La Tribune

Spie veut réduire son empreinte carbone dans les quatre ans

- CESAR ARMAND

Le groupe de services d'ingénierie électrique dans le domaine de l'énergie vient d'annoncer vouloir diminuer de 25% ses émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2025.

Efficacité énergétiqu­e, énergies renouvelab­les, écomobilit­é et connectivi­té sont au coeur des métiers de Spie. Lors de la présentati­on de ses résultats annuels ce 12 mars 2021, le groupe a pris l'engagement « ferme » de vouloir abaisser son empreinte carbone d'un quart dans les quatre prochaines années.

UN PROGRAMME « MASSIF » D'ÉLECTRIFIC­ATION

À l'horizon 2025, celui qui se présente comme le « leader européen indépendan­t des services multitechn­iques dans les domaines de l'énergie et des communicat­ions » entend en effet réduire de

25% ses émissions de gaz à effet de serre (GES) sur les scopes 1 et 2, c'est-à-dire ses émissions directes et ses émissions indirectes liées aux consommati­ons énergétiqu