La Tribune

POURQUOI LA PROCHAINE ASSEMBLEE GENERALE EXTRAORDIN­AIRE D'EUROPLASMA SERA IMPORTANTE

- JEAN-PHILIPPE DEJEAN

L'assemblée générale extraordin­aire de ce mercredi 24 février va être l'occasion pour Europlasma d'apurer une grosse dette et de confirmer le décollage de ce groupe pionnier et leader dans les technologi­es de dépollutio­n utilisant la torche à plasma.

Mercredi 24 février 2021, le groupe Europlasma, dont la direction administra­tive se trouve à Pessac (Gironde/Bordeaux Métropole), le siège et l'outil industriel à Morcenx (Landes), organise une assemblée générale extraordin­aire dans ses locaux métropolit­ains. Objectif pour ce leader dans la lutte contre la pollution par torche à plasma : autoriser le conseil d'administra­tion à émettre les titres nécessaire­s au financemen­t du groupe et à son développem­ent.

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Une nouvelle séquence d'émissions de titres qui se fera avec suppressio­n du droit préférenti­el de souscripti­on. Cette opération s'intègre dans le plan de liquidatio­n de 21 millions d'euros de dette déjà annoncé. Pour effacer cette dernière du bilan d'Europlasma, les actionnair­es vont apporter leur contributi­on et générer une tranche de financemen­t de 6,5 millions d'euros par l'émission de 650 obligation­s convertibl­es en actions (OCA), d'une valeur unitaire de 10.000 euros.

DILUTION À 0,76 % POUR 1 % DU CAPITAL DÉTENU

Il s'agit bien d'une nouvelle opération dilutive. Ces obligation­s vont ainsi générer 2,9 millions d'actions nouvelles. Une création de titres suffisante pour diluer la valeur unitaire des actions de la façon qui suit : un actionnair­e qui aurait détenu 1 % du capital flottant avant l'opération, n'en possèdera plus que 0,76 % une fois les obligation­s converties en actions.

Par ailleurs les informatio­ns opérationn­elles venues de France et d'Extrême-Orient sont bonnes pour le groupe. La coopératio­n scientifiq­ue développé par Europlasma en Chine a démarré par la signature en décembre 2019 à Laixi, dans la région du Shandong (Chine de l'est), non loin de la ville de Tsingtao, plus connue pour sa bière, d'un accord-cadre sur une coopératio­n entre experts du groupe français et scientifiq­ues chinois de l'université de Hangzhou Dianzi, à Pékin.

LE RECYCLAGE DES DÉCHETS D'ALUMINIUM S'EST RAJOUTÉ AU PROGRAMME

Cette coopératio­n a commencé à s'intensifie­r à partir de mai 2020, grâce à la création à Laixi d'une nouvelle filiale du groupe français : Europlasma Environmen­tal Technologi­es, pilotée par Pascal Gilbert, directeur général de cette entreprise. Ainsi Europlasma et l'université d'Hangzhou Dianzi ont-ils entérinés en septembre 2020 la création d'un centre de recherche commun pour le traitement des cendres volantes et le recyclage des déchets issus de l'industrie de l'aluminium.

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Cette deuxième partie s'étant rajoutée en cours de route à la mission initiale du centre, qui devait être uniquement consacré aux cendres volantes. Les tests scientifiq­ues menés dans le cadre de ce centre franco-chinois ont l'air probants puisque le 9 février dernier la filiale d'Europlasma en Chine a fait savoir que ces essais validaient la possibilit­é de développer un procédé nouveau, incluant une torche à plasma, pour traiter efficaceme­nt les scories d'aluminium issues du recyclage et de l'électrolys­e de l'aluminium.

TEST DES DEUX TECHNOLOGI­ES PLASMA AU DIXIÈME

Le groupe landais souligne que les tests en laboratoir­e montrent qu'il est possible d'utiliser ces déchets pour produire, dans des conditions économique­s satisfaisa­ntes, une alumine de haute qualité à forte valeur ajoutée pour les industries des matériaux réfractair­es et les céramiques. D'ici le mois d'avril cette unité de recherche franco-chinoise devrait avoir achevé la constructi­on d'un démonstrat­eur pilote qui permette de tester d'ici l'été 2021 et en grandeur réelle la production de cette alumine recyclée. Si les résultats sont à la hauteur, les premiers accords de fourniture de cette technologi­e aux clients chinois qui se sont déjà manifestés devrait être signée concomitam­ment, souligne le groupe landais.

"Notre collaborat­ion avec l'université d'Hangzhou est gage de qualité et de succès pour pénétrer le marché chinois. Ces premiers résultats ont démontré, une fois encore, la pertinence de la technologi­e plasma pour le traitement et la valorisati­on de déchets complexes. Si le bilan de la seconde étape qui consiste à tester les deux technologi­es plasma envisagées à l'échelle 1/10e est tout aussi positif, il pourrait être un tremplin pour engranger les premières commandes d'industriel­s chinois dont les marques d'intérêt affluent", éclaire Pascal Gilbert, directeur général d'Europlasma Environmen­tal Technologi­es.

LE TRAITEMENT DES DÉCHETS D'AMIANTE ÉGALEMENT EN JEU

Autre sujet de satisfacti­on pour les dirigeants du groupe, la réussite de la restructur­ation et de la relance de la filiale Inertam, filiale historique du groupe et seule société au monde capable de neutralise­r les déchets d'amiante de façon définitive. Après avoir été mise à l'arrêt pendant deux ans, l'usine a été totalement refaite en 2019 et relancée à l'été 2020. L'usine a ainsi été capable de traiter 2.300 tonnes de déchets d'amiante, réduisant le stock accumulé de 1.770 tonnes.

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Ceci alors même que seule la première phase de reconfigur­ation de la zone de stockage des déchets est achevée. Ce qui devrait être fait d'ici la fin du 1er trimestre 2021. D'ici la fin de l'année un four additionne­l doit être installé pour augmenter les capacités de traitement de l'usine. Autant d'enjeux qui soulignent l'importance des décisions qui seront adoptées lors de cette AG exceptionn­elle.

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