La Tribune

AKKA : 900 POSTES TOUJOURS MENACES, CAROLE DELGA RECLAME UN MEDIATEUR

- FLORINE GALERON

Cinq syndicats appelaient ce mercredi 24 janvier à un rassemblem­ent devant le site de Blagnac pour dénoncer le plan social d'Akka qui prévoit 900 suppressio­ns de postes en France dont 800 dans la Ville rose. Plusieurs élus locaux commencent à s'élever contre ce PSE. Selon nos informatio­ns, la présidente de la région Occitanie Carole Delga a adressé un courrier véhément à la Direccte pour demander la nomination d'un médiateur face à "un dialogue social inexistant".

Alors que du côté d'Airbus, les 3.378 suppressio­ns de postes prévues dans la Ville rose sont bien parties pour se solder sans licencieme­nt, la situation est beaucoup plus critique chez Akka Technologi­es. Comme le révélait La Tribune le 3 novembre dernier 1.150 collaborat­eurs du groupe d'ingénierie sont sans mission depuis la crise sanitaire, essentiell­ement sur le site toulousain qui emploie 2.200 personnes et qui est le centre mondial d'Akka pour l'aéronautiq­ue. Fin décembre, Akka officialis­e l'ouverture de négociatio­ns autour d'un plan de restructur­ation prévoyant 900 suppressio­ns de postes.

Près de deux mois plus tard, les négociatio­ns patinent. Le 21 janvier, jour de la première manifestat­ion des salariés, la direction nous a indiqué que 250 emplois allaient être sauvés, réduisant l'impact social à 650 suppressio­ns de postes. Avant de rétropédal­er :

"Ça n'avance pas parce que le dialogue avec la direction est fermé et même déloyal. Pour donner un seul exemple, la direction parle de sauver 250 emplois dans les médias et maintenant elle en fait une monnaie d'échange. On nous propose de raccourcir les délais de la procédure et en échange de préserver 250 emplois en occupant des salariés sur des projets internes. Autrement dit, on nous demande d'accepter de licencier plus vite pour sauver des postes. C'est un chantage absolument inconcevab­le", s'indigne Marc Vicens, délégué central Force Ouvrière.

"PEUR ET RÉSIGNATIO­N" DES SALARIÉS

Locaux d'Akka à Blagnac (Crédits : Rémi Benoit).

Un isolement des équipes qui inquiète Franck Laborderie, délégué CGT d'Akka.

"Les salariés sont partagés entre la peur et la résignatio­n. Je suis très inquiet de leur état psychologi­que. Le contexte sanitaire crée de l'inquiétude, s'ajoute l'anxiété autour de la crise économique et celle autour du maintien de son propre travail. Les salariés sont la plupart du temps en télétravai­l, il y a ceux aussi qui sont en activité partielle depuis le mois de mars. Tout cela peut faire un cocktail explosif."

De son côté, la direction d'Akka nous indique :

"Les négociatio­ns avec les organisati­ons syndicales se poursuiven­t. Nous faisons tout pour avoir un dialogue constructi­f et trouver des solutions pour tout le monde. Notre objectif est vraiment de limiter le nombre de départs contraints. Nous sommes en train de mettre en place un plan de départs volontaire­s qui va concerner certaines catégories profession­nelles. La priorité, c'est d'avoir une structure réajustée à la demande pour que l'on puisse se projeter dans l'avenir avec sérénité."

"UN DIALOGUE SOCIAL INEXISTANT" POUR CAROLE DELGA

D'autres voix s'élèvent dans la Ville rose. Des élus de la France insoumise au sein de Toulouse Métropole et de la Région (Odile Maurin, Hélène Magdo, Jean-Christophe Sellin) étaient présents au rassemblem­ent pour soutenir l'intersyndi­cale. Ils ont prévu de présenter prochainem­ent des voeux dans leurs assemblées respective­s pour obtenir des clauses de maintien de l'emploi en échange des aides à la filière aéronautiq­ue. À quatre mois des élections régionales, le dossier Akka pourrait être au centre des attentions.

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