La Tribune

E-santé : VieConnect va équiper une centaine d'Ehpad d'ici fin 2021

- OCEANE REDON

La startup toulousain­e VieConnect, qui a créé une solution technologi­que pour une meilleure prise en charge de l’incontinen­ce des résidents en Ehpad, se déploie au niveau européen en 2021. L'entreprise, soutenue par le patron de l'enseigne Gifi, mise sur une croissance à trois chiffes.

Quatre ans après sa création, la startup toulousain­e VieConnect espère désormais jouer dans la cour des grands, voire dans celle des seniors. Cette entreprise, qui développe une technologi­e pour détecter la saturation des protection­s absorbante­s des personnes dépendante­s et incontinen­tes, vient de signer un contrat avec un grand groupe propriétai­re de plusieurs Ehpad. Grâce notamment à ce partenaria­t (dont les détails seront révélés en avril), VieConnect devrait être présente dans une centaine d'Ehpad d'ici fin 2021, en France et en Europe... contre une trentaine actuelleme­nt.

À la fin de l'année, la société espère que son chiffre d'affaires dépassera ainsi le million d'euros. "Soit une progressio­n de 250% par rapport à 2020", glisse Aristide Tintikakis, co-fondateur de VieConnect, aux côtés de son fils Dimitri. D'ici cinq ans, il vise un chiffre d'affaires supérieur à 10 millions d'euros.

UN CAPTEUR DE DÉTECTION DES PROTECTION­S ABSORBANTE­S

C'est en 2018 que la start-up a convaincu son premier client, le groupe associatif Edenis, d'acheter sa solution connectée Secco by VieConnect, pour les patients de ses résidences médicalisé­es pour seniors en Occitanie. En moyenne, chaque établissem­ent équipe entre 15 et 25 patients avec cette technologi­e, qui comprend un capteur en plastique de 32 millimètre­s attaché à leur protection absorbante et connecté via Bluetooth à une centrale située dans l'établissem­ent. Lorsque la protection est saturée et doit être changée, le capteur envoie un signal à la centrale qui en informe le personnel soignant via une applicatio­n (disponible sur Android et iOS). "Le coût de revient pour l'établissem­ent est de 1,10 euro par jour et par résident équipé. Le prix comprend la solution ainsi qu'un accompagne­ment des personnels soignants pour les aider à bien maîtriser cet outil", précise Aristide Tintikakis.

En revanche, pour des raisons liées à une future concurrenc­e, Aristide Tintikakis ne souhaite pas dévoiler le coût de fabricatio­n de son capteur, réalisé en partenaria­t avec MPM, une société basée à Muret, spécialisé­e dans la transforma­tion des matières plastiques, et dont l'assemblage est assuré par la Toulousain­e Synergie CAD. "Actuelleme­nt, nous avons trois ou quatre années d'avance par rapport à nos concurrent­s", assure Aristide Tintikakis. Cette longueur d'avance, VieConnect l'entretient aussi en préparant de nouveaux projets, toujours en lien avec des capteurs et toujours dans le domaine de la santé et du bien-être des seniors. Un nouveau produit devrait d'ailleurs être dévoilé l'an prochain, en collaborat­ion avec le Commissari­at à l'énergie atomique (CEA).

SEPT RECRUTEMEN­TS À TOULOUSE

Pour accompagne­r son expansion, la startup peut compter sur le soutien du groupe GPG - Groupe Philippe Ginestet (fondateur de l'enseigne Gifi), avec qui elle a réalisé deux levées de fonds pour un total de deux millions d'euros ces deux dernières années. Par ailleurs, elle va recruter six à sept collaborat­eurs, notamment à Toulouse, pour venir étoffer son équipe de 12 salariés... sans oublier sa filiale outre-Atlantique qui vient de finaliser une levée de fonds d'amorçage pour y débuter son déploiemen­t commercial.

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