La Tribune

THECAMP : A QUOI POURRAIT RESSEMBLER LA V2

- LAURENCE BOTTERO

Secoué dans son business-modèle et par la crise, le campus d’innovation positive, basé à Aix-en-Provence a annoncé cette semaine une recapitali­sation financière à hauteur de 20 millions d’euros sur 5 ans. Une bonne nouvelle qui constitue une étape majeure, Olivier Mathiot son président, et Patrice Ceccaldi, son directeur général devant désormais définir une nouvelle offre, qui, sans trahir la promesse d’origine, doit prendre en compte, entre autres, la digitalisa­tion des contenus et une bien meilleure visibilité.

L'annonce de la recapitali­sation financière de thecamp est arrivée presque au moment où on ne s'y attendait plus. S'il n'était un secret pour personne que thecamp n'allait pas bien, difficile d'en connaître l'ensemble des tenants et des aboutissan­ts. On sait désormais qu'après une première phase de rationalis­ation des coûts, orchestrée par Patrice Ceccaldi, le directeur général, il y un an, thecamp a été confronté, comme toutes les entreprise­s et les acteurs économique­s, aux conséquenc­es de la crise sanitaire. De quoi fragiliser encore plus une situation déjà tendue.

La recapitali­sation financière a été menée par l'un des partenaire­s et co-fondateurs historique­s, le Crédit Agricole Alpes Provence, qui a mené la renégociat­ion avec les autres partenaire­s, dont la CDC, la foncière de la Caisse d'Epargne Cepac, BNP Paribas et CIC.

Et si le Crédit Agricole Provence Alpes remet au pot - à hauteur de 4 millions d'euros en capital c'est parce que « les fondamenta­ux sont là, thecamp dispose d'un vrai potentiel », explique Damien Ailleret, le directeur Entreprise­s du Crédit Agricole Provence Alpes rappelant que si l'établissem­ent bancaire s'est engagé dès la première heure, c'est parce que « nous estimons que thecamp est utile au territoire. Il y a un besoin de marquer l'innovation et les expériment­ations ».

RETROUVER LA PROMESSE D'ORIGINE

Et donc, même si entre-temps, tout ne s'est pas déroulé comme envisagé, pas question de tout remettre en question. « La promesse initiale a été partiellem­ent tenue », dit aussi Damien Ailleret, mais « les équipes ont mené un travail de réduction des coûts afin de retrouver de l'oxygène qui permette à thecamp de continuer ».

Un oxygène global d'un montant de 20 millions d'euros, injectés sur 5 ans. « Il fallait redonner une capacité de développem­ent. Il faut désormais une V2 avec du souffle, une capacité à aller chercher les entreprise­s, les PME comme les ETI et les startups. Il faut retrouver la promesse d'origine de de thecamp ». thecamp, né de la vision de l'entreprene­ur Frédéric Chevalier, se présentait alors comme le « campus du futur », se voulant un lieu où réflexions et brainstorm­ing devaient permettre de faire se rencontrer des chercheurs, des étudiants, des universita­ires, des chefs d'entreprise­s sans frontières, quelles qu'elles soient.

Sauf que « les contenus étaient peu visibles et thecamp était perçu comme un lieu élitiste », souligne aussi Damien Ailleret. « thecamp n'était pas suffisamme­nt ouvert sur le territoire. Or il existe un réel besoin de porter les transition­s digitale, énergétiqu­e auprès des PME et des ETI. thecamp doit donc s'ouvrir aux entreprise­s du territoire ».

GREEN IT, FUTURE OF WORK... PROGRAMMES EN RÉFLEXION

C'est donc désormais sur un thecamp version 2 que réfléchiss­ent les équipes dont le président Olivier Mathiot. Qui explique que, bien sûr, les derniers mois ont été l'occasion de repenser la stratégie mais qu'avant de véritablem­ent engager une nouvelle version, il fallait ce « bridge financier ».

« Nous voulons maintenir les ingrédient­s qui font thecamp, c'est-à-dire l'innovation et la projection dans le futur, l'intelligen­ce collective - nous sommes spécialist­es de ces méthodolog­ies - et l'aspect positif qui est comment se projeter dans un futur plus humain et plus durable, laissant de côté les indicateur­s financiers, parfois trop court-termistes ». Évidemment, sera regardé de près, ce qui a fonctionné et ce qui ne l'a pas été.

Initialeme­nt très tourné vers l'internatio­nal, le campus va aussi devoir apprendre de la crise, ce qui signifie adapter un contenu digital qui permette, dit Olivier Mathiot, de continuer à profiter de « l'impact de thecamp hors les murs ».

Un programme baptisé Green IT va permettre de mener une réflexion autour du numérique responsabl­e, programme auquel participer­ont les responsabl­es des directions informatiq­ues des grand groupes, tels Airbus ou Chanel, « mais nous voulons également des entreprise­s du territoire ». Un programme s'articulera également autour du « futur of work », sur donc, la future façon de travailler et « de quelle façon le management va évoluer. Ou comment recréer le moment machine à café », précise Olivier Mathiot.

Le Village by CA, installé depuis sa création au sein du campus, ne devrait pas déménager. « Nous estimons que la brique startups est essentiell­e », ajoute Damien Ailleret.

« thecamp est une marque et un lieu qui sont là pour durer », assure Olivier Mathiot. Qui se trouve désormais à la tête d'un nouveau challenge...

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