La Tribune

VINS DE BORDEAUX : L'ASSOCIATIO­N ALERTE AUX TOXIQUES CONDAMNEE POUR DENIGREMEN­T

- PIERRE CHEMINADE

L'associatio­n Alerte aux toxiques a été condamnée ce jeudi 25 février à verser 125.000 euros à l'interprofe­ssion des vins de Bordeaux et aux autres plaignants. Le tribunal de Libourne a reconnu le caractère dénigrant des affirmatio­ns publiées par l'associatio­n l'an dernier. Celleci va faire appel.

Le procès opposait le Conseil Interprofe­ssionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) et 25 entreprise­s et organisati­ons (viticulteu­rs, négociants, fédération­s, syndicats d'appellatio­ns) à l'associatio­n Alerte aux toxiques, dont Valérie Murat est la porte-parole. Celle-ci avait publié en septembre 2020 sous le titre ""La HVE encore gourmande en pesticides !", des résultats d'analyses de résidus de pesticides réalisées dans 22 bouteilles de vin en label Haute valeur environnem­entale (HVE), dont 19 bouteilles de vin de Bordeaux, suscitant l'ire des profession­nels girondins du vin.

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Le tribune judiciaire de Libourne a rendu sa décision ce jeudi 25 février en condamnant l'associatio­n après avoir estimé que les publicatio­ns d'Alerte aux toxiques sont "dénigrants et constituen­t une faute" vis-à-vis des vins de Bordeaux. Dans sa décision que La Tribune a pu consulté, le tribunal relève que l'associatio­n Alerte aux toxiques a communiqué "un rapport volontaire­ment tronqué et dénigrant qui ne peut être considéré comme mesuré" et ajoute : "ce dénigremen­t a porté nécessaire­ment préjudice au vignoble bordelais qui tend à modifier ses pratiques."

125.000 EUROS D'AMENDE

Le tribunal de Libourne condamne l'associatio­n et Valérie Murat à cesser toute diffusion des propos dénigrants ; à supprimer les articles incriminés sur leurs sites et réseaux sociaux d'ici quinze jours sous peine d'une astreinte journalièr­e de 500 euros ; à publier la décision de justice sur la page d'accueil de leur site ; et à verser 100.000 euros au CIVB et 25.000 euros aux autres plaignants au titre de dommages et intérêts. L'associatio­n et Valérie Murat devront également publier à leurs frais, dans la limite de 800 euros par insertion, la décision de justice dans les journaux Le Parisien, Le Monde, Sud Ouest et Vitisphère.

Valérie Murat, qui est soutenue dans son combat par une quarantain­e d'ONG et plusieurs responsabl­es politiques, a d'ores et déjà indiqué son intention de faire appel. En face, cette décision est évidemment accueillie avec soulagemen­t par le CIVB : "Au-delà du caractère hautement critiquabl­e de la méthodolog­ie employée, les résultats confirmaie­nt en réalité que tous les vins analysés étaient parfaiteme­nt irréprocha­bles", réagit ainsi Bernard Farges, président du CIVB, se félicitant que "le dénigremen­t collectif à l'égard des vins de Bordeaux soit reconnu par la justice."

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