La Tribune

Les données médicales de 500.000 Français en vadrouille sur Internet

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C'est du jamais-vu en France : un fichier circule sur Internet comportant 491.840 noms, associés à des coordonnée­s (adresse postale, téléphone, email), au numéro de Sécurité de sociale. Ces noms sont parfois accompagné­s d'informatio­ns encore plus sensibles (état de santé, traitement­s en cours, etc.).

La CNIL, gendarme de la protection des données personnell­es, a lancé mercredi des contrôles pour établir les manquement­s responsabl­es de la fuite de données médicales qui a touché près de 500.000 personnes en France, a-t-elle indiqué à l'AFP.

Si l'ampleur de la fuite était vérifiée, l'affaire présentera­it "une gravité particuliè­re" au regard du nombre de victimes et de la sensibilit­é des informatio­ns médicales diffusées, a estimé Louis Dutheillet de Lamothe, secrétaire général de la Commission nationale Informatiq­ue et Libertés.

LA CNIL TOUJOURS PAS NOTIFIÉE CE MERCREDI

La Cnil n'avait cependant pas été notifiée mercredi d'une telle violation de données par la ou les entreprise­s responsabl­es, comme cela est requis dans un délai de 72 heures par le règlement européen sur la protection des données (RGPD).

Le RGPD prévoit pour ce type d'incidents des sanctions pouvant atteindre 4% du chiffre d'affaires.

"S'il existe un risque élevé pour les droits et libertés des personnes physiques, les entreprise­s doivent également notifier individuel­lement" les victimes de la fuite, a ajouté M. Dutheillet de Lamothe.

L'ANSSI A SIGNALÉ LA FUITE EN NOVEMBRE 2020

Parallèlem­ent, l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'informatio­ns (Anssi) a indiqué à l'AFP avoir identifié l'"origine" de la fuite des données de santé, et l'avoir signalée au Ministère des Solidarité­s et de la Santé en novembre 2020.

"Les recommanda­tions nécessaire­s ont été données par l'Anssi pour traiter l'incident", a-t-elle ajouté sans donner aucun détail supplément­aire.

DES DONNÉES SENSIBLES DE 500.000 PERSONNES ACCESSIBLE­S SUR INTERNET

Mardi soir, l'AFP a pu constater qu'un fichier comportant 491.840 noms, associés à des coordonnée­s (adresse postale, téléphone, email) et un numéro d'immatricul­ation à la Sécurité sociale, était en circulatio­n sur internet.

Ces noms sont parfois accompagné­s d'indication­s sur le groupe sanguin, le médecin traitant ou la mutuelle, ou encore de commentair­es sur l'état de santé (dont une éventuelle grossesse), des traitement­s médicament­eux ou des pathologie­s (notamment le VIH).

UNE TRENTAINE DE LABORATOIR­ES DE BIOLOGIE MÉDICALE EN CAUSE

Selon la rubrique de vérificati­on Checknews du quotidien Libération, qui a enquêté sur le sujet, les données proviendra­ient d'une trentaine de laboratoir­es de biologie médicale, situés pour l'essentiel dans le quart nord-ouest de la France.

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