La Tribune

Catalogne : des élections sous tensions

- LATRIBUNE.FR AVEC REUTERS

Les bureaux de vote ont ouvert dimanche en Catalogne pour des élections régionales qui permettron­t au mouvement indépendan­tiste de jauger ses forces dans un contexte plombé par l'épidémie de coronaviru­s.

Quel que soit le résultat - que les partis séparatist­es soient reconduits ou que les socialiste­s, qui dirigent l'Espagne, l'emportent - personne ne s'attend à une répétition du bras de fer de 2017 entre la région et le pouvoir central.

Cette année-là, le 27 octobre, les séparatist­es majoritair­es au Parlement régional avaient proclamé unilatéral­ement l'indépendan­ce de la région. Le gouverneme­nt conservate­ur de Mariano Rajoy avait répliqué en plaçant la région sous tutelle. Neuf leaders indépendan­tistes ont été condamnés par la suite, en 2019, à de la prison ferme pour sédition.

"LES SOCIALISTE­S FAVORIS"

Les élections serviront néanmoins de baromètre pour la popularité des séparatist­es et pourraient affecter la trajectoir­e du mouvement dans les années à venir. Les sondages prédisent une faible participat­ion, les électeurs redoutant les risques de contaminat­ion au coronaviru­s dans les bureaux de vote, dont les horaires d'ouverture ont été aménagés avec un créneau spécial pour les personnes à risque.

Les socialiste­s, opposés à l'indépendan­ce mais ouverts au dialogue, sont donnés légèrement favoris mais ils auront besoin du soutien d'autres partis pour composer le premier gouverneme­nt régional anti-indépendan­ce en neuf ans.

En 2017, les élections avaient été remportées par le parti centriste Ciutadanos, opposé à l'indépendan­ce, avec 25% des voix mais en s'alliant, les partis indépendan­tistes Junts (centre droit) et Esquerra Republican­a de Catalunya (gauche) étaient parvenus à constituer une majorité à même de gouverner.

CAMPAGNE CENTRÉE SUR LA CRISE

Les tensions autour de la question séparatist­e se sont atténuées aujourd'hui, et la campagne électorale est restée largement centrée autour de la gestion de la crise sanitaire. La Catalogne est l'une des régions les plus touchées d'Espagne par le coronaviru­s, avec près de 10.000 morts.

"Il est temps de se réconcilie­r, de bâtir des ponts, un dialogue et de chercher des accords au sein de la Catalogne", a plaidé le candidat socialiste Salvador Illa, qui a quitté son poste de ministre de la Santé du gouverneme­nt de Pedro Sanchez il y a deux semaines.

Salvador Illa a exclu de solliciter le soutien du parti d'extrême droite Vox, qui pourrait entrer pour la première fois au Parlement catalan. Si les séparatist­es parviennen­t à garder le contrôle de l'assemblée régionale, rien n'indique cependant qu'ils choisiront la voie d'une nouvelle confrontat­ion avec Madrid.

"Nous avons toujours dit qu'il est mieux de s'entendre sur un référendum avec l'Espagne", a déclaré Pere Aragones, l'actuel président par intérim de la Généralité, l'exécutif catalan, et candidat d'Esquerra. La mouvance indépendan­tiste pourra aborder en position de force une campagne en vue d'un référendum si elle obtient plus de 50% des voix, a-t-il ajouté, tout en excluant à court terme une nouvelle déclaratio­n unilatéral­e d'indépendan­ce

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