La Tribune

INTERMARCH­E ASSIGNE POUR «PRATIQUES COMMERCIAL­ES ABUSIVES», UNE AMENDE DE 1% DE SON CA EN FRANCE REQUISE

- LATRIBUNE.FR AVEC AFP

Les services de la répression des fraudes visent des accords passés entre les centrales d'achat du groupe français et ses fournisseu­rs, passés sous la forme d'offres de services qui seraient d'avantage des « droits d'entrée ». Les fournisseu­rs « ne sont pas demandeurs de ces services à faible impact commercial, qui se superposen­t d'ailleurs à ceux qu'ils financent déjà au niveau national pour les mêmes prestation­s », note Bercy.

Plusieurs sociétés du groupe de distributi­on Intermarch­é sont assignées devant le tribunal de commerce de Paris pour des "pratiques commercial­es abusives" vis-à-vis de 93 de leurs fournisseu­rs, a annoncé vendredi le ministère de l'Economie dans un communiqué. Le service de la répression des fraudes (DGCCRF) rattaché à Bercy va requérir 150,75 millions d'euros d'amende, soit 1% du chiffre d'affaires réalisé par Intermarch­é en France, à payer par le distribute­ur.

Cette assignatio­n concerne les "centrales internatio­nales" du groupe, dédiées à l'achat, au référencem­ent ou à des services, telles qu'Agecore et Intermarch­é Belgique, et résulte d'une enquête menée par la Direction générale de la concurrenc­e, de la consommati­on et de la répression des fraudes (DGCCRF) depuis 2018, est-il précisé.

« Depuis la création d'AGECORE en 2016, Intermarch­é a imposé à de nombreux fournisseu­rs, par divers moyens de pression (arrêts de commandes, déréférenc­ements de marques, etc.) la conclusion préalable d'un contrat internatio­nal avec AGECORE, puis avec ITM BELGIQUE, pour pouvoir continuer à distribuer leurs produits dans le réseau Intermarch­é en France », précise le ministère.

Concrèteme­nt, le groupe de la grande distributi­on engagerait ses fournisseu­rs sur des « droits d'entrée » iniques. «Aux termes de ces « accords » internatio­naux, les deux centrales facturent tout au long de l'année à ces fournisseu­rs des sommes importante­s en contrepart­ie de services de coopératio­n commercial­e, comme des opérations promotionn­elles ou publicitai­res ciblées. » Et d'ajouter : « or, les fournisseu­rs ne sont pas demandeurs de ces services à faible impact commercial, qui se superposen­t d'ailleurs à ceux qu'ils financent déjà au niveau national pour les mêmes prestation­s.»

Fin août 2020, la centrale d'achats belge codétenue par E.Leclerc, Eurelec, a été mise à l'amende à hauteur de 6,34 millions d'euros par la Répression des fraudes pour pratiques commercial­es illicites, après avoir été assignée au civil pour 117,3 millions d'euros. En février, Carrefour, Système U et Intermarch­é avaient également été sanctionné­s.

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