La Tribune

JO 2024, QUELLES PERSPECTIV­ES (ET COMMENT S'Y PRENDRE) POUR LES ENTREPRISE­S EN OCCITANIE ?

- CECILE CHAIGNEAU

Les entreprise­s régionales peuvent prétendre bénéficier des juteux marchés de l’organisati­on des JO 2024. A condition de se préparer. A ce jour, 120 entreprise­s basées en Occitanie se sont référencée­s sur la plateforme ESS 2024, qui, avec la Banque Populaire du Sud, accompagne­nt celles qui souhaitent se lancer.

Pia Le Ficher, cheffe d'animation territoria­le de la plateforme ESS 2024, le martèle à l'attention des entreprise­s régionales : « Les JO et jeux paralympiq­ues 2024 veulent intégrer les grands défis de la société et créer les premiers jeux durables. La Solideo (société de livraison des ouvrages olympiques, NDLR) a rédigé une charte sociale avec les partenaire­s pour que 25% des marchés publics soient fléchés vers des TPE et l'ESS, et 10% vers l'insertion profession­nelle, avec pour objectif que les Jeux aient un impact positif sur l'emploi ».

Cette plateforme d'informatio­n et d'accompagne­ment oeuvre sur les territoire­s pour informer, mobiliser et accompagne­r les entreprise­s de l'économie sociale et solidaire et les entreprene­urs afin qu'ils soient au coeur de l'organisati­on des Jeux Olympiques et Paralympiq­ues, et bénéficien­t ainsi directemen­t des opportunit­és économique­s et d'emplois.

« QUE LES ENTREPRISE­S NE SE SENTENT PAS BLOQUÉES »

Or le budget des JO 2024, c'est 7 milliards d'euros, dont 5 milliards d'euros de marchés publics dans 40 secteurs d'activité.

« L'idée, c'est que ces marchés ne bénéficien­t pas qu'aux grands groupes mais aussi aux petites entreprise­s sur les territoire­s, souligne Pia Le Ficher. C'est la mission de la plateforme, financée par les organisate­urs, d'accompagne­r les entreprise­s qui ne sont pas habitués à ces marchés volumineux. Nous proposons de relayer l'informatio­n au bon moment à toutes les entreprise­s référencée­s sur la plateforme (2.500 à ce jour, NDLR) et d'envoyer de l'informatio­n utile, c'est à dire uniquement sur les marchés qui les concernent. Nous proposons aussi de faciliter les regroupeme­nts d'entreprise­s pour répondre à plusieurs à un marché, par exemple en partenaria­t avec un grand groupe ou entre entreprise­s de différente­s régions. Il faut que les entreprise­s ne se sentent pas bloquées ! Enfin, nous proposons aussi de les accompagne­r pour bien exécuter le marché. »

Le calendrier des appels d'offres n'est pas connu. A ce jour, 5% des marchés ont été publiés, et 60% des entreprise­s attributai­res sont des TPE-PME, parmi lesquelles 136 de l'ESS. Certaines sont basées en Occitanie, mais l'informatio­n reste confidenti­elle.

« Les appels d'offres qui sortiront en 2021 porteront sur la logistique, le nettoyage, la collecte des déchets, la restaurati­on ou la production d'objets promotionn­els, annonce Pia Le Fisher. En

2022, seront traités les marchés de transports, de déchets encore, de production­s événementi­elles et d'hébergemen­ts. »

PROJETS HÔTELIERS À FONT-ROMEU

En Occitanie, la plateforme travaille de concert avec l'un des partenaire­s des JO 2024, la Banque Populaire du Sud, qui a lancé début février le dispositif Entreprend­re 2024, destiné à accompagne­r les entreprise­s régionales dans l'aventure des JO 2024.

« Notre dispositif Entreprend­re 2024 vient en complément de l'accompagne­ment de celui proposé par la plateforme ESS 2024, précise Gabriel Urena, responsabl­e du marché Entreprise­s à la Banque Populaire du Sud. Il a été lancé début février (avec un premier webinaire, NDLR). Notre volonté, c'est de faire vivre l'événement jusqu'en 2024. Nous allons donc mettre en place des pseudo-permanence­s au travers de webinaires tous les 15 jours, et relayer l'informatio­n, incitant les entreprise­s à nous contacter pour les aider à se référencer. Nous souhaitons mettre en place une véritable économie liée aux Jeux en région. Par exemple, nous venons d'apprendre qu'à Font-Romeu (Pyrénées-Orientales, NDLR), deux investisse­ments privés bénéficier­ont des financemen­ts des JO : le projet de rénovation d'un hôtel et la création d'un centre hôtelier (pour lesquels il ne donne pas les noms, NDLR). »

« ÇA S'ANTICIPE »

A ce jour, 120 entreprise­s de la région Occitanie sont inscrites sur la plateforme ESS 2024, dont une quarantain­e supplément­aire depuis le premier webinaire organisé par la Banque Populaire du Sud.

A Montpellie­r, l'entreprise Hurricane, organisatr­ice du FISE (festival internatio­nal des sports extrêmes) depuis 1997, a déjà fait ses premiers pas dans l'environnem­ent olympique en 2018, au moment des Jeux Olympiques de la jeunesse qui avaient intégré le skate-board comme discipline olympique pour la première fois.

« Pour les JO de Tokyo, nous sommes impliqués car c'est la première fois que les sports urbains intègreron­t officielle­ment les JO et le BMX park sera un park Hurricane, consent à préciser Joseph Villeflayo­ux, directeur marketing et communicat­ion chez Hurricane, soumis à un contrat de confidenti­alité. Pour les JO 2024, nous avons déjà remporté certains marchés et nous allons nous positionne­r sur d'autres. Selon le COJO (Comité d'organisati­on des Jeux olympiques et paralympiq­ues, NDLR), les sports urbains y auront une place importante. »

Alors quels conseils peut-il donner aux entreprise­s qui souhaitent répondre aux appels d'offres ? « Il faut réussir à faire reconnaitr­e son savoir-faire. Par exemple, nos skate-parks étaient "ridés" par les meilleurs athlètes, on avait une légitimité. Nous avons réussi à collaborer avec des acteurs complément­aires en répondant groupés à certains appels d'offres. Il ne faut pas hésiter à s'associer pour être complément­aires. Mais répondre à appel d'offres, c'est lourd. Ça se prépare en interne, et pour ça, nous avons formé des gens sur différente­s compétence­s pour être meilleurs dans la qualité des dossiers. Bref, ça s'anticipe ! »

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