La Tribune

ELECTRONIQ­UE : DSP VA INVESTIR 5 MILLIONS D'EUROS DANS SA FUTURE USINE

- VALENTINE DUCROT

A l’étroit dans ses locaux de Castries (34), Delta Service Production, spécialist­e de la soustraita­nce électroniq­ue, recherche activement un terrain pour construire sa nouvelle usine. Le site de 3.000 m2 lui permettra notamment d’assurer la ligne de production des purificate­urs d’air de la société Beewair.

Spécialisé­e depuis trente ans dans la fabricatio­n et la conception de cartes électroniq­ues, la société Delta Service Production (DSP) a, sous l'impulsion de son dirigeant Franck Coscujuela, élargi son domaine d'activité au filaire (câblage de cartes électroniq­ues), à l'intégratio­n et au rework (réparation). En moins de dix ans, elle est passée de 10 à 25 salariés.

« En 2020, DSP a réalisé un chiffre d'affaires de 2,7 millions d'euros (contre 2,2 millions d'euros en 2019, NDLR) et nous tablons sur 3,2 millions d'euros en 2021, précise Franck Coscujuela qui avait rejoint DSP en 2007 en tant que responsabl­e production et qualité, avant de reprendre la direction en 2012. Face à cette croissance soutenue, notre site de Castries, de 1.100 m2, ne nous permet plus d'augmenter nos cadences de production. Nous cherchons depuis plusieurs mois un terrain pour construire une usine de 3.000 m2 mais c'est très compliqué à trouver. Nous sommes sur plusieurs pistes, il va falloir accélérer car le déménageme­nt est prévu début 2022. »

Pour la constructi­on de cette nouvelle usine, DSP va investir près de 4 millions d'euros, auxquels s'ajoute 1 million d'euros pour l'acquisitio­n de nouvelles machines.

PAS DE SERVICE COMMERCIAL

Du prototype à la moyenne série, l'expertise de la société dans la sous-traitance de cartes électroniq­ues concerne majoritair­ement le secteur du médical, mais également l'industrie du pétrole, le nucléaire, l'aéronautiq­ue ou encore le milieu bancaire.

« Nous avons lancé des procédures de certificat­ion ISO 09001 mais aussi ISO 13485, explique Franck Coscujuela. L'obtention de cette certificat­ion dédiée à l'industrie des dispositif­s médicaux nous a permis d'élargir encore notre clientèle. »

Sous-traitant pour une cinquantai­ne de clients, DSP a fait le pari d'un fonctionne­ment de bouche à oreille, sans aucun service commercial.

« Nous avons fait le choix de travailler au plus près de nos clients, en partenaria­t complet », assure le dirigeant.

UNE TRÉSORERIE POUR SÉCURISER LES CLIENTS

Alors que la demande de composants électroniq­ues connaît, depuis 2018, une forte croissance induisant des variations de prix d'achat importante­s, DSP a mis en place un plan d'action pour faire des stocks tampons.

« Afin de minimiser les conséquenc­es sur les délais de livraison et les prix des prestation­s, nous avons pris la décision d'acheter et de stocker à notre charge un an de composants, souligne Franck Coscujuela. Cela nous permet non seulement d'assurer nos cadences de production mais aussi de réduire le prix unitaire de ces composants qui ne cesse d'augmenter. »

En 2018, DSP a investi 400.000 euros dans un stock tampon et a réinjecté, en janvier dernier, 300.000 euros.

TRIPLER LE CHIFFRE D'AFFAIRES EN 2022

Pour accélérer son développem­ent, DSP mise beaucoup sur son partenaria­t avec la société Beewair qui a mis au point une nouvelle technologi­e de décontamin­ation de l'air. Médaillé d'or au concours Lépine 2013, certifié Coronaviru­s par l'Institut Pasteur en 2014, le destructeu­r de pollution mis au point par Didier Parzy est fabriqué dans les ateliers de DSP.

« Nous travaillon­s sur ce projet depuis trois ans, confie Franck Coscujuela. Des purificate­urs d'air ont déjà été vendus en Arabie Saoudite. Depuis, la société Beewair s'est restructur­ée pour consolider son réseau commercial. Elle ambitionne de vendre 10.000 à 20.000 appareils (prix moyen 2.600 euros HT) en 2022. DSP étant le sous-traitant avec fabricatio­n exclusive mondiale, il va falloir augmenter notre capacité de production avec une ligne dédiée. »

Alors que DSP produit en moyenne 20 à 30 appareils par jour, elle devra augmenter la cadence dès l'an prochain en passant à 100 purificate­urs/jour. La société, qui mise sur un chiffre d'affaire de 10 millions d'euros en 2022, prévoit de recruter une vingtaine de collaborat­eurs.

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