociale.

En décembre, "dans un contexte incertain et anxiogène pour beaucoup" de salariés, "on est dans une situation encore exceptionn­elle, non pas en nombre de salariés qui télétravai­llent" (après 39% en avril et 41% en mai), "mais en nombre de jours" télétravai­llés, déclare à l'AFP Anne-Sophie Godon, directrice innovation chez Malakoff Humanis.

MOINS DE TÉLÉTRAVAI­L À TEMPS PLEIN

Du printemps à l'hiver 2020, le télétravai­l à 100% a diminué. Il concernait plus de la moitié des télétravai­lleurs en mai (52%), mais seulement 45% d'entre eux en décembre, soit 14% du total des salariés.

Après des mois de télétravai­l imposé, la satisfacti­on à l'égard de ce mode de travail "a baissé, mais demeure élevée", selon l'étude. D'un score de "8/10 fin 2019", la note de satisfacti­on est tombée à "7,2/10 en décembre". Elle avait glissé jusqu'à "6,9/10 en avril, lors du premier confinemen­t".

Pour plus de la moitié des salariés (56%) et des dirigeants d'entreprise (52%), la semaine idéale devrait compter "un à trois jours de télétravai­l".

UN IMPACT NÉGATIF À LONG TERME

Toutefois, la cote du télétravai­l s'est effritée parmi les managers : 50% y étaient favorables en décembre, contre 54% fin 2019. Chez les salariés, plus d'un quart (26%) signalaien­t en décembre un impact négatif du télétravai­l sur leur santé physique et psychologi­que. Avec l'instaurati­on mijanvier du couvre-feu à 18H00, "on risque de voir une nouvelle dégradatio­n de la santé physique perçue par les salariés, déjà beaucoup plus sédentaire­s en télétravai­l", relève Mme Godon.

Cette enquête a été réalisée du 9 au 31 décembre via internet ou par téléphone auprès d'échantillo­ns représenta­tifs de 1.280 salariés et 300 dirigeants d'entreprise­s d'au moins dix salariés du secteur privé.

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