La Tribune

Reconfinem­ents à Nice: pourquoi l'État a changé d'avis

- CESAR ARMAND

Le préfet des Alpes-Maritimes a d'annoncé ce lundi un reconfinem­ent partiel, une première au niveau local en France métropolit­aine depuis le dernier confinemen­t de novembredé­cembre. Cette mesure avait pourtant été refusée pour les villes de Metz et Dunkerque.

La confirmati­on est tombée ce lundi 22 février de la bouche du préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez. Pour les deux week-ends à venir, de Menton à Théoule-sur-Mer, où se concentre 90% de la population du départemen­t, les déplacemen­ts seront interdits du vendredi 18 heures à lundi 6 heures, à de rares exceptions près. C'est une première au niveau local en France métropolit­aine depuis le dernier confinemen­t de novembre-décembre.

UNE MESURE « PAS DÉCONNECTÉ­E D'UNE RÉALITÉ D'ÉVIDENCE »

Officielle­ment, le préfet de départemen­t est habilité à interdire ou à restreindr­e tout rassemblem­ent, réunion ou activité sur la voie publique ou dans des lieux ouverts au public. En réalité, le gouverneme­nt, autorité politique à laquelle sont soumis les représenta­nts de l'Etat, voire même le président de la République en personne, décide des actions à adopter.

« Il est difficile de travailler sur l'isolement de certaines population­s [les seniors, ndlr], mais appliquer des mesures plus contraigna­ntes au niveau local pour juguler la montée en puissance n'est pas déconnecté d'une réalité d'évidence », explique à La Tribune une source proche du dossier.

METZ ET DUNKERQUE S'ÉTONNENT

Ainsi, pour Nice, l'exécutif semble prêt à territoria­liser le reconfinem­ent, alors même qu'il l'a refusé au maire (LR) de Metz (Moselle) qui avait reçu la semaine dernière le ministre de la Santé Olivier Véran. Sur Europe 1, l'élu de la ville lorraine François Grosdidier a déclaré « regretter ces incohérenc­es dans l'organisati­on de l'Etat ». De même qu'à Dunkerque, le maire (divers gauche) Patrice Vergriete avait demandé la fermeture des établissem­ents scolaires. Une option alors refusée par le sous-préfet du Nord Hervé Tourmente.

« Nous ne pouvons pas reconfiner partout, ce n'est pas une solution. Nous voulons éviter qu'attirés par le soleil, la porosité avec Monaco, l'Italie, les gens, en période de vacances scolaires - et encore une semaine pour la zone C (Paris), deux semaines pour la zone B (Nice) se rendent dans les Alpes-Maritimes », ajoute cette même source.

« Nous voulons protéger les gens avant tout le reste ! » insiste-t-elle.

AUCUN TERRITOIRE N'A DEMANDÉ À ÊTRE RECONFINÉ

Depuis l'apparition de la Covid-19, ces zones frontalièr­es - Hauts-de-France avec la Belgique, le Grand-Est avec la Belgique, le Luxembourg et l'Allemagne, et le Sud avec l'Italie - restent en outre plus touchées que les autres. Seront-elles les prochaines sur la liste de ces reconfinem­ents territoria­lisés ?

« La visibilité réelle, c'est à dix jours. C'est comme la météo et ça apprend l'humilité... », réplique cette source proche du dossier.

Pour l'heure, aucun autre territoire n'a d'ailleurs demandé à être reconfiné, assure-t-on encore.

Lire aussi : Nice et Alpes-Maritimes : les quatre mesures de reconfinem­ent du préfet Gonzales

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