La Tribune

STATU QUO ET MAINTIEN DES RESTRICTIO­NS APRES LE CONSEIL DE DEFENSE SANITAIRE

- AFP

A la sortie du point de situation hebdomadai­re, le porte-parole du gouverneme­nt a salué « la très grande responsabi­lité des Français », qui « ont su déjouer les pronostics », notamment ceux des scientifiq­ues.

Toujours pas de confinemen­t, mais une "vigilance" qui "reste de mise": le statu quo se poursuit en France face à l'épidémie de Covid-19, avec des contaminat­ions pour l'instant stabilisée­s malgré la progressio­n des variants.

"La situation reste si fragile qu'un rien peut la faire basculer" et nous pourrions "payer très cher toute forme de relâchemen­t", a assuré le porte-parole du gouverneme­nt Gabriel Attal, mercredi après le conseil de défense sanitaire puis le conseil des ministres.

Pour autant, et comme prévu, il n'a pas annoncé de nouvelles restrictio­ns. Il a salué "la très grande responsabi­lité des Français", qui "ont su déjouer les pronostics", notamment ceux de nombreux scientifiq­ues qui tablaient sur une aggravatio­n de la situation à cause de l'apparition de variants du virus.

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"Il ne faut pas prendre de mesures exceptionn­elles car on voit bien aujourd'hui que le plateau est maîtrisé, que notre capacité hospitaliè­re répond présent, que le nombre de personnes en réanimatio­n a baissé, de peu", avait affirmé dans la matinée le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Christophe Castaner, sur France 2.

Les hôpitaux restent toutefois fortement sollicités, comme le fait remarquer une note de la Direction générale de la santé de mardi.

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VARIANTS MAJORITAIR­ES ?

"La situation épidémique est préoccupan­te avec la persistanc­e de fortes tensions des services hospitalie­rs dans les régions de l'Est, conjuguée à une progressio­n importante du virus et de la sollicitat­ion de l'offre de soins dans les régions de l'Ouest, dans un contexte de circulatio­n de plusieurs variantes du SARS-CoV2" (le virus apparu en 2019), indique la DGS dans cette note.

D'après cette branche du ministère de la Santé, "les effets sur le système de santé sont difficilem­ent évaluables à ce stade".

Le nombre de patients hospitalis­és en réanimatio­n, atteints donc de formes graves, était mardi de 3.338, au plus haut depuis une semaine, et en progressio­n de plus d'un quart par rapport à début janvier.

Quant au nombre de nouveaux cas, il dépasse 18.000 par jour en moyenne sur la semaine écoulée, loin au-dessus des niveaux nécessaire­s pour espérer tout relâchemen­t des mesures contraigna­ntes.

Certains scientifiq­ues sont même pessimiste­s dans leurs prévisions, comme des chercheurs de l'Inserm qui constatent que "la souche historique du SARS-CoV-2 décroît alors que la progressio­n du variant britanniqu­e s'intensifie".

Ce variant beaucoup plus contagieux "pourrait devenir dominant en France la dernière semaine de février ou la première semaine de mars, avec de grandes disparités régionales", prédisent ces chercheurs, dans une étude publiée lundi. Ils recommande­nt "un renforceme­nt des mesures de distanciat­ion sociale".

Une autre équipe, dirigée par Samuel Alizon, laboratoir­e de virologie du CHU de Montpellie­r, juge même que "la propagatio­n des variants est peut-être plus avancée qu'on ne le pense".

Selon des projection­s basés sur 40.000 tests PCR réalisés entre le 26 janvier et le 16 février, ces chercheurs avancent que "plus de 50% des infections pourraient déjà être causées par les variants en France".

NOMINATION­S AU CONSEIL SCIENTIFIQ­UE

Dans ce contexte d'incertitud­es prolongées, quatre nouveaux membres ont été nommés mercredi au Conseil scientifiq­ue, qui aide à élaborer la stratégie du gouverneme­nt.

Parmi eux, un vétérinair­e, Thierry Lefrançois. "Les dernières décennies ont été marquées par des crises sanitaires qui ont souvent mis en évidence l'interdépen­dance entre l'animal, l'humain et les écosystème­s", a commenté le ministre de l'Agricultur­e Julien Denormandi­e dans un communiqué.

Les trois autres médecins qui intègrent ce conseil sont une infectiolo­gue, Catherine Chirouze, une pédopsychi­atre, Angèle Consoli, et le président de la Société française de gériatrie Olivier Guérin.

La vaccinatio­n continue à un rythme qui peine à rattraper la demande: selon la DGS, 4,4% des majeurs en France ont reçu une première injection, soit 3,16 millions de personnes.

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