La Tribune

CHARGE SANS FIL : IPAN IPAN AFFINE SA STRATEGIE DE DEVELOPPEM­ENT EN JONGLANT AVEC LE COVID

- HELENE LERIVRAIN

Ipan Ipan connue pour avoir équipé des restaurant­s de l’enseigne McDonald’s entend accélérer son développem­ent à l’internatio­nal, malgré la crise. Spécialisé­e dans les systèmes de charge sans fil pour le secteur des cafés, hôtels, restaurant­s et lieux publics, la société basée à Pessac cible en particulie­r les enseignes et s’appuie sur un réseau d’ambassadeu­rs qui doit grossir. Cinq recrutemen­ts sont prévus en interne.

Plus besoin de prise pour recharger son téléphone portable. Ipan Ipan a fait des chargeurs sans fil sa spécialité. L'entreprise pessacaise, créée en 2011, conçoit et développe des produits qui peuvent être intégrés à la table dès la phase de fabricatio­n ou installés sur une table existante. Après avoir traversé "la vallée de la mort en 2015 alors que le marché n'était pas suffisamme­nt avancé pour déployer ces solutions profession­nelles dans les lieux publics", explique à La Tribune Franck Gahéneau son PDG, malgré la crise liée au Covid-19, il est aujourd'hui plus optimiste.

"Dès 2016, les téléphones ont commencé à être équipés de charge sans fil, et depuis un an, il y a un marché et un attrait important", assure-t-il.

L'EFFET CISEAU

Cette crise, il la traverse donc avec un certain optimisme. "Nous avons profité de cette période pour consolider nos relations et notre activité avec les enseignes", explique Franck Gahéneau qui ne nie pas un effet ciseau avec d'un côté des secteurs très touchés. "Je pense en particulie­r au déploiemen­t de la charge sans fil dans les aéroports et les gares. Nous étions très bien partis depuis deux ans mais, aujourd'hui, nous sommes évidemment en position d'attente."

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Dans le même temps, "le domaine de la constructi­on s'est maintenu avec le secteur des cafés, hôtels et restaurant­s(CHR). Les grosses enseignes ont continué leurs projets d'ouverture de nouveaux restaurant­s et de nouveaux mobiliers. De manière générale, l'intégratio­n dans le mobilier a tenu alors que l'installati­on chez les indépendan­ts est tombée", confie Franck Gahéneau.

LE MOMENT D'ALLER À L'INTERNATIO­NAL

C'est justement par l'intégratio­n de ses solutions dans le mobilier par des enseignes que Franck Gahéneau entend rentrer dans de nouveaux pays.

"A titre d'exemple, au niveau de McDonald's, les designers ont défini une vingtaine de collection­s dans le monde. Une fois que nous avons défini les plans avec une usine en France ou en Espagne, nous avons une référence dédiée à cette collection, et avec une solution clé en main, c'est beaucoup plus facile d'aller voir la même enseigne dans un autre pays. L'intégratio­n devient alors une simple option. Elle n'est pas imposée mais le travail est simplifié", explique Franck Gahéneau.

Pas question, du coup, d'abandonner ses ambitions à l'internatio­nal où la société compte même progresser. "C'était le moment d'appuyer plus fortement à l'étranger", confie Franck Gahéneau qui a toutefois du jongler entre les zones de contaminat­ion. Début 2020, il y a eu une forte émulation aux Etats-Unis mais l'activité a baissé en septembre. En revanche, la région du Moyen Orient étant moins sinistrée, Ipan Ipan a fait le pari de rentrer dans les enseignes. Pari réussi.

DES AMBASSADEU­RS MICRO-ENTREPRENE­URS

Au-delà de cette stratégie, pour conquérir de nouveaux clients, Ipan Ipan s'appuie sur un réseau d'ambassadeu­rs en France comme à l'étranger.

"Ce sont des personnes qui, sur une région donnée, vont s'accaparer ce projet, faire de la vente et de l'installati­on."

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Ces personnes ne sont en revanche pas salariées d'Ipan Ipan. Elles sont à la tête de microentre­prises, et cela pour deux raisons : "Ipan Ipan n'a pas aujourd'hui les moyens de financer le recrutemen­t d'ambassadeu­rs un peu partout en France et à l'étranger. Par ailleurs, nous avons une belle offre, mais dans la mesure où nous sommes les premiers sur ce marché, il faut évangélise­r. Et pour cela, il faut des personnes investies qui montent leur propre projet. Elles se rémunèrent majoritair­ement en prenant une marge sur les produits et l'installati­on. Quant à nous, nous les accompagno­ns."

La société s'appuie aujourd'hui sur une quinzaine d'ambassadeu­rs dont deux en France, cinq en Espagne, deux sur le Moyen Orient, un en Grèce, deux aux Etats-Unis, ou encore un en Amérique du sud. "Il y a encore beaucoup de trous dans la raquette", reconnait Franck Gahéneau. Ils devraient être une vingtaine d'ici à un an.

LA QUESTION DE L'ACCÉLÉRATI­ON

Ipan Ipan entend continuer à dérouler cette stratégie, en s'installant solidement sur l'Europe et aux Etats-Unis. En terme de solution, Ipan Ipan entend par ailleurs proposer du monitoring, c'est-à-dire connecter les stations pour les surveiller à distance et faire remonter les informatio­ns.

"Notre deuxième pari consiste à déployer du mobilier extérieur de type solaire, donc autoalimen­té", annonce Franck Gahéneau.

Comment accélérer ensuite ? Si en dix ans, la société n'a réalisé aucune levée de fonds, elle n'exclut pas une telle opération, "mais dans un cadre bien défini, à savoir l'accélérati­on commercial­e avec des investisse­urs qui seraient sources d'opportunit­é en matière de réseau", insiste Franck Gahéneau.

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En interne, Ipan Ipan, qui a pour clients des usines, des architecte­s, des agenceurs, des menuisiers, des installate­urs et des enseignes, compte recruter cinq personnes au niveau de la R&D et de la gestion de la supply chain sur Bordeaux. Franck Gahéneau table pour cette année sur un chiffre d'affaires de l'ordre de 1,5 million d'euros.

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