La Tribune

ERIC PANIJEL - ARKOPHARMA : "LE MARCHE EUROPEEN EST UNE NECESSITE POUR NOTRE CROISSANCE"

- GAELLE CLOAREC

Expert en marketing, passé notamment par Procter & Gamble, les Laboratoir­es Vendôme et Johnson & Johnson, le nouveau président de l’ETI spécialist­e des complément­s alimentair­es naturels veut mettre l’accent sur la communicat­ion, l’innovation et l’Europe. Un triptyque qui vise à accélérer la croissance des ventes après une année 2020 où le laboratoir­e basé à Carros a su démontrer souplesse et réactivité.

La Tribune - Vous avez pris la tête des Laboratoir­es Arkopharma en octobre dernier. Quels sont les premiers besoins que vous avez identifiés ?

Eric Panijel - Le sujet de fond, c'est d'accélérer la croissance des ventes en France et à l'internatio­nal, toutefois nous avons un savoir-faire unique, probableme­nt la meilleure expertise en complément­s alimentair­es naturels d'Europe, qui n'est pas suffisamme­nt mis en avant. Il convient de le valoriser davantage en ajoutant un peu plus de marketing. Nous avons également la nécessité d'accélérer sur l'innovation. A cet égard, l'année 2021 sera riche de 20 nouveaux lancements de produits. Les besoins des consommate­urs évoluent, les problémati­ques aussi, nous devons travailler sur ce sujet avec une vision plus longue.

Comment Arkopharma a-t-il traversé 2020 ?

Plutôt bien. L'entreprise a clôturé 2020 sur un chiffre d'affaires de 183,6 millions d'euros, en croissance de 3%. C'est une bonne nouvelle d'autant que cette croissance concerne tous les marchés sur lesquels nous opérons, en France et en Europe. Il y a plusieurs raisons à cela. La mobilisati­on des 1100 collaborat­eurs d'abord et leur adaptation à un contexte extrêmemen­t compliqué. Notre portefeuil­le de produits, ensuite, qui est large et qui a permis de compenser les aires thérapeuti­ques qui se sont effondrées comme la minceur, par d'autres qui ont explosées parce qu'elles sont en lien avec la problémati­que du moment, telles l'immunité, la vitalité et la relaxation. A cela, j'ajouterai notre capacité à réorienter les plannings de production et actions commercial­es vers ces familles de produits, nous permettant d'alimenter les marchés et de surfer sur la croissance. C'est là tout l'avantage de détenir sa propre unité de fabricatio­n. Elle réalise 85% de nos produits.

Quels vont être les grands axes de développem­ent en 2021 ?

L'innovation, on l'a vue, et ce sur les aires thérapeuti­ques qui connaissen­t le plus de demande. Nous allons également fortement investir en publicité. Nous sommes dans un contexte où beaucoup de sociétés, dont les portefeuil­les sont situés sur des catégories de produits en baisse, coupent leurs investisse­ments média. Chez Arkopharma, au contraire, notre volonté est d'investir plus sur nos marques pour développer leur notoriété et accélérer la croissance des ventes. D'où notre dernier sujet, commercial cette-fois-ci, avec le maillage des points de vente qu'il convient de renforcer.

Quid de la Chine, marché focus du laboratoir­e en 2020 ?

La crise sanitaire a chamboulé nos plans tels qu'ils avaient été construits et les objectifs n'ont pas été atteints. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut abandonner ce marché, mais 2020 a été beaucoup plus difficile pour nous là-bas que dans les pays européens où on a réussi à s'adapter.

Priorité à l'Europe, donc ?

L'Europe est une nécessité pour nous. C'est une zone géographiq­uement et financière­ment stable, avec des facilités réglementa­ires quant à l'enregistre­ment des produits, ce qui permet de réagir vite. Donc oui, nous donnons la priorité à un maillage complet de l'Europe, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Cela commence par la consolidat­ion de nos sept filiales européenne­s dont certaines n'ont pas encore atteint une taille suffisante. Je pense au Portugal, à la Suisse et aux Pays-Bas. Toutefois, nous poursuivon­s nos actions sur le grand export, notamment en Russie où nous avons initié des nouveaux contrats de distributi­on.

Comment le fonds Montagu, qui a repris Arkopharma en 2014, vous accompagne-t-il ?

C'est un accompagne­ment sur tous les fronts. Le fonds est un partenaire qui nous amène une vision plus long terme, mais il est également très supportif de nos choix stratégiqu­es, à commencer par ceux qui consistent à mettre le focus sur le marketing et la publicité. Il y a un bon alignement entre eux et nous.

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