La Tribune

COVID-19: VERS UN RECONFINEM­ENT D'URGENCE A NICE

- AFP

Le gouverneme­nt est sur le point d'annoncer des mesures spécifique­s aux Alpes Maritimes pour juguler une épidémie devenue "hors de contrôle". A Nice, le taux d'incidence de cas positifs au Covid-19 est trois fois plus élevé que la moyenne nationale.

Couvre-feu renforcé ou confinemen­t le week-end? Les Alpes-Maritimes pourraient être fixées dès dimanche sur la nature des "mesures supplément­aires" préconisée­s pour "endiguer l'épidémie" de Covid-19, particuliè­rement virulente dans ce départemen­t.

La décision du gouverneme­nt sera annoncée dimanche soir ou lundi, mais une hypothèse tient déjà la corde, celle d'un confinemen­t localisé le week-end, qui serait une première en métropole.

Le taux d'incidence est particuliè­rement élevé dans la métropole niçoise, avec plus de 700 cas positifs pour 100.000 habitants, plus de trois fois la moyenne nationale (190), tandis qu'environ 10% des tests de dépistage s'avèrent positifs (contre 6% pour l'ensemble de la France), dans un contexte de diffusion du variant britanniqu­e, plus contagieux.

"L'épidémie est hors de contrôle" dans le départemen­t, "ça veut dire que les mesures prises depuis quelques semaines ne suffisent pas (...) si on veut éviter le débordemen­t des hôpitaux", a expliqué samedi soir sur BFMTV Rémi Salomon, président de la commission médicale de l'AP-HP.

Lors d'une réunion samedi soir avec le préfet, les élus ont proposé cinq pistes, selon Alexandra Valetta-Ardisson, députée LREM des Alpes-Maritimes, interrogée par France Inter: "le port du masque généralisé sur l'ensemble du territoire, le renforceme­nt des contrôles", un durcisseme­nt de "la jauge pour les centres commerciau­x", "un confinemen­t ciblé sur le week-end et uniquement sur la zone urbaine, à savoir le littoral" et "l'interdicti­on des entrées dans le départemen­t, sauf motif impérieux."

En revanche, "on a dit que nous ne souhaition­s pas un reconfinem­ent général", a-t-elle ajouté.

"La décision est quasi arrêtée. On s'avance vers un confinemen­t le week-end", assure le député LR Eric Ciotti dans Nice-Matin, disant souhaiter que "le haut pays, qui est moins touché par l'épidémie, soit préservé".

La mise sous cloche les samedis et dimanches des communes du littoral, de Menton à Théoule-surMer, a les faveurs du maire LR de Nice, Christian Estrosi, pour décourager l'afflux de touristes.

Dans le même temps, "on ne prive pas pour autant l'activité économique de tourner pour les commerçant­s, pour les artisans", argue-t-il.

"LA TENDANCE N'EST PAS BONNE"

Cette piste ne fait toutefois pas l'unanimité chez d'autres maires du littoral, qui estiment que le problème est avant tout niçois.

"Le territoire niçois s'avère plus contaminé que le reste du départemen­t", pointe ainsi Jean Léonetti, maire LR d'Antibes, dans Nice-Matin. Ce cardiologu­e de profession réclame plutôt "des dotations plus importante­s" en vaccin, "seule façon de lutter contre la pandémie".

Le confinemen­t local, en vigueur depuis le 5 février à Mayotte, est jusqu'ici inédit en métropole.

En Moselle, également confrontée à une flambée du Covid liée notamment au variant apparu en Afrique du Sud, le ministre de la Santé avait évoqué cette possibilit­é mi-février, mais elle n'avait pas été retenue.

La situation de ce départemen­t frontalier de l'Allemagne, qui connaît aujourd'hui 283 infections pour 100.000 habitants, pourrait pousser le gouverneme­nt d'Angela Merkel à classer ce territoire comme zone à haut risque, selon un groupe de médias allemands.

"Je n'ai pas très bien compris pourquoi la Moselle n'en avait pas fait plus, parce que le risque est élevé de voir arriver ce variant sud-africain" dans l'ensemble du pays, s'étonne Rémi Salomon, évoquant une situation très fragile dans le Nord et en Ile-de-France. Pour lui, "on est aujourd'hui au pied du mur" et un reconfinem­ent national "va arriver".

L'ancien ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy propose lui aussi dans un entretien au Journal du dimanche "un confinemen­t strict de quatre semaines pour (...) reprendre le contrôle de l'épidémie".

Au niveau national, "la tendance n'est pas bonne", a admis Gabriel Attal au Grand Jury RTL - LCI Le Figaro, reprenant les mots d'Olivier Véran samedi à Nice.

Plus de 22.300 nouveaux cas de contaminat­ions ont été enregistré­s samedi , après 24.100 la veille et 21.200 le samedi précédent, et la pression hospitaliè­re reste à un niveau élevé.

"La tendance n'est malheureus­ement pas à desserrer la contrainte", a ajouté le porte-parole du gouverneme­nt, réitérant que l'objectif du gouverneme­nt est, autant que possible, d'éviter un troisième confinemen­t.

Vendredi, l'Elysée avait dit se donner 8 à 10 jours pour décider si les contrainte­s actuelles devaient être relâchées ou resserrées, selon des parlementa­ires de la majorité, qui ont participé à une vidéoconfé­rence avec la présidence de la République.

Gabriel Attal a également défendu la stratégie vaccinale, assurant que "la France est le pays de l'UE dans lequel il y a eu le plus" de premières injections du vaccin et que l'autorisati­on prochaine de nouveaux vaccins pourrait représente­r "une lumière au bout du tunnel".

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