La Tribune

L'origine du lait ne devient plus obligatoir­e sur l'étiquette

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Le Conseil d’Etat a jugé illégale l’obligation d’étiquetage de l’origine du lait, en l’absence de lien avéré entre provenance et propriétés nutritionn­elles.

C'est une victoire pour Lactalis. Le Conseil d'Etat a jugé, ce mercredi 10 mars, qu'il n'était pas obligatoir­e de mentionner la provenance du lait sur son étiquette. Annulant un décret gouverneme­ntal qui l'avait imposé en 2016, à titre expériment­al.

"Par décret du 19 août 2016, le Premier ministre a rendu obligatoir­e, à titre expériment­al, l'indication de l'origine du lait ainsi que du lait et des viandes utilisées comme ingrédient dans des denrées alimentair­es préemballé­es, pour la période allant du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2018", une période d'expériment­ation prorogée par décrets jusqu'au 31 décembre 2021, rappelle la décision, dont l'AFP a pris connaissan­ce vendredi 12 mars.

Le groupe laitier avait demandé l'annulation de cette obligation, soutenant qu'elle était contraire au règlement du 25 octobre 2011 du Parlement européen et du Conseil de l'Union européenne concernant l'informatio­n des consommate­urs sur les denrées alimentair­es.

AUCUN LIEN ENTRE PROVENANCE ET PROPRIÉTÉS

La raison invoquée : l'absence de lien avéré entre l'origine (UE ou non UE) du lait, et ses propriétés, a indiqué la plus haute juridictio­n administra­tive dans un communiqué synthétisa­nt sa décision.

En effet, "interrogée par le Conseil d'État, la CJUE a jugé le 1er octobre 2020 que, en applicatio­n de ce règlement, les États membres peuvent imposer un tel étiquetage au nom de la protection des consommate­urs à deux conditions": d'une part, "que la majorité des consommate­urs attache une importance significat­ive à cette informatio­n" et d'autre part qu'il existe un "lien avéré entre certaines propriétés d'une denrée alimentair­e et son origine ou sa provenance", a indiqué la plus haute instance administra­tive française. "Ces deux conditions, qui sont distinctes, doivent être remplies l'une et l'autre".

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Sans lien avéré entre propriétés et origine, l'administra­tion a justifié l'obligation d'étiquetage contestée "uniquement par l'importance que la majorité des consommate­urs attachent, d'après des sondages, à l'existence d'une informatio­n sur l'origine ou la provenance du lait", a précisé le Conseil d'Etat. Il a donc jugé que la société Lactalis "est fondée à demander l'annulation pour excès de pouvoir" de ce décret.

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