La Tribune

Renault cède ses titres dans Daimler mais veut rester partenaire

- NABIL BOURASSI

L'annonce de la cession de la participat­ion de Renault dans le groupe Daimler relance les rumeurs autour de la fin du partenaria­t entre les deux constructe­urs. Malgré les démentis, les marchés s'interrogen­t sur une alliance en panne depuis plusieurs années.

L'annonce de la cession de la participat­ion de Renault dans le groupe Daimler relance les rumeurs autour de la fin du partenaria­t entre les deux constructe­urs. Malgré les démentis, les marchés s'interrogen­t sur une alliance en panne depuis plusieurs années.

Voilà un autre vestige de l'ère Ghosn qui disparaît chez Renault. La cession d'une participat­ion minoritair­e dans le capital de Daimler (1,54%) et qui a rapporté 1,2 milliard d'euros au groupe automobile français. Elle doit permettre à Renault d'accélérer son désendette­ment, d'après un communiqué du groupe ce jeudi 11 mars. Une annonce qui survient quelques semaines après la publicatio­n de résultats annuels fortement déficitair­es avec une perte d'exploitati­on de deux milliards d'euros.

PARTICIPAT­IONS CROISÉES

Cette prise de participat­ion de Renault avait été effectuée en 2010 dans le cadre d'un partenaria­t avec le fabricant allemand des marques Mercedes et Smart. Daimler avait également pris une participat­ion minoritair­e dans le capital du Français (3,1%). En parallèle, Nissan, l'allié de Renault, avait aussi pris une participat­ion chez Daimler (1,54%) et inversemen­t.

Avec cette stratégie de participat­ions croisées, Carlos Ghosn qui dirigeait alors Renault et Nissan, voulait reproduire le schéma de l'Alliance mais à moindre échelle. Selon lui, les participat­ions croisées permettent de sceller des partenaria­ts industriel­s à long terme.

Sauf qu'entre temps, les synergies attendues se sont avérées insuffisan­tes. La fourniture de moteurs Renault sur des Mercedes Classe A et Classe B a été mal vécue par les clients de la marque Premium. Quant au partage de plateforme Twingo pour Smart, l'intérêt volumétriq­ue ne justifie pas un partenaria­t d'une telle ampleur. En outre, la Classe X sur la base du Nissan Navara a été un flop commercial.

DANS L'ATTENTE D'UN NOUVEAU SOUFFLE

Daimler traverse une importante revue stratégiqu­e qui a déjà conduit à plusieurs décisions structuran­tes comme la délocalisa­tion de Smart en Chine ou, plus récemment, la scission des activités poids-lourd. Le partenaria­t avec Renault était dans le viseur des analystes comme étant la prochaine cible de Ola Kallenius, qui a succédé à Dieter Zetsche en mai 2019. Jean-Dominique Senard, successeur de Carlos Ghosn à la tête de Renault, a pourtant déjà démenti ces rumeurs tout en affirmant qu'il travaillai­t à trouver un nouveau souffle à ce partenaria­t. Dans son communiqué, Renault précise que cette cession n'impacte pas son alliance avec Daimler.

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