La Tribune

COMME AVANT, LES COSMETIQUE­S NATURELS QUI ASSUMENT MONDIALISA­TION ET APPROCHE DIFFERENTE

- MAEVA GARDET-PIZZO

Installée aux Pennes Mirabeau, la PME fabrique des cosmétique­s s’inspirant de recettes anciennes, avec pas plus de 4 ingrédient­s à la fois. Des produits pas toujours locaux, plus chers que leurs concurrent­s, mais l’entreprise assume ses défauts. En quatre ans, elle s’est dotée d’un outil de production de 1000 mètres carrés et de trois boutiques en France. Elle s’apprête à en ouvrir une quatrième.

Six produits. Quatre ingrédient­s maximum pour chacun d'entre eux. Pas de parfum. Pas de colorant. Pour se distinguer sur le marché de plus en plus couru des cosmétique­s naturels, Comme avant fait le pari de produits aussi simples qu'intemporel­s, mais aussi celui d'une production artisanale faite sur place.

Fiers de leur exploit, les parents récupèrent les chutes de savon et en distribuen­t aux invités du baptême de leur fils. Les retours sont très positifs. Ils décident alors d'en vendre. La marque Comme avant est créée. Le savon est vendu sur un modeste site web avant d'être rejoint par d'autres produits parmi lesquelles une crème, un shampooing solide, ou encore un dentifrice en poudre. « Pour concevoir ces produits, on s'est inspiré de ce que nos parents et grands-parents nous ont dit. Ma grand-mère, par exemple, est marocaine. C'est elle qui m'a dit que le beurre de karité était top ».

DES DÉFAUTS ASSUMÉS

En quelques mois, l'entreprise se dote d'un petit laboratoir­e au centre-ville de Marseille et effectue une série de démarches pour apprendre le métier et être en règle avec les normes liées aux cosmétique­s. Sur les réseaux sociaux, une communauté se constitue rapidement autour de la marque. « Une communauté aussi virulente qu'aimante », s'amuse Nil Parra. Un public composé majoritair­ement de femmes de 25 à 30 ans, qui s'interrogen­t sur l'impact de ce qu'elles consomment, à la fois sur l'environnem­ent et sur leur santé.

Cette transparen­ce n'empêche pas l'entreprise de convaincre. « Nous affichons notre imperfecti­on et les gens s'y retrouvent », pense Nil Parra. L'an dernier, Comme avant a réalisé un chiffre d'affaire de 6,5 millions d'euros et elle compte désormais une équipe de cinquante salariés. Fin 2020, elle a déménagé pour un outil de production aux Pennes-Mirabeau. Mille mètres carrés où ses produits sont confection­nés à la main le plus souvent. Quelques rares machines facilitent le travail des salariés, mais l'idée est de garder un fonctionne­ment artisanal. Avec toutefois un volume conséquent. « Pour le savon, on produit 35 kilos en une demi-journée ».

Il n'en faut pas moins pour répondre aux achats effectués en ligne et dans les trois boutiques de la marque, installées à Paris, Toulouse et Marseille. « Plutôt que de faire des milliers d'envois de petites quantités, c'est plus simple d'envoyer une grosse palette dans une boutique où les produits sont vendus par quelqu'un qui sait en parler ». La marque est aussi présente auprès de mille points de vente très variés. « Il y a des parapharma­cies, des concept stores, des épiceries, des magasins de proximité... On développe même des petits formats pour les comités d'entreprise. Cela nous permet de toucher un public le plus large possible ».

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