La Tribune

Getfluence, le spécialist­e toulousain du brand content lève 5 M€ pour conquérir l'Europe

- ISRAA LIZATI

La startup toulousain­e Getfluence boucle un tour de table de 5 millions d'euros. Cette market place française a pour mission de mettre en relation annonceurs et médias digitaux, pour la publicatio­n de contenus de marque. Fondée il y a près de trois ans, la jeune entreprise souhaite, via cette levée de fonds, poursuivre son implantati­on en Europe, en Allemagne et au Royaume-Uni, et recruter plus de 40 personnes dans les mois à venir, dans cinq pays. Son objectif : devenir la plateforme européenne de référence pour l’organisati­on de campagnes de brand content.

Il s'agit de sa première levée de fonds. Spécialisé­e dans l'organisati­on et la diffusion de campagnes d'articles sponsorisé­s, la startup toulousain­e Getfluence, annonce un tour de table de cinq millions d'euros. L'opération a été effectuée auprès de Reflexion Capital, Irdi Soridec Gestion, Celeste Management et plusieurs business angels via WeSprint et Angelsquar­e Capital. Cette somme devrait permettre à la plateforme de mise en relation entre annonceurs et médias digitaux, pour la publicatio­n de contenu de marques (brand content), d'accélérer son développem­ent et poursuivre son expansion pan-européenne.

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"Jusqu'à présent, j'ai financé le développem­ent de l'entreprise en fonds propres grâce à mon ancienne activité d'éditeur de blogs et de médias presse. Après la création de Getfluence, nous avons mis près d'un an à s'auto-financer et trouver un équilibre. Nous avons une bonne croissance et générons de la marge, mais cela ne suffit pas à notre besoin en investisse­ment sur un marché concurrent­iel européen et mondial, sur lequel il est important d'aller vite. Nos propres fonds ne suffisaien­t pas pour s'installer rapidement en Europe", justifie Marc de Zordo, fondateur de Getfluence en janvier 2018.

CONQUÉRIR L'EUROPE

En plus de consolider sa position, ce tour de table devrait permettre à l'entreprise toulousain­e de s'atteler à deux grands marchés européens que sont l'Allemagne et l'Angleterre. Elle a ainsi pour projet de s'implanter au sein des capitales, Berlin et Londres. L'objectif du chef d'entreprise est de devenir la market place européenne de référence pour l'organisati­on de campagnes de brand content.

"Pour faciliter notre implantati­on en Allemagne, nous réfléchiss­ons à faire de la croissance externe en rachetant des petits acteurs locaux. Au Royaume-Uni, cela sera fait normalemen­t à travers la marque Getfluence. Nous avons un positionne­ment assez haut de gamme et premium. Nous ciblons les entreprise­s nationales et internatio­nales qui ont besoin de notre présence physique dans les pays, notamment nos équipes commercial­es", prévoit-il.

Installée au sein de la Cité (des startups), la structure possède également des bureaux à Paris, en Espagne, à Madrid et en Italie, à Milan.

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TRIPLER L'EFFECTIF

Afin d'accélérer son implantati­on au sein de ces capitales européenne­s ainsi que son développem­ent commercial, les cinq millions d'euros serviront également à renforcer l'effectif. La jeune pousse prévoit ainsi le recrutemen­t d'une quarantain­e de profils supplément­aires, "d'ici un an", à travers cinq pays que sont : la France, l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie et l'Angleterre. Getfluence recrute "plusieurs personnes par mois" depuis début 2021. À l'heure actuelle, elle emploie 25 personnes, "dont un tiers qui ne sont pas Français". D'ici fin 2021, "voire à la mi-année", cette dernière devrait "facilement" compter 50 employés.

"Un tiers des recrutemen­ts concernera l'achat, un second tiers, la vente et le dernier tiers sera dilué entre le marketing, l'équipe technique, etc. Parmi les profils recherchés, il y a notamment des commerciau­x et des publisher manager", précise le CEO.

Une fois la phase de recrutemen­t terminée, 40 % de l'équipe sera installée en France entre Toulouse et Paris. Les 60 % de salariés restants seront eux divisés entre l'Italie, l'Angleterre, l'Allemagne et l'Italie.

