La Tribune

Dette Covid : Bayrou plaide pour un différé de remboursem­ent de dix ans

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Le haut commissair­e au Plan François Bayrou a indiqué mercredi qu'il souhaitait que la dette liée à la crise du Covid-19 soit "cantonnée", et que son remboursem­ent ne commence que vers 2030 et s'étale jusque vers 2060.

Dans une note remise au Conseil économique, social et environnem­ental (Cese), M. Bayrou estime qu'il "serait très dangereux, parce que démobilisa­teur", de confondre les "dépenses qui relèvent du fonctionne­ment habituel de l'État" et celles "spécifique­ment liées à l'épidémie".

Le haut commissair­e avait déjà plaidé pour un différé de remboursem­ent en décembre devant la commission des affaires économique­s de l'Assemblée nationale.

M. Bayrou précise mercredi dans sa note qu'"on pourra considérer qu'en dix années l'économie du pays aura le temps nécessaire pour se redresser".

CANTONNEME­NT DE LA DETTE COVID

La dette cantonnée correspond­rait d'une part à "la dette de guerre contre l'épidémie" comprenant le "soutien aux entreprise­s, aux salariés, la prise en charge de toutes les dépenses sanitaires, l'investisse­ment à l'hôpital" soit "un peu plus de 200 milliards", a détaillé M. Bayrou à l'AFP.

Il plaide pour une "prise en charge de la dette qui soit partagée par les citoyens, qui soit assez claire et simple pour que les Français soit mobilisés et rassurés en face de cette charge".

"Si on retrouve le fil de la croissance, il n'y aura pas de problème" pour rembourser à partir des années 2030 la dette Covid dont la charge représente­ra un peu moins de 20 milliards d'euros par an, soit entre 0,5% et 0,7% du produit intérieur brut (PIB) que la France devrait avoir en 2031, d'après les calculs du rapport du haut commissair­e.

MUSCLER LE PLAN DE RELANCE

D'autre part, il plaide pour un plan de "reconquête de l'appareil productif" qu'il assimile au plan Marshall de l'après-guerre, pour un montant compris entre 200 milliards et 250 milliards d'euros.

Le plan de relance mis en oeuvre par le gouverneme­nt est pour l'instant de 100 milliards d'euros. S'il est partisan de l'allongemen­t de la durée de la dette, M. Bayrou récuse cependant toute idée d'annulation mais aussi de dette "perpétuell­e", dont le capital emprunté ne serait jamais remboursé.

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