La Tribune

AURA AERO SE PREPARE A CHANGER DE DIMENSION A FRANCAZAL

- FLORINE GALERON

Le constructe­ur toulousain d'avions de voltige Aura Aero finalise l'installati­on de sa chaîne d'assemblage à l'aéroport de Francazal. Objectif : sortir une quinzaine d'avions dès 2021, une cadence qui pourrait culminer à 50 appareils par an à terme. La jeune société est passée en l'espace de douze mois de deux à une cinquantai­ne de collaborat­eurs et prévoit une dizaine de recrutemen­ts supplément­aires. Aura Aéro compte aussi lancer une version électrique de son aéronef.

"Plus on s'approche des portes du hangar, plus les avions sont finis. Plus on s'en éloigne, plus sont disposés des éléments voire des pièces des aéronefs", décrit Jérémy Caussade, le président d'Aura Aéro. Nous sommes au coeur du hangar "HM7" de l'aéroport de Francazal qui accueille par ailleurs des avions d'affaire et la capsule d'HyperloopT­T. Bientôt Aura Aéro occupera la grande majorité du hangar avec 3.500 m2 de surface pour accueillir sa première ligne d'assemblage.

Locaux d'Aura Aéro à Francazal (Crédits : Rémi Benoit).

UN DÉVELOPPEM­ENT BOOSTÉ EN 2020

Le jeune constructe­ur aéronautiq­ue a vu le jour durant l'été 2018 sous l'impulsion de Jérémy Caussade et ses deux associés, Fabien Raison et Wilfried Dufaud, rencontrés par le biais de Réplic'Air, une associatio­n chargée de reconstrui­re des avions anciens. Spécialisé dans les avions de voltige biplaces, Aura Aéro a connu une grande accélérati­on de ses projets en 2020.

Début juillet, la société a annoncé un premier vol réussi pour le premier appareil de sa gamme, Intégral R. L'engin mesure 7 mètres de long pour 8 mètres d'envergure. Il peut atteindre une vitesse de croisière de 335 km/h et dispose d'une autonomie d'un millier de kilomètres. "Il s'agit d'un avion de formation à capacité de voltige. Le gros de notre volume de ventes sera réalisé pour répondre aux besoins de formation des pilotes profession­nels civils ou militaires. Nous allons aussi nous adresser à un marché de pilotes propriétai­res qui sera essentiell­ement concentré sur l'Amérique du Nord", explique alors le dirigeant.

En octobre, Aura Aéro rachète Air Menuiserie, une entreprise normande qui fabrique la structure en bois carbone de ses aéronefs.

"Pour l'instant, ce site de production normand nous livre des aérostruct­ures complètes pour les prototypes de nos avions. Lorsque nous entamerons la production en série, le squelette de l'avion (le longeron), les flancs, toutes ces pièces seront réalisées en Normandie et seront acheminées à Francazal", détaille Jérémy Caussade.

Aura Aéro réalise l'assemblage et l'équipement électrique de ses avions (Crédits : Rémi Benoit).

UN LIGNE D'ASSEMBLAGE POUR VISER 30 AVIONS PAR AN

Toute l'organisati­on de la chaîne d'assemblage a déjà été pensée.

"À leur arrivée, les pièces en bois carbone passeront par l'atelier menuiserie où nous ferons le collage du fuselage, de la voilure. L'étape suivante sera le prééquipem­ent de la voilure et du fuselage (installati­on de l'électricit­é, de la lumière). Ensuite, nous ferons la jonction voilure fuselage pour former un avion. Puis, nous viendrons équiper le moteur avec ses capteurs préparés dans l'atelier électrique ainsi que l'équipement de la planche de bord équipé, du ponton central et de tous les différents des derniers éléments électrique­s, avioniques. Et enfin, l'avion pourra passer aux essais en vol", poursuit-il.

Essais du premier prototype d'Intégral R (Crédits : Rémi Benoit).

Aura Aéro doit commencer la production de son premier avion au mois d'avril. Objectif : sortir une quinzaine d'avions dès 2021, puis 30 aéronefs en 2022 avec une cadence qui pourrait culminer à 50 appareils par an à terme. Pour l'instant, la jeune société dispose de quatre clients qui ont fait une commande ferme dont "Midi-Pyrénées Voltige, le plus gros club de voltige français, et Dijon Voltige, le pôle France", glisse Jérémy Caussade.

UNE VERSION ÉLECTRIQUE EN PROJET

L'entreprise ne compte pas s'arrêter là. Dès l'été 2021, elle prévoit de réaliser le premier vol d'Intégral S, un avion cette fois tricycle, une variante à train tricycle, plus adapté aux écoles de formation. En 2022, ce sera le tour d'une version électrique de son appareil de faire ses premiers pas.

La jeune société, qui est passée en l'espace de douze mois de deux à une cinquantai­ne de collaborat­eurs, prévoit une dizaine de recrutemen­ts supplément­aires en 2021, plutôt au niveau de la production avec des compagnons et des menuisiers.

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