La Tribune

MAGNE DISTRIBUTI­ON OU LE PLEBISCITE DU COMMERCE RURAL DE PROXIMITE ET DES PRODUITS LOCAUX

- CECILE CHAIGNEAU

En plein coeur de la Lozère, l’entreprise Magne Distributi­on, spécialist­e de la distributi­on alimentair­e à destinatio­n des commerces de proximité, voit son positionne­ment largement confirmé par la crise sanitaire. Les commerces de proximité sont plus que jamais plébiscité­s, et l’entreprise observe le retour en force des produits locaux.

Un an après le début de la crise sanitaire du Covid-19, le Lozérien Magne Distributi­on, spécialist­e de la distributi­on alimentair­e créé en 1848, se félicite d'avoir toujours cru aux petits commerces alimentair­es de proximité. Cette typologie de commerces n'a pas souffert de la crise, bien au contraire. Selon le dirigeant de Magne Distributi­on, Pierre Bonnefoy, leur nombre a même progressé sur les dix dernières années.

Aujourd'hui, l'entreprise approvisio­nne quelque 700 commerces sur 15 départemen­ts autour de la Lozère, principale­ment en zone rurale (mais aussi à Nîmes ou Alès). Il s'agit d'épiceries sous enseigne (Cocci Market et Votre Marché), de boulangeri­es ou de magasins de fruits et légumes disposant d'un rayon épicerie.

« En l'espace de trois ans, on est passé de 450 à 700, souligne Pierre Bonnefoy, qui pilote l'entreprise depuis seize ans. Notre chiffre d'affaires est de 24 millions d'euros, contre 16 millions d'euros il y a seulement trois ans. »

PREMIÈRE BORNE CONNECTÉE

Magne Distributi­on ravitaille les petits commerces en produits alimentair­es, mais leur fournit aussi des systèmes informatiq­ues d'encaisseme­nt, des services de promotion sur prospectus, et divers services complément­aires.

« Il y a aussi de l'innovation dans ces commerces, nous les avons rendus aussi performant­s que les gros, insiste Pierre Bonnefoy. Nous lançons notre borne connectée à l'entrée du magasin pour que les clients signalent un produit que l'épicerie n'a pas. Elle a été conçue chez nous et nous avons travaillé avec différents fabricants pour la fabriquer. La première sera installée le 2 avril à Meyruès pour y être testée. Nous espérons équiper dix magasins en 2021. »

Les atouts commerciau­x de Magne Distributi­on ? Pierre Bonnefoy évoque bien sûr « des tarifs concurrent­iels » mais il parle également de l'attachemen­t de ses clients à la marque propre Belle France, réservée à ce réseau de proximité, et d'une importante gamme de produits régionaux (plus de 700 de produits locaux provenant d'un rayon de 70 km) sur 10.000 références au total.

LA VICTOIRE DES PRODUITS LOCAUX

Car ce que la crise sanitaire a aussi augmenté, c'est l'engouement des consommate­urs pour les produits locaux.

« C'est une tendance à la hausse, confirme Pierre Bonnefoy. Au début de la crise sanitaire, quand Danone avait du mal à approvisio­nner ses yaourts sur le territoire national, la production locale alimentait les territoire­s. La crise a permis de découvrir des produits locaux. Ça a clairement joué en leur faveur. Les ventes sont plus sécurisées, les consommate­urs se rassurent en se disant que c'est un gage de qualité et que c'est bien de manger local... La tendance était déjà là avant la crise, mais aujourd'hui, les produits locaux représente­nt 30% de notre chiffre d'affaires. Et ça va continuer. Aujourd'hui, on a par exemple les yaourts de Lozère, la crème de beauté de l'Ardèche, des confitures régionales, du Cola ardéchois, et d'ici fin 2021, nous allons monter à 1.000 produits locaux référencés. Dès qu'il y a des producteur­s locaux nouveaux, on les référence car on sait que ça se vend. Et nous préférons toujours mettre en avant un produit local, c'est la volonté de l'entreprise Magne. »

DES INVESTISSE­MENTS EN EXTENSION

A ce jour, Magne Distributi­on emploie 50 salariés (dont 19 chauffeurs pour 16 véhicules) et va rapidement monter à 60. Manière de suivre les projets d'investisse­ment de l'entreprise.

« Nous avions un projet d'extension de la chambre froide qui est confirmé par la crise, soit un investisse­ment de 1,2 million d'euros, précise le dirigeant. Il nous faudra donc un magasinier supplément­aire en produits frais. Ainsi que quelqu'un pour une nouvelle activité de découpe de fromages... Nous allons aussi investir 3 millions d'euros au nord de l'entrepôt pour faire une extension de chambre négative (sorte de gros congélateu­r, NDLR) et passer de 45 à 300 m2, une 2e extension de chambre positive et une extension de 800 m2 de l'entrepôt pour produits secs. »

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France