La Tribune

Alexandre Saubot renonce à l'UIMM... pour mieux préparer son retour au Medef ?

- FANNY GUINOCHET

Alexandre Saubot ne se présentera pas à l'élection de l'UIMM, a annoncé le nouveau président de France Industrie ce jeudi au conseil du syndicat de la métallurgi­e. Mais selon de bonnes sources, le patron de Haulotte vise toujours la succession de Geoffroy Roux de Bézieux pour prendre sa revanche ...

Alexandre Saubot ne se présentera pas à l'élection de l'UIMM, a annoncé le nouveau président de France Industrie ce jeudi au conseil du syndicat de la métallurgi­e. Mais selon de bonnes sources, le patron de Haulotte vise toujours la succession de Geoffroy Roux de Bézieux pour prendre sa revanche à la tête du Medef en 2023. Eric Trappier (Dassault Aviation) serait en lice pour l'UIMM.

Alors qu'une grande partie des patrons de la métallurgi­e comptait sur Alexandre Saubot pour se présenter de nouveau à la tête de l'Union des Industries et métiers de la métallurgi­e, le patron de la société Haulotte a douché tout le monde, ce mercredi, en conseil. Le dirigeant a fait part de sa décision de ne pas succéder à Philippe Darmayan, l'actuel président de la fédération depuis avril 2018 dont le mandat arrive à échéance dans quelques semaines.

A 56 ans, Alexandre Saubot n'a pas l'intention de faire « un come back », lui qui a déjà occupé le poste de président de l'UIMM entre 2015 et 2018. Une décision personnell­e, que le dirigeant a justifiée en expliquant préférer se consacrer à France Industrie, dont il a pris la tête en novembre 2020.

Créée en 2018 à l'issue de la fusion du Cercle de l'Industrie et du Groupe des Fédération­s Industriel­les (GFI), cette organisati­on rassemble plus d'une vingtaine de fédération­s du secteur ainsi que des présidents de grandes entreprise­s privées et publiques de la filière. Beaucoup y voient la préfigurat­ion du puissant BDI allemand.

NOUVEL "HOMME FORT DE L'INDUSTRIE"

Même sans l'UIMM, Alexandre Saubot entend s'imposer comme l'homme fort de l'industrie française. Le 14 décembre 2020 il était d'ailleurs nommé vice-président du Conseil national de l'industrie. Et il dirige par ailleurs l'opérateur de compétence­s interindus­triel, appelé Opco 2i.

De quoi s'assurer une présence lors de toutes les négociatio­ns avec les politiques, notamment à l'approche de l'élection présidenti­elle. Entre relocalisa­tions et souveraine­té nationale, l'industrie sera au coeur de la prochaine campagne.

« Alexandre Saubot n'en est pas moins ambitieux, analyse un poids lourd du patronat, simplement, il tisse sa toile autrement .... et il vise avant tout sa revanche au Medef ». Candidat malheureux en 2018 face à Geoffroy Roux de Bézieux, Alexandre Saubot a eu du mal à encaisser sa défaite. Il pourrait retenter sa chance en 2023, alors que les statuts limitent désormais le mandat du patron des patrons à un seul mandat.

Pour l'UIMM, première fédération du Medef, qui se retrouve sans candidatur­e de poids pour sa prochaine élection du 15 avril, le coup est dur. Eric Trappier, le PDG de Dassault Aviation et président du GIFAS, pourrait se lancer mais il n'est pas aussi connu médiatique­ment, ni auprès des décideurs. Les postulants ont jusqu'au 3 mars pour se déclarer.

Lire aussi : Alexandre Saubot (France Industrie) : "c'est avec les industriel­s que l'on construira la transition écologique"

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