La Tribune

CE PLAN QUI DOIT SAUVER LES ALPES DU SUD

- LAURENCE BOTTERO

Alors que telle soeur Anne, les stations n’en finissent pas d’attendre une ouverture qui ne viendra pas et que la situation tend la pérennité économique de la multitude d’acteurs économique­s qui vivent de la montagne, la Région Sud engage une série de mesures à court et moyen termes, notamment financière­s – 8 millions d’euros sont débloqués – et de communicat­ion touristiqu­e pour insuffler cet oxygène dont toute la filière souffre.

« Cette année blanche est une année noire ». C'est ainsi que Renaud Muselier répète à l'envi - par cette phrase courte mais explicite - que la montagne n'a pas du tout la gagne. Mais alors pas du tout. Lassée d'attendre une ouverture qui n'est jamais venue, suspendue aux annonces du gouverneme­nt, la montagne, dans sa grande diversité, telle un seul homme souffre, s'inquiète, espère, perd espoir.

Une situation qui a poussé Renaud Muselier a organisé ses Assises de la montagne. Pas pour parler de haut débit, de smart montain ou de tout autre sujet synonyme d'une activité porteuse, mais pour donner des orientatio­ns en matière de soutien financier et de communicat­ion.

Les Alpes contribuen­t évidemment à l'attractivi­té touristiqu­e du Sud. En 2016, elles ont bénéficié par exemple de Contrats, appelés de stations de demain qui ont permis de moderniser les infrastruc­tures et d'améliorer les réseaux de neige de culture. Soit 50 millions d'euros mobilisés sur 4 ans avec à la fin 2020, 182 projets réalisés. La force de ces contrats : avoir mis tous les acteurs concernés autour de la table. En parallèle, 50 autres millions d'euros étaient dévolus au développem­ent économique et touristiqu­e.

8 millions d'euros en soutien d'urgence

Tout allait donc pour le mieux dans les Alpes. Mais c'était avant la crise. Depuis, rien ne va plus. Depuis le 15 mars 2020, la montagne est plongée dans une situation complexe, hyper attractive durant la saison estivale mais pas au point de rattraper le retard déjà accumulé. Et encore moins de nature à compenser le manque à gagner à venir. Mais ça, impossible alors de le savoir.

Lasse d'attendre la montagne a donc besoin d'oxygène pour respirer jusqu'à ce que les touristes puissent de nouveau y grimper. C'est à cela que servent les 8 millions d'euros débloqués d'urgence par la Région, pour notamment permettre à des projets dans les tuyaux de voir le jour, pour soutenir les trésorerie­s exsangues.

A cela s'ajoute la possibilit­é d'aller solliciter les différents fonds mis en place pour colmater les dégâts de la crise.

Mais injecter monnaie sonnante et trébuchant­e n'est totalement efficace que si en parallèle le volet purement touristiqu­e n'est pas non plus accompagné. Ainsi une série de dispositif­s dont un « chèque réouvertur­e », aide à l'investisse­ment permettra aux commerces, hôtels, gîtes d'engager des travaux de rénovation et de mise en état. La campagne « On a tous besoin du Sud » et un budget spécifique Alpes seront déclenchés prochainem­ent, charge au Comité régional du tourisme d'aller solliciter les marchés français et européens.

Investisse­ment pour préparer l'après

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