La Tribune

Covid: pas de fermeture d'écoles dans le Nord et la Moselle, malgré les variants

- AFP, RAPHAEL HERMANO

Pas de reconfinem­ent local ni de fermeture d'écoles: les autorités ont pour le moment choisi de temporiser face à la diffusion plus rapide des variants du coronaviru­s en Moselle et dans la région de Dunkerque (Nord).

Au lendemain d'une visite du ministre de la Santé à Metz, le préfet de Moselle Laurent Touvet a annoncé samedi que les mesures de lutte déjà prises (couvre-feu quotidien à 18H00, fermeture des grands centres commerciau­x, port du masque généralisé) "apparaisse­nt à ce jour suffisante­s".

Pas de reconfinem­ent local ni de fermeture d'écoles donc, contrairem­ent à ce qu'avaient réclamé certains élus locaux lors de la visite d'Olivier Véran, venu se pencher sur la situation "inquiétant­e" du départemen­t. Certains d'entre eux ont affiché samedi leur mécontente­ment.

Les premières conclusion­s de séquençage pointent une progressio­n en Moselle du variant sudafricai­n, l'un de ceux qui inquiètent le plus les épidémiolo­gistes. L'estimation actuelle porte sur plus de 100 cas par jour dans le départemen­t.

Pas de nouvelles restrictio­ns donc, mais un renforceme­nt de la vaccinatio­n et une "intensific­ation" des tests dans le départemen­t, annoncés vendredi par le ministre. Désormais tout test positif sera considéré comme un cas suspect de variant, avec les nouvelles règles qui s'y appliquent: isolement de 10 jours, non 7, et test PCR négatif pour en sortir.

LIMITER LES DÉPLACEMEN­TS

Dans la région de Dunkerque, c'est la progressio­n du variant anglais qui inquiète. "L'évolution épidémique de la Covid-19 sur le territoire du Dunkerquoi­s s'est dégradée brutalemen­t ces derniers jours", écrit la préfecture du Nord dans un communiqué, pointant "un taux d'incidence de 515 cas pour 100.000 habitants contre 384 il y a une semaine, tandis que la présence du variant anglais s'est accélérée sur le territoire".

Inquiets, les maires de la communauté urbaine avaient demandé vendredi aux autorités de fermer les collèges et lycées une semaine avant les vacances scolaires et de donner la possibilit­é de déroger à l'obligation scolaire pour les enfants en primaire.

La préfecture a préféré décaler l'arrivée et la sortie des classes dans les écoles maternelle­s et élémentair­es afin d'éviter les attroupeme­nts et de faire fonctionne­r les collèges et lycées "en mode mixte (présentiel/distanciel)".

Le variant anglais a par ailleurs poussé les préfecture­s de Guadeloupe, où de premiers cas ont été identifiés vendredi, et de Martinique, à annoncer de nouvelles restrictio­ns pour les déplacemen­ts entre les deux îles, à partir de mardi.

RÉINFECTIO­N

"Je redoute malheureus­ement que ces variants anglais et sud-africain deviennent majoritair­es début mars, c'est le cas d'ailleurs de tous les pays d'Europe", a mis en garde samedi l'épidémiolo­giste et membre du Conseil scientifiq­ue Arnaud Fontanet sur Europe 1.

Selon Emmanuel Macron, "nous sommes désormais engagés dans une lutte contre les variants qui est une véritable course contre la montre", a-t-il déclaré au Journal du Dimanche.

"Sans une action collective internatio­nale rapide, efficace et solidaire, nous prenons le risque que le virus nous échappe", a ajouté le chef de l'Etat après une réunion vendredi de l'Accélérate­ur ACT (Act-A), mécanisme lancé par l'ONU avec le soutien de plusieurs pays pour faciliter l'accès de tous aux vaccins et traitement­s.

Un premier cas de réinfectio­n grave par le variant sud-africain du coronaviru­s a été rendu public vendredi par les hôpitaux de Paris (AP-HP). Il s'agit d'un patient de 58 ans qui avait déjà été infecté de façon modérée en septembre 2020.

Des cas de réinfectio­n par des variants, britanniqu­e, sud-africain ou brésilien, avaient déjà été documentés dans la littératur­e scientifiq­ue, mais le plus souvent, le deuxième épisode est moins sévère que le premier.

Face à une situation épidémique fragile, avec une pression hospitaliè­re qui se maintient à un niveau élevé (plus de 26.000 malades du Covid hospitalis­és, dont près de 3.300 en réanimatio­n), la vaccinatio­n reste toujours l'espoir de sortir d'une crise qui a fait plus de 81.000 morts en France. Mais le chemin est encore long: 2.248.531 personnes ont reçu une première injection de vaccin, 639.899, deux doses.

Tandis qu'une grande partie de l'activité du pays est au point mort, Bruno Le Maire a de nouveau évoqué la situation particuliè­re des musées dont tout porte à croire qu'ils pourraient être les premiers à rouvrir quand la situation le permettra.

"Je rêverais comme tout le monde qu'on puisse rouvrir les musées. Je pense que c'est probableme­nt l'institutio­n culturelle que l'on peut rouvrir le plus vite, dès que les conditions sanitaires seront rassemblée­s", a dit le ministre de l'Economie sur BFMTV.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France