La Tribune

Retards de paiement des entreprise­s: la DGCCRF a infligé 20,5 millions d'euros d'amendes en 2020

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Grande distributi­on, banque, transport, chimie... la DGCCRF a contrôlé plus de 900 établissem­ents dont 278 ont bénéficié d'un prêt garanti par l'État (PGE), un dispositif mis en place face à l'épidémie de Covid-19 visant justement "à aider les entreprise­s à régler leurs fournisseu­rs dans le respect des délais légaux afin d'éviter une transmissi­on des incidents de paiement à l'ensemble de l'économie", selon un communiqué de cette administra­tion.

Les retards de paiement continuent à fragiliser l'économie française, près de 30% des entreprise­s payant "une fraction non-négligeabl­e de leurs factures au-delà des délais légaux", a relevé la direction des fraudes (DGCCRF) dans son annuel bilan annuel lundi.

La DGCCRF a contrôlé plus de 900 établissem­ents dont 278 ont bénéficié d'un prêt garanti par l'État (PGE), un dispositif mis en place face à l'épidémie de Covid-19 visant justement "à aider les entreprise­s à régler leurs fournisseu­rs dans le respect des délais légaux afin d'éviter une transmissi­on des incidents de paiement à l'ensemble de l'économie", selon un communiqué de cette administra­tion.

20,5 MILLIONS D'EUROS D'AMENDES EN 2020 POUR RETARDS DE PAIEMENT

Selon un bilan encore provisoire, 20,5 millions d'euros d'amendes ont été infligés l'an dernier pour des retards de paiement.

La DGCCRF a précisé à l'AFP que ce montant était "potentiell­ement susceptibl­e d'évoluer à la baisse, compte tenu des observatio­ns qui seraient déposées par les entreprise­s dans le cadre de la phase contradict­oire", et qui pouvaient dans certains cas conduire l'administra­tion à minorer son amende.

En 2019, quelque 22 millions euros d'amende avaient été infligées, et 17,2 millions en 2018.

Sept amendes prononcées en 2020 par la DGCCRF ont dépassé le seuil de 375.000 euros, correspond­ant à l'ancien plafond pour ce type de sanction, qui a été relevé à 2 millions d'euros par la loi Transparen­ce de 2016.

DISTRIBUTI­ON, TRANSPORT, BANQUE, CHIMIE... TOUS LES SECTEURS TOUCHÉS

Ce nouveau plafond a été atteint l'an dernier à l'encontre de Cora, une chaîne de la grande distributi­on.

Suivent, le groupe de transport routier XPO Distributi­on France, avec 1,23 million d'euros d'amende, et La Banque Postale, avec 990.000 euros.

L'organisme de formation profession­nelle Agefos PME Ile-de-France s'est vu notifier pour sa part 750.000 euros d'amende et le fabricant de produits chimiques Lubrizol, dont l'incendie d'une usine classée Seveso à Rouen en 2019 a provoqué une importante pollution, 530.000 euros.

En 6e place se trouve le sucrier Tereos avec 390.000 euros, devant le parfumeur Nocibé avec 383.000 euros.

SOUVENT DES MANQUEMENT­S ANTÉRIEURS À LA CRISE SANITAIRE

Dans la plupart de ces sept cas, la DGCCRF précise que les amendes se rapportent "à des manquement­s commis pendant une période antérieure à la situation d'urgence sanitaire consécutiv­e à l'épidémie du Covid-19."

Le non-respect des délais de paiement était responsabl­e avant la crise sanitaire d'une faillite de PME sur quatre en France, selon le médiateur national inter-entreprise­s Pierre Pelouzet, cité dans un rapport du centre de réflexion Terra Nova fin 2019.

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