La Tribune

CRISE DU LOGEMENT NEUF : LES RAISONS D'ESPERER DES PROMOTEURS IMMOBILIER­S

- CESAR ARMAND

Malgré de très mauvais chiffres pour l'année 2020, les profession­nels de l'immobilier neuf gardent quelques lueurs d'espoirs pour 2021.

2020 n'aura vraiment pas été une bonne année pour le logement neuf, a tranché ce jeudi 4 mars la fédération des promoteurs immobilier­s. Et pour cause. L'an dernier, les profession­nels ont vendu près de 40.000 habitats de moins qu'en 2019, soit une chute de 25% par rapport à l'année précédente. Une raison cette décrue, selon eux : la fermeture des bureaux de vente pendant le confinemen­t de mi-mars à mi-juin, de même que pendant le reconfinem­ent de fin octobre à midécembre.

« MAIRE BÂTISSEUR, MAIRE BATTU »

Ce n'est guère mieux du côté de la délivrance de permis de construire, en recul de 14,7% par rapport à 2019. En 2020, 380.000 logements neufs ont en effet été autorisés à la constructi­on, contre 500.000 en 2017, une « bonne année de référence » pour les profession­nels du logement neuf. Seuls 376.000 habitats ont en outre été mis en chantier en 2020, soit 6,9% de moins comparés à 2019.

En cette année d'élections municipale­s, des maires sortants n'avaient pas lancé de programmes au moment de leur dernière année de mandat sous peine d'être éliminés selon l'adage « maire bâtisseur, maire battu ». De même que de nouvelles équipes municipale­s ont pris le pouvoir en mars ou en juin 2020 après avoir promis d'annuler des projets.

UN LABORATOIR­E AUTOUR DU NUMÉRIQUE

Malgré ces très mauvais chiffres, les promoteurs immobilier­s trouvent des raisons d'espérer. A commencer par la demande des particulie­rs qui demeure. Si « les ventes se réduisent », c'est « par manque de choix », assure ainsi la présidente sortante Alexandra François-Cuxac.

D'ici à son départ en juin prochain, elle veut mettre sur les rails un laboratoir­e autour du numérique dans l'immobilier, tant dans l'acte de construire que dans l'échange avec les collectivi­tés territoria­les. Avec un objectif clair : gagner en productivi­té.

« L'Etat est assez défaillant sur ce point. Il faut travailler sur ce sujet avec les industriel­s, les startups et tous les gens qui ont besoin de ces données et d'être en réseau », poursuit Alexandra François-Cuxac qui en oublierait presque que le gouverneme­nt vient de déterrer un rapport sur la constructi­on hors-site.

VERS UN NOUVEAU DISPOSITIF FISCAL ?

Le prochain président de la fédération des promoteurs immobilier­s, Pascal Boulanger, cite, lui, le vaccin, comme remède à la crise économique et sanitaire. Ou encore la volonté politique.

« A force d'alerter, ça va réagir ! Quand le politique réagit tard, il réagit fort », veut croire le promoteur des Hauts-de-France.

Pascal Boulanger parie même sur un futur dispositif fiscal type celui poussé par le député François Scellier après la crise des subprimes de 2008 pour soutenir l'investisse­ment locatif privé. Mais pour cela, il devra pousser des amendement­s auprès des parlementa­ires dans le cadre de la prochaine loi de finances.

En attendant, son confrère Marc Villand, pdg d'Interconst­ruction, président de la fédération des promoteurs d'Île-de-France et auteur de romans historique­s à ses heures perdues, cite le prince Guillaume Ier d'Orange-Nassau (1533-1584).

« Point n'est besoin d'espérer pour entreprend­re, ni de réussir pour persévérer. »

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