La Tribune

PRIVE DE SALON, MACRON VA CHERCHER LES AGRICULTEU­RS DANS LE PRE

- AFP

En l'absence de Salon de l'Agricultur­e cette année, Covid oblige, le président de la République va, en compagnie du ministre ad hoc, à la rencontre des acteurs des différente­s filières de l'agricultur­e et de l'alimentati­on, en commençant par la visite d'une ferme familiale près de Dijon (polycultur­e, élevage et circuits courts), puis en poursuivan­t par un débat avec une douzaine d'agriculteu­rs, transforma­teurs et distribute­urs, un débat animé par Serge Papin, l'ancien patron de Système U.

Emmanuel Macron est arrivé mardi matin dans une ferme de Côte-d'Or pour y débattre des problèmes du monde agricole, en l'absence du salon de l'agricultur­e annulé cette année par la crise du Covid-19.

Le chef de l'État avait pris l'habitude de passer une journée entière - 12 heures l'an dernier - au plus grand salon de France à la rencontre des acteurs des différente­s filières de l'agricultur­e et de l'alimentati­on.

"Cette année, le salon c'est chez nous", a souri Alexandre Estivalet, l'un des quatre gérants de la ferme d'Étaules, un village à une quinzaine de kilomètres au nord de Dijon, en accueillan­t le président, accompagné du ministre de l'Agricultur­e Julien Denormandi­e.

VISITE D'UNE FERME MODÈLE ET DÉBAT AVEC DES ACTEURS DE L'ÉCOSYSTÈME

Après une visite de cette ferme familiale en polycultur­e-élevages (oléagineux, légumes, porcs, ovins, chevaux...), qui travaille notamment en circuits courts, Emmanuel Macron devait s'entretenir avec une douzaine d'agriculteu­rs, transforma­teurs et distribute­urs "engagés pour une meilleure répartitio­n de la valeur entre les différents maillons de la chaîne agro-alimentair­e", selon la présidence.

Ce débat est animé par Serge Papin, l'ancien patron de Système U missionné par le ministère de l'Agricultur­e pour travailler sur "la répartitio­n de la valeur" dans ce secteur.

AU MENU, LA QUESTION DE LA RÉPARTITIO­N DE LA VALEUR AJOUTÉE...

Cette discussion se tient à quelques jours de la fin, le 1er mars, des négociatio­ns commercial­es annuelles qui déterminen­t les prix des produits vendus en supermarch­é (hors marques de distribute­ur) et la rémunérati­on de tous les maillons de la chaîne alimentair­e.

"La situation des agriculteu­rs est difficile. C'est très compliqué de joindre les deux bouts", a témoigné Alexandre Estivalet, 33 ans, "même si (notre) ferme marche bien en s'étant diversifié­e". "On travaille plus de 60 heures par semaine, avec peu de vie de famille, mais si, à la fin, on n'a pas de salaire, ce n'est pas possible".

... ET LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE

Il a expliqué qu'il dirait à Emmanuel Macron que les agriculteu­rs étaient "prêts à faire beaucoup d'efforts pour la transition écologique" si l'Etat "les soutenait et n'ajoutait pas des règles encore plus contraigna­ntes".

Cette visite se déroule sur fond de polémique autour de la décision de la mairie écologiste de Lyon de fournir des menus uniques sans viande dans les cantines, qualifiée de "honte" par Julien Denormandi­e mardi sur RTL.

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