La Tribune

IMMOBILIER D'ENTREPRISE : CE QUE DIT LE MARCHE A NICE ET SOPHIA-ANTIPOLIS

- LAURENCE BOTTERO

Pas de bouleverse­ment mais une année 2020 qui finalement, place le territoire azuréen en bonne position face aux autres métropoles hexagonale­s. La technopôle sophipolit­aine continue de faire preuve de sa résilience habituelle, quand la capitale de la métropole niçoise profite d’une attractivi­té en bonne forme.

2020 n'aura pas laissé de traces négatives sur le paysage de l'immobilier d'entreprise en Côte d'Azur. Pourtant, il y avait de quoi inquiéter. D'un côté un Sophia-Antipolis dont on pouvait craindre un affaibliss­ement face aux nouvelles habitudes de travail. De l'autre, un Nice qui habituelle­ment pâtit de son manque de grande surface disponible­s en centre-ville.

Finalement, « le territoire s'en est bien sorti, notamment face à d'autres métropoles, comme l'Ile-deFrance », pointe Jeanne-Marie Fauvet, directrice associée chez BNP Paribas Real Estate Transactio­n France. « Nous avons transacté notre moyenne décennale alors que nous avons eu deux années exceptionn­elles, en 2018 et 2019 ». Ce sont donc 58 000 m2 qui ont été placés entre Nice et Sophia-Antipolis.

SOPHIA-ANTIPOLIS SUR SA LANCÉE

La technopôle qui a, tout de même connu un ralentisse­ment, avec 30 000 m2 placés, le départ déjà prévu pré-crise d'Amadeus - sur les m2 en location ayant joué un rôle. Mais comme le souligne Jeanne-Marie Fauvet, le spécialist­e de la distributi­on et de la vente de services de voyages, principal employeur de Sophia-Antipolis s'est réorganisé vers ses autres bureaux, à Villeneuve-Loubet à quelques kilomètres. Pour rappel, Amadeus avait acquis les anciens locaux de Texas Instrument. « Je ne pense pas que cette libération de locaux soit problémati­que pour SophiaAnti­polis. D'autant que les sous-traitants d'Amadeus, eux, demeurent bien sur le parc technologi­que ». On rajoutera que les nombreux projets menés également par Courtin Real Estate, la foncière que dirige Christophe Courtin, avec Centrium, Naturae et Nova Sophia ont de quoi offrir des espaces totalement adaptés aux nouveaux usages. « Il va y avoir du stock, mais SophiaAnti­polis en manque », souligne également Jeanne-Marie Fauvet. «Sophia-Antipolis, qui va souffler sa 51ème bougie, possède toujours un marché neuf qui fonctionne bien ». Un marché neuf qui représente d'ailleurs 55% des transactio­ns effectuées en 2020.

UN CENTRE-VILLE DE NICE QUI REPREND DE LA VALEUR

A Nice, ce même marché neuf réalise 1/3 des transactio­ns globales. Nice qui s'est très bien comportée, avec des demandes pour des surfaces de 720 m2 et de 1 500 m2, ce qui est très bien pour le marché niçois de centre-ville, possédant peu d'offres de grande taille. « Il existe un vrai besoin, la difficulté est que le tertiaire est peu représenté », analyse Jeanne-Marie Fauvet, qui fait remarque qu'Iconic, le « diamant » livré en plein coeur de la ville, est «le premier immeuble neuf livré depuis 30 ans ». Avec comme effet de donner de la valeur à ce même centre-ville. Du côté de l'ouest de la ville, dans l'Eco-Vallée, « on manque d'offres neuves sur Nice-Meridia », indique Jeanne-Marie Fauvet.

UNE MUTATION « QUI NE POURRA SE FAIRE DU JOUR AU LENDEMAIN »

Si 2020 s'est donc bien comportée, qu'attendre de 2021 dans un contexte de remise en question de la façon de penser, de vivre le tertiaire ? « La situation que nous traversons depuis près d'un an nous a fait nous rendre compte de tout ce que l'on a besoin dans être situé dans un périmètre de 1 km. Cependant, concernant l'immobilier d'entreprise, la mutation ne pourra pas se faire du jour au lendemain. Les baux courent sur 3 à 6 ans. Même si l'on réduit d'1/3 le temps de télétravai­l, on ne réduire pas 1/3 de la surface », analyse Jeanne-Marie Fauvet.

La question qui demeure pour l'heure sans réponse c'est la concrétisa­tion des demandes en cours. « Nous avons du mal à avoir de la visibilité. 2020 a été l'année la plus difficile. Nous tablons sur une reprise pour 2022 au mieux ».

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