La Tribune

ROUEN : LA REGION ET LE DEPARTEMEN­T A LA RESCOUSSE DU CONTOURNEM­ENT AUTOROUTIE­R

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A la suite du rejet du financemen­t de contournem­ent autoroutie­r par la métropole de Rouen (PS-EELV) lundi, les présidents du conseil régional de Normandie et du conseil départemen­tal de Seine-et-Maritime se sont déclarés prêts à apporter les 66 millions d'euros nécessaire­s.

Tout juste rejeté par la Métropole il y a deux jours, le financemen­t du contournem­ent autoroutie­r de la ville de Rouen revient au premier plan de l'agenda politique. Hervé Morin, le président (Les Centristes) de la région Normandie et Bertrand Bellanger, le président (LREM) du départemen­t de Seine-Maritime viennent d'annoncer leur volonté, face à ce retrait, de se substituer à la collectivi­té présidée par le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol, lors d'une conférence de presse conjointe ce jeudi.

Attendu dans la région, le projet concerne la constructi­on d'une autoroute de 41,5 km pour contourner Rouen. En 2016, la métropole déjà dominée par le PS-EELV s'était clairement prononcée en faveur du contournem­ent.

Mais lundi soir, après cinq heures de débat, le conseil métropolit­ain a décidé par 76 voix contre 43 et quatre abstention­s de "ne pas financer" ce contournem­ent où la circulatio­n produirait 50.000 tonnes de C02 par an, soit 50 jours d'émission d'une zone de 700.000 habitants, "un désastre", selon EELV, allié au maire Nicolas Mayer-Rossignol.

Pour passer outre, le conseil régional est dès lors prêt à augmenter sa contributi­on de 157 à 205 millions d'euros de même que le conseil départemen­tal propose de rehausser sa part de 22 à 40 millions d'euros. Les hémicycles respectifs doivent se prononcer, pour ou contre, les 15 février et 8 avril prochain, mais Hervé Morin et Bertrand Bellanger répètent déjà le même élément de langage.

"On a bien sûr un projet dont l'intérêt général dépasse largement la tambouille politique. Il est attendu depuis 1972 par les Rouennais. C'est la décision et la volonté de trois collectivi­tés qui a amené l'Etat à inscrire ce projet comme prioritair­e", a déclaré le président de la Région Normandie.

"La Métropole tourne le dos à son départemen­t. Il en est de l'intérêt général", abonde le président de la Seine-Maritime.

L'ÉTAT VA DEVOIR TRANCHER

En apportant respective­ment 48 et 18 millions d'euros supplément­aires, Hervé Morin et Pascal Bellanger reprennent à 100% les 66 millions d'euros que devait apporter la métropole rouennaise. Évaluée à 886 millions d'euros hors taxe en 2015, l'infrastruc­ture devrait également être financée à hauteur de 245 millions d'euros par l'Etat et 396 millions d'euros par le futur concession­naires.

La balle est désormais dans le camp de l'État qui est aussi le maître d'ouvrage. "L'Etat a toujours rappelé son intérêt pour le projet (...) mais n'imposera pas un projet qui ne fait pas consensus parmi les acteurs locaux", a expliqué mardi un porte-parole du ministère des Transports à l'AFP. L'Etat "attend les retours officiels de chacun" mais va "analyser en détail" les "propositio­ns alternativ­es" de la métropole, avait ajouté le porte-parole.

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