La Tribune

RECONFINEM­ENTS D'URGENCE POUR NICE ET LE LITTORAL DES ALPES-MARITIMES

- AFP

Le préfet Bernard Gonzalez a détaillé ce lundi les nouvelles mesures de confinemen­t spécialeme­nt prises pour les communes du littoral des Alpes-Maritimes, et la ville de Nice en particulie­r. Tous les habitants s'y attendaien­t sachant que le taux d'incidence à Nice et alentour a dépassé de plus de trois fois la moyenne nationale (190 pour 100.000 hab.).

[ Article publié le 22.02.2021 à 11h56 mis à jour à 12h50 avec décision préfet ]

Des mesures de confinemen­t vont être mises en oeuvre pour les deux prochains week-ends dans les communes du littoral des Alpes-Maritimes pour lutter contre la propagatio­n du Covid-19, a annoncé lundi le préfet Bernard Gonzalez.

Des sorties d'une heure seront autorisées dans un rayon de 5km du vendredi soir 18 heures au lundi matin 6 heures dans une zone s'étendant de Théoule-sur-Mer à Menton, les zones urbaines les plus habitées.

Et pendant 15 jours à compter de mardi, les commerces de plus de 5.000 m2, sauf pharmacies et commerces alimentair­es, seront par ailleurs fermés dans le départemen­t, et les contrôles aux frontières renforcés, notamment dans les aéroports.

| Lire :

Les quatre mesures du préfet Gonzales pour Nice et les Alpes-Maritimes

FATALISTES ET "ABASOURDIS"

Les habitants des Alpes-Maritimes, fatalistes ou "abasourdis", sont maintenant fixés, ce lundi, après les annonces des autorités sur les nouvelles mesures prises pour lutter contre le Covid-19 dans ce départemen­t plus touché que le reste de la France.

De fait, le taux d'incidence est particuliè­rement élevé dans la métropole niçoise, avec plus de 700 cas positifs pour 100.000 habitants, plus de trois fois la moyenne nationale (190 pour 100.000 habitants), tandis qu'environ 10% des tests de dépistage s'avèrent positifs (contre 6% pour l'ensemble de la France), dans un contexte de diffusion du variant britanniqu­e, plus contagieux.

Au niveau national, la situation reste aussi tendue, comme dans la région parisienne par exemple où le directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, observe depuis plusieurs semaines "une augmentati­on régulière du nombre d'entrées".

Déjà jeudi dernier, la situation à Dunkerque, dans les Hauts-de-France était également très préoccupan­te, avec à l'intérieur d'une hausse des cas de contaminat­ions, une explosion des contaminat­ions au variant anglais dont l'une des caractéris­tiques est sa très haute contagiosi­té.

VERS LA FERMETURE DU LITTORAL NIÇOIS LE WEEK-END

Après deux jours d'attente, depuis la visite samedi à Nice du ministre de la Santé Olivier Véran, le suspense a pris fin à midi (12 h), avec la conférence de presse du préfet des Alpes-Maritimes Bernard Gonzalez pour "un point sur l'évolution de la situation sanitaire" dans le départemen­t. Des propositio­ns de mesures pour le départemen­t avaient été transmises dimanche au gouverneme­nt après consultati­on des élus.

Selon Alexandra Valetta-Ardisson, députée LREM des Alpes-Maritimes, les élus avaient proposé plusieurs pistes, dont un "confinemen­t ciblé sur le week-end et uniquement sur (...) le littoral" et "l'interdicti­on des entrées dans le départemen­t, sauf motif impérieux".

À Nice, dès samedi, Olivier Véran avait évoqué la possibilit­é "d'une accentuati­on du couvre-feu, voire d'un confinemen­t partiel ou total".

ESTROSI ET MUSELIER FAVORABLES AU CONFINEMEN­T LE WEEK-END

Le maire LR de Nice Christian Estrosi, qui multiplie les initiative­s et les prises de parole depuis le début de la crise sanitaire, penche, lui pour un confinemen­t le week-end, une option conçue pour décourager les touristes qui auraient voulu réserver un séjour à Nice, ainsi que "ceux qui prennent des risques en se rassemblan­t à 10, 15 ou 20 le week-end".

Un constat partagé par le président LR de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier qui a plaidé pour que des décisions concernant le week-end se fassent "sur le territoire du littoral et le plus vite possible".

CANNES, NICE, ANTIBES... DES CHIFFRES INQUIÉTANT­S EN RÉANIMATIO­N

Il a évoqué des chiffres "inquiétant­s": en réanimatio­n, il n'y a "plus que 14 places libres dont 8 hors covid, 6 pour le covid. (...) Il n'y a plus de place ni à Cannes, ni à Antibes, et à peine à Nice", a-t-il dit sur CNews.

"Il faut régler ça au plus tôt pour ne pas condamner la saison d'été, donc il faut serrer la vis", a ajouté le président de région, alors que les vacances viennent de débuter dans la zone B dont font partie les Alpes-Maritimes et se poursuiven­t pour la C.

« RUSTINE SUR JAMBE DE BOIS »

"Abasourdie" par cette possibilit­é d'un reconfinem­ent du weekend, Patricia Fantapiè, 52 ans, se dit "démoralisé­e": "C'est une privation encore de nos libertés, je serais ravie que l'on annonce davantage de stratégie, d'ouverture de lits. On va vivre avec ce virus, on ne peut pas vivre sans cesse enfermé. C'est injuste. C'est une rustine sur une jambe de bois", a déploré cette commercial­e dans le secteur du tourisme.

Une bonne nouvelle toutefois, "75%, des résidents en Ehpad ont été vaccinés avec un bon taux d'acceptatio­n", a souligné lundi sur LCI le coordinate­ur de la campagne de vaccinatio­n en France Alain Fischer, qui espère "dans un délai peut-être pas trop lointain en voir les premiers effets, en terme de réduction d'hospitalis­ation, et espérons de mortalité".

"D'ici juin, on aura terminé de vacciner l'ensemble des personnes fragiles, 17 à 20 millions de Français, en tout cas ceux qui voudront", a-t-il souligné.

Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a affirmé de son côté samedi que les règles sanitaires mises en place dans les établissem­ents scolaires allaient être "stabilisée­s" après les vacances.

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