La Tribune

Travailleu­rs de la 2e ligne: le gouverneme­nt envisage une prime

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Le gouverneme­nt envisage de demander à quinze branches profession­nelles regroupant les salariés de la "deuxième ligne", particuliè­rement exposés lors de la crise sanitaire du Covid-19, de négocier les conditions de versement d'une prime exonérée de cotisation­s sociales sur le modèle de la "prime Macron", selon des sources gouverneme­ntales.

Selon une informatio­n des Echos jeudi soir, le Premier ministre "Jean Castex va demander aux branches profession­nelles concernées de définir par accord les conditions de versement d'une prime sans charges qui pourrait être versée à certains salariés", à l'occasion de la troisième conférence du dialogue social prévue lundi.

Interrogé par l'AFP vendredi, Matignon affirme que rien n'est "acté". Du côté du ministère du Travail on convient que cela fait partie des pistes de réflexion, mais qu'il "appartient au Premier ministre de décider".

Les partenaire­s sociaux ont échangé vendredi matin avec le cabinet de la ministre du Travail au sujet de ces travailleu­rs dont le rôle s'est avéré crucial pour la continuité économique (travailleu­rs du bâtiment, aides à domicile, vendeurs, gardiens...).

Selon le président de la CFTC, Cyril Chabanier, "le principe de la prime est acté", mais les modalités exactes restent à définir.

Les partenaire­s sociaux se sont vu présenter un rapport de Sophie Moreau-Follenfant, dirigeante du gestionnai­re du réseau à haute tension RTE, et Christine Erhel, économiste (Cnam), dans le cadre d'une mission que leur a confiée en novembre la ministre du Travail, Elisabeth Borne.

- UN SÉMINAIRE "DÉBUT MAI" -

Le rapport doit servir de base pour l'ouverture dans les branches de négociatio­ns devant aboutir à une améliorati­on de la rémunérati­on, de la formation ou de la promotion sociale de ces travailleu­rs.

Les auteurs ont croisé deux critères, l'exposition au risque Covid-19 et la présence sur site pendant le premier confinemen­t, qui ont permis d'établir une liste de 17 métiers.

Quinze branches, qui "comprennen­t au moins 50% de ces métiers et pour lesquels l'effectif de salariés dits de deuxième ligne est supérieur à 30.000", ont été identifiée­s, a détaillé Mme MoreauFoll­enfant.

Elles totalisent un peu plus de trois millions de salariés de deuxième ligne, les plus gros effectifs se trouvant dans le bâtiment, les transports routiers, le commerce de détail et de gros à prédominan­ce alimentair­e, les entreprise­s de propreté.

Les représenta­nts de ces quinze branches seront conviés à un séminaire a priori "début mai", pour déterminer les sujets pouvant faire l'objet d'accords ou de concertati­ons.

Fin janvier, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, s'était agacé d'un processus traînant en longueur. "On veut des solutions concrètes", avait-il tonné.

Matignon semble l'avoir entendu: "ce panel de sujets qui est en cours d'examen ce matin (...) ce sont des évolutions qui demandent du temps, des négociatio­ns (...). Il y a une forte demande aussi de réfléchir (...) à une valorisati­on à court terme et là plusieurs pistes sont sur la table", a-t-on expliqué.

Interrogée par l'AFP, la numéro 2 de la CFDT, Marylise Léon, a salué l'idée d'une prime, car "la question est bien de trouver des réponses immédiates". Mais "ce n'est surtout pas un solde de tout compte", a-t-elle souligné.

Selon elle, le Medef s'est montré très hostile à cette éventualit­é.

La CGT a affirmé avoir "insisté sur le besoin d'augmentati­on immédiate des salaires et pas d'une nouvelle prime".

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