La Tribune

MALGRE LA CRISE, CENAREO CONTINUE SA CROISSANCE ET S'ADAPTE AU DISTANCIEL

- MELVIN GARDET

La PME toulousain­e Cenareo a mis au point un boîtier qui améliore l’impact des campagnes publicitai­res sur écran. À ce jour, elle en a déjà vendu 18.000 à travers 32 pays. En dépit de la crise économique, elle affiche un chiffre d’affaires en augmentati­on de 30% et souhaite lancer un nouveau produit adapté au distanciel.

Avec un chiffre d'affaires de trois millions d'euros en 2020, 50 collaborat­eurs et plus de 300 clients, la société toulousain­e Cenareo (qui se prononce "scénario") n'a plus grand chose d'une startup.

Depuis neuf ans, elle commercial­ise des solutions de communicat­ion interne et externe à destinatio­n des entreprise­s, notamment avec son invention : un boîtier couplé à un logiciel à base d'intelligen­ce artificiel­le qui se branche aux écrans d'affichage de ses clients et qui permet de diffuser simultaném­ent sur plusieurs centaines d'écrans des contenus dynamiques. De quoi améliorer le ciblage des campagnes d'affichage.

Présente dans 32 pays, essentiell­ement en Europe, la société affiche des résultats en progressio­n (+30% par rapport à l'an dernier), mais n'est toujours pas rentable. Quant aux projets d'ouverture de bureaux en Angleterre et en Espagne envisagés l'année passée, ils sont désormais à l'arrêt, la crise ayant quelque peu bousculé les plans de développem­ent de la société.

BESOIN GRANDISSAN­T DE TRANSFORMA­TION NUMÉRIQUE

Alors les fondateurs de Cenareo ont rebondi et réfléchi à un nouveau positionne­ment de l'entreprise en se concentran­t sur les entreprise­s disposant de plus d'écrans. Ils gardent, en dépit de la conjonctur­e actuelle, l'objectif d'être leader du marché européen en 2022. Ils comptent profiter des besoins de transforma­tion numérique des grands groupes, notamment sur la communicat­ion interne, pour accroître les résultats économique­s de la société.

"La demande de communicat­ion corporate n'a jamais été aussi importante. Nos clients n'ont jamais eu autant besoin de fédérer leurs collaborat­eurs qu'aujourd'hui car les canaux de communicat­ion classiques ne suffisent plus. Certains salariés sont noyés par l'informatio­n, d'autres n'y ont tout simplement pas accès (pas de bureau, en déplacemen­t). Un écran a ce côté non-intrusif, et la communicat­ion se limite à l'essentiel", décrit David Keribin, CEO et cofondateu­r.

En ce sens, l'entreprise a retravaill­é sa stratégie commercial­e pour être en mesure de répondre aux nouveaux besoins de son portefeuil­le clients qui compte des groupes comme Axa, Microsoft ou Engie. Une équipe de dix salariés a été constituée récemment afin de les accompagne­r dans leur stratégie globale de communicat­ion sur écrans et mieux répondre à leurs attentes. L'enjeu est de savoir si un écran obtient de meilleurs résultats qu'un autre afin de pouvoir analyser les retombées des campagnes sur écran.

"Il faut donc que nos clients puissent savoir que leurs messages ont été lus par les collaborat­eurs. Pour autant, le ciblage poussé n'est pas du tout une option qui nous correspond. Cenareo n'a pas été créée pour l'ultra-ciblage (l'utilisatio­n de données personnell­es très précises pour toucher la bonne personne au bon moment, ndlr)", avance l'entreprene­ur.

Si le dirigeant cherche à éviter l'ultra-ciblage, c'est parce que de plus en plus de voix s'élèvent pour protéger les données personnell­es. David Keribin réfléchit à de nouveaux indicateur­s-clés de performanc­e (KPIs) de référence sur le marché. Objectif : permettre à ses clients de mesurer plus facilement la performanc­e de leurs campagnes de communicat­ion dans un contexte de crise où les budgets sont contraints sans pour autant entraver la vie privée des collaborat­eurs ou des consommate­urs.

UN NOUVEAU PRODUIT ADAPTÉ AU DISTANCIEL

Cenareo s'apprête également à lancer un nouveau produit afin de permettre à ses clients de garder le contact avec leurs salariés qui jonglent entre présentiel et télétravai­l. Pour y parvenir, les dirigeants comptent réutiliser leur technologi­e sur d'autres supports (un intranet, un onglet dans le navigateur, une plateforme de travail collaborat­if comme Teams ou Slack...).

"L'enjeu est d'envoyer un flux de contenus qui soit le plus pertinent possible, en lien avec le contexte, dans un environnem­ent non-intrusif, avec un message que l'on ne peut pas ne pas voir. Le flux de contenus doit arriver directemen­t dans le contexte de travail du salarié, sans qu'il y ait besoin d'aller chercher l'informatio­n", détaille David Keribin.

Une équipe dédiée devrait être constituée d'ici au deuxième semestre 2021, une dizaine de postes sont à pourvoir au service commercial et celui du recherche et développem­ent. Ainsi, David Keribin reste confiant dans la perspectiv­e d'atteindre le seuil de rentabilit­é dans quelques années.

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