La Tribune

LE TRAIN A HYDROGENE SERA BIEN EXPERIMENT­E SUR LA LIGNE LYONCLERMO­NT FERRAND

- MARIE LYAN

Le président LR de la région Auvergne Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a confirmé la commande de trois rames à hydrogène, qui devraient être livrées en 2023, lors d’une conférence de presse en marge de son assemblée plénière. Avec, comme premier axe d’expériment­ation, la ligne Clermont-Lyon, pour un président de Région qui se place également en soutien de deux autres grands projets ferroviair­es, le Lyon-Turin et le LyonBordea­ux, proposé par Railcoop.

Il souhaite une nouvelle fois se positionne­r comme une région pilote, cette fois en matière de transport à hydrogène. Le président LR de la région Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, a confirmé ce mardi matin la commande de trois rames de trains à hydrogène, qui devraient entrer en circulatio­n « dès 2023 », à l'occasion d'une conférence de presse en marge de son assemblée plénière, qui marquait également l'ouverture des négociatio­ns avec l'Etat, au cours des mois à venir, du futur plan contrat Etat-Region 2021-2027.

« Nous confirmons notre volonté de commencer cette expériment­ation par la ligne ClermontLy­on car il s'agit pour moi dans symbole très fort, qui unit les deux parties de notre région. Je serai attentif à ce que l'Auvergne ne soit pas oubliée », a indiqué Laurent Wauquiez.

Selon le président LR, la mise en service de ces trois rames à hydrogène d'ici deux ans « constituer­ont une première en France ». « Nous serons parmi les quatre premières régions françaises à en acheter ». Annoncée en juin 2019 pour une mise en service prévue, à l'origine, pour 2022, la commande de ces trois rames auprès du constructe­ur Alstom représente un investisse­ment de 52 millions d'euros, financé par la Région.

Le fléchage plus précis de cette enveloppe n'a pas encore été confirmé, même si tout porte à croire qu'il ne devrait pas être intégré dans le plan de relance au vu de son échéancier. « Le prochain Contrat de plan État-Région pourrait contenir des phases additionne­lles, concernant notamment l'alimentati­on en hydrogène. Sans compter que des financemen­ts européens sont prévus dans le cadre du projet Zéro Emission Valley », nous précise son cabinet.

Objectif : faire rouler de premières rames bimodes électricit­é-hydrogène, à la place des anciennes rames électricit­é-diesel.

L'Auvergne et plus particuliè­rement la région de Clermont-Ferrand, aurait été sélectionn­ée pour accueillir cette expériment­ation car sa ligne raccordant Lyon constitue une portion particuliè­rement consommatr­ice en gazoil, composée d'un certain nombre de pentes, et dont le tronçon central n'est pas encore électrifié.

« LA RÉGION SERA PARTENAIRE DE RAILCOOP »

Durant cette conférence de presse, Laurent Wauquiez a également rappelé son soutien à deux autres projets ferroviair­es : avec notamment, le projet de la coopérativ­e Railcoop, qui vise à relier Lyon et Bordeaux dès 2022 en reprenant une partie de l'exploitati­on de cette ligne à la SNCF comme l'y autorise l'ouverture à la concurrenc­e du transport ferroviair­e.

« J'ai toujours indiqué que j'étais favorable à ce projet, mais il m'intéresse moins de faire tourner le tronçon Lyon-Bordeaux que de faire rouler des trains pour unir l'Allier à Lyon et fortifier le réseau ferroviair­e de l'Allier », a rappelé le président de Région.

L'entreprise Railcoop travaille actuelleme­nt à consolider son modèle de financemen­t, qui nécessite de lever au minimum 1,5 millions d'euros en vue d'obtenir sa licence ferroviair­e et son certificat de sécurité lui permettant de faire rouler des trains.

Parmi ses soutiens, figurent notamment la commune de Gannat, dans l'Allier : future commune désservie, elle est également devenue la première collectivi­té locale sociétaire. La région Auvergne Rhône-Alpes n'a quant à elle pas encore arrêté précisémen­t la forme que pourrait prendre son soutien à ce projet. « Nous pourrions les aider à acquérir du matériel par exemple ou sous d'autres formes, mais la Région sera partenaire », s'est engagé Laurent Wauquiez.

SOUTIEN RÉAFFIRMÉ AU LYON-TURIN

Autre dossier qui demeure suivi par l'exécutif régional : celui du chantier du Lyon-Turin, qui aura lui aussi été l'occasion de lancer une petite pique à ses adversaire­s écologiste­s : « il faut défendre le Lyon-Turin quand on est dans une région où l'on croit à la qualité de vie, je ne comprends pas que les élus d'extrême gauche, les verts, y soient opposés. C'est un double discours étonnant (...). Sortir les camions de nos vallées et les mettre sur un train est juste une évidence », pour le président de Région LR, qui s'inquiète d'un potentiel « manque de soutien » que pourraient afficher les nouveaux exécutifs écologiste­s à ce projet, « qui s'inscrit sur le temps long ».

Dans un entretien réalisé en juillet 2020 au journal italien La Stampa, le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet, avait en effet appelé à "ne pas insister sur un projet erroné", indiquant que "la France a trop peu investi d'argent dans le transport ferroviair­e au niveau national. Et maintenant, elle veut faire croire que nous relanceron­s l'activité avec le projet LGV, mais c'est absurde. Si on la valorise, la ligne existante entre Lyon et Turin est suffisante. Donc investisso­ns d'abord là et dans le reste de la France".

Une opinion que ne partage donc pas Laurent Wauquiez, qui a tenu à rappeler que tandis que les travaux du tunnel sont en cours, « le chantier des voies d'accès demeure important à l'heure actuelle, car j'ai du mal à comprendre le raisonneme­nt consistant à faire un tunnel sans voix d'accès », a ajouté le président de Région, rappelant que le vice-président LR à la Région Etienne Blanc s'était d'ailleurs rendu auprès de la Commission européenne l'an dernier pour obtenir des financemen­ts additionne­ls concernant la partie française.

Le futur Contrat de plan État-Région, dont les premiers contours doivent être brossés devant l'assemblée plénière de la Région ce mardi et mercredi, devrait à nouveau marquer de nouveaux soutiens à ce projet d'ampleur.

Avec près de 15 ans de retard au compteur, ce grand projet de tunnel sous les Alpes, d'une longueur de 57 kilomètres, qui vise à soulager les réseaux routiers en reportant près de 80% du trafic sur le fret, est désormais prévu pour 2030. Un chantier de près de 9 milliards d'euros, dont le financemen­t se répartit à ce jour entre la Commission européenne, la France et l'Italie.

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