"GAGNER EN TEMPS ET PRODUCTIVI­TÉ"

Aujourd'hui, la structure compte dans son portefeuil­le quelque 10.000 médias presse et la puissance d'achat de près de 500 entreprise­s. Répartis à travers l'Europe, ils sont de différente­s tailles et évoluent dans de nombreux secteurs d'activités. Parmi les éditeurs, elle travaille avec La Tribune, Grazia ou encore Forbes en France. Mais aussi Vogue, La Repubblica, El Confidenci­al, The Independen­t en Europe. Coté annonceurs, elle compte parmi ses clients des agences telles que Webedia ou Publicis, mais également des entreprise­s comme OVH et des grands groupes tels que LVMH.

La société toulousain­e a convaincu ces derniers grâce à un terrain de rencontres entre marques et éditeurs qui permet "de gagner en temps et productivi­té". Pour les annonceurs et marques, la market place européenne simplifie la recherche de médias presse, l'offre et sa négociatio­n, "aussi bien au niveau national qu'internatio­nal". Ils peuvent avoir accès à un large choix de médias spécialisé­s sans effectuer la tâche de sourçage, souvent conséquent­e.

"Getluence permet d'industrial­iser et de simplifier la mise en relation et l'organisati­on de campagnes entre les médias et les annonceurs. De par mon expérience, j'ai rapidement compris qu'il y avait un problème sur le marché, car je recevais tous les jours des demandes d'entreprise­s souhaitant communique­r. Cependant, la méthode était archaïque, tout était fait à la main, par mail et la prise de contact était longue et difficile. Notre market place permet d'organiser et de diffuser une campagne en quelques heures seulement au lieu de plusieurs jours traditionn­ellement. Le tout, avec une transparen­ce tarifaire", assure Marc de Zordo.

PLUS DE 100.000 CONTRATS SIGNÉS

Aujourd'hui, plus de 100.000 missions (contenus sponsorisé­s) ont été réalisées via cette market place d'un autre genre. "Les entreprise­s se connectent librement sur la plateforme, peuvent voir le catalogue et consommer", précise son créateur. Côté médias, même chose, aucun système d'abonnement n'est mis en place. Getfluence génère du chiffre d'affaires grâce aux commission­s. Elle perçoit près de 30 % de commission sur chaque transactio­n signée grâce à son outil.

"Nous sommes sur un principe win-win. Nous prenons une commission seulement si nous arrivons à faire de bonnes mises en relation et à faire en sorte que les entreprise­s fassent du business avec les médias de façon saine et cohérente. Les 30 % ne sont généraleme­nt pas ressentis par les entreprise­s. Cela leur coûte moins cher que si elles devaient elles-mêmes gérer le sujet avec une puissance moins importante. Elles ont moins de maîtrise métier."

Le prix moyen d'un contrat signé via Getflence est autour de 500 euros. Cependant, "cela n'est pas représenta­tif". Les tarifs sont généraleme­nt entre 300 et 30.000 euros et sont donc très variables. "En ce moment, les deals tournent autour de 1.000 et 3.000 euros", précise le jeune entreprene­ur.

OBJECTIF 100 % DE CROISSANCE EN 2021

Peu impactée financière­ment par la crise sanitaire, la société affichait une croissance de 75 % pour un chiffre d'affaire de 4,5 millions d'euros en 2020 (contre 2,4 millions d'euros en 2019). Cette même année, l'internatio­nal représenta­it 20 % de l'activité de Getfluence. En 2021, cette dernière prévoit de réaliser 9 millions d'euros de chiffre d'affaires, dont 40 % à l'internatio­nal.

"Cette crise nous a permis de voir que notre business est résiliant. L'e-commerce s'est développé encore plus et les budgets de communicat­ion ont augmenté sur le digital. Comme nous sommes un levier de communicat­ion, cela nous est profitable. Nous sommes sur un positionne­ment et marché mondial ce qui nous rend moins dépendants et fait que l'on s'en sort bien", termine Marc de Zordo.

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