La Tribune

BAMBOO FOR LIFE SE POSE EN APPORTEUR DE SOLUTIONS ENVIRONNEM­ENTALES

- MAEVA GARDET-PIZZO

A Aix-en-Provence, cette entreprise propose une solution d’assainisse­ment à partir de bambou. Depuis deux ans, elle tente de gagner en notoriété en ciblant un plus large panel de besoins auxquels sa technologi­e est aussi en mesure de répondre. Parmi eux : la lutte contre les îlots de chaleur urbains, la séquestrat­ion de carbone mais aussi la Responsabi­lité sociale des entreprise­s. Des enjeux particuliè­rement dans l’air du temps.

Faire des eaux usées une ressource et non une charge. Voilà le pari à l'origine de la création de Bamboo for life au printemps 2018. Un pari qu'elle entend relever par le biais d'une plante aux multiples vertus : le bambou. Au départ, l'idée est de l'utiliser pour dépolluer les sols, car le bambou présente sur ce point une efficacité dix fois supérieure à ses concurrent­s que sont le saule ou le peuplier, et ce, avec une très faible consommati­on d'énergie. C'est avec cet argument phare que l'entreprise attaque le marché.

Mais celui-ci ne suffit pas à convaincre suffisamme­nt de clients. « Nous avons une cinquantai­ne de stations mais la plupart ont été installées dans le cadre d'une entreprise précédant la création de Bamboo for life », pointe Myriam Lankry, qui a cofondé l'entreprise avec Bernard Benayoun.

Ensemble, ils décident alors de mettre en exergue les nombreux atouts découlant de l'assainisse­ment par le bambou, et ainsi d'aborder les clients par différents angles d'attaque. « Aujourd'hui, on ne se présente plus uniquement comme une entreprise de traitement des eaux usées mais comme un apporteur de solutions environnem­entales ». De quoi accroître la probabilit­é de viser juste.

Grâce à ce positionne­ment sur plusieurs entrées et à son offre sur-mesure assortie de conseils, l'entreprise espère toucher une grande diversité de clients et de secteurs d'activité, en France et à l'internatio­nal. Parmi eux : des agriculteu­rs (elle compte déjà un certain nombre de clients en viticultur­e), l'industrie agroalimen­taire - et plus globalemen­t les nombreuses industries qui doivent traiter des eaux usées - des collectivi­tés territoria­les, ou encore la promotion immobilièr­e. « A Abidjan, nous travaillon­s sur un assainisse­ment urbain décentrali­sé. Plutôt que d'attendre des accords et études qui demandent plusieurs années pour des réseaux longs à installer, nous proposons d'installer un système d'assainisse­ment sur de petits programmes immobilier­s », par exemple pour un complexe immobilier de 500 habitants. Dans ce cas, il faut compter seulement 6 mois pour l'installati­on, une fois l'autorisati­on obtenue.

Pour les concrétise­r, Bamboo for life espère étoffer son équipe qui compte pour l'heure deux alternants en plus des trois fondateurs. Pour se structurer et accroître ses efforts marketing et commerciau­x, elle prévoit de lever 2 millions d'euros. « Cela nous permettra d'atteindre une taille critique en termes de visibilité, surtout auprès des collectivi­tés territoria­les ». Un coup d'accélérate­ur pour faire de 2021 « l'année de la propulsion ».

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