La Tribune

BOURSES : LE DISCOURS DE POWELL SUR L'INFLATION ET LES TAUX D'INTERET NE RASSURE PAS

- AFP

Les tentatives de rassurer les marchés par le patron de la banque centrale américaine (Fed) ne portent pas leurs fruits. Ce vendredi, la Bourse de Paris, tout comme les places européenne­s, était en recul.

Les marchés mondiaux affichaien­t leur mauvaise humeur vendredi face à la remontée brutale des taux d'emprunt, et après une prise de parole jugée décevante du patron de la Fed, Jerome Powell.

Peu après l'ouverture européenne, vers 09H50 (08H50 GMT), la Bourse de Francfort perdait 0,72%, Londres 0,78%, Paris 0,84%, et Milan 0,65%.

L'Asie s'est aussi affichée en recul sur la plupart des indices vedettes à la clôture : Shanghai a perdu 0,04%, Hong Kong 0,47%, pendant que l'indice japonais Nikkei a lâché 0,23% et le Topix a pris 0,61%.

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PREMIER TEST

A l'origine de ces mouvements, une forte tension jeudi sur le rendement des bons du Trésor américains à dix ans, clôturant au plus haut depuis un an à 1,56%. Les investisse­urs ont jugé peu rassurante une prise de parole du patron de la Banque centrale américaine Jerome Powell, balayant les craintes inflationn­istes.

Inquiète, Wall Street a plongé à la clôture, le Dow Jones perdant 1,11%, le Nasdaq 2,11% et le S&P 500 1,34%. Conséquenc­e des remous américains, les rendements sur les dettes publiques en zone euro à dix ans se tendaient légèrement vendredi matin.

"S'il s'agissait de tester la sensibilit­é des marchés à l'approche du prochain FOMC (la réunion de politique monétaire, ndlr) des 16 et 17 mars, c'est chose faite", réagit Véronique Riches-Flores, du cabinet Riches Flores Research.

La prise de parole de M. Powell a été dans le même temps "un message puissant envers les investisse­urs sur le fait qu'ils ne peuvent pas avoir tout ce qu'ils désirent en criant plus fort", pense Ipek Ozkardeska­ya, analyste senior pour Swissquote Bank, l'institutio­n ayant déjà très fortement soutenu les marchés financiers avec la crise.

D'autant que la situation est pour l'heure loin d'être alarmiste, tant sur l'inflation, à 1,5% outreAtlan­tique en janvier, que sur les taux d'intérêt, à des niveaux historique­ment bas, et les perspectiv­es boursières.

Wall Street est globalemen­t stable depuis le 1er janvier, sauf l'indice Nasdaq qui perd 1,28%... après une hausse de 43% en 2020.

ATTENTES SUR L'EMPLOI AMÉRICAIN

Traditionn­ellement surveillé, d'autant plus depuis l'apparition de la pandémie de Covid-19, le rapport mensuel américain sur l'emploi pourrait donner une toute autre direction au marché dans l'après-midi. L'emploi reste sinistré, et le taux de chômage de février est attendu stable à 6,3%, comme en janvier.

En revanche, la situation semble s'améliorer du côté des emplois créés le mois dernier par les entreprise­s et administra­tions du pays, qui pourraient avoir fortement augmenté, avec 200.000 créations attendues contre seulement 49.000 en janvier.

Également au rang des indicateur­s, les commandes passées à l'industrie allemande sont reparties à la hausse en janvier, et le déficit commercial de la France est ressorti stable en janvier, à 3,7 milliards d'euros.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai prenait 1,68% à Londres par rapport à la clôture de jeudi, à 67,85 dollars. Dans le même temps, le baril américain de WTI pour avril gagnait 1,22% à 64,61 dollars.

La décision de l'Organisati­on des pays exportateu­rs de pétrole (Opep) et ses alliés de l'Opep+ de n'augmenter leur production que de manière marginale avait fait bondit les cours de près de 5% la veille.

Le dollar montait de 0,39%, à 1,1921 dollar face à l'euro, tandis que le bitcoin perdait 2,40% à 46.765 dollars.

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