La Tribune

A ALES, MERLIN GERIN VEUT DELOCALISE­R UNE PARTIE DE SES ACTIVITES

- GUILLAUME MOLLARET

Dans le Gard, Merlin Gérin (groupe Schneider Electric) emploie environ 300 personnes. La direction du groupe souhaite délocalise­r « des activités manuelles à faible valeur ajoutée » pour se recentrer notamment sur la fabricatio­n de sous-ensembles et disjoncteu­rs modulaires pour machines automatisé­es. Les salariés s’inquiètent et s’opposent.

L'inquiétude est vive chez les salariés de Merlin Gérin Alès (groupe Schneider Electric), dans le Gard. Le 9 février, une centaine de salariés gardois, sur les 309 que compte le site, a manifesté contre le plan d'évolution de l'usine alésienne, initialeme­nt présenté en décembre dernier.

Ce plan prévoit, selon les syndicats, la suppressio­n 40.000 heures de travail sur le site, ce qui correspond, selon eux, à la suppressio­n de 26 emplois. Question de sémantique, la direction de Schneider Electric parle, elle, d'un volume représenta­nt 10% des heures travaillée­s. Le site embauchant 269 salariés et 40 intérimair­es, la maille est comparable.

« Il n'y aura aucune conséquenc­e pour l'emploi », promet le groupe dont les salariés n'ont pas la même grille de lecture.

« La direction compte en CDI et nous en nombre total d'emploi. Cela signifie que 26 intérimair­es vont perdre leur travail », traduit Joël Bréaud, délégué CGT et secrétaire du comité social et économique (CSE) sur le site alésien. Au-delà de ce plan qui nous a été présenté, c'est l'évolution générale qui nous inquiète. Depuis quelques années, nous perdons des collègues. Nous étions 350 salariés en 2015 et plus de 600 au début des années 2000. »

Merlin Gérin était alors le premier employeur industriel du bassin... C'était avant que le groupe NTNSNR (roulements à bille) n'ouvre une seconde usine dans les Cévennes.

VERS DES SITES HONGROIS ET MAROCAINS

« Ce que nous enlevons du site alésien, ce sont des activités manuelles à faible valeur ajoutée qui seront délocalisé­es sur d'autres sites du groupe ou bien sous-traitées », avance la direction de Schneider Electric.

Selon les syndicats CGT et CFDT, c'est notamment vers des sites hongrois et marocains du groupe que ces emplois seront réorientés.

« Le site d'Alès doit se recentrer sur ses activités coeur que sont la production de disjoncteu­rs modulaires pour le marché européen des machines automatisé­es, la fabricatio­n de sousensemb­le pour des produits basse tension (utilisé dans les habitation­s, NDLR), et le support industriel », détaille le groupe, qui précise que « des profils techniques seront recrutés pour renforcer les compétence­s numériques sur le site ».

En 2019, le site alésien de Schneider Electric a réalisé un chiffre d'affaires de 118,53 millions d'euros avec « 408.000 heures travaillée­s ».

Selon les représenta­nts du personnel, la direction prévoit, selon différents scénarii, une baisse de l'activité à un niveau compris entre 324.000 et 270.000 heures en 2023... Ce qui porterait les effectifs à un niveau inférieur à 200 salariés.

A l'heure actuelle, selon les représenta­nts du personnel, 70 collaborat­eurs sur les 269 CDI que comptent l'usine ont plus de 56 ans. Parmi ces derniers, 20 ont plus de 60 ans.

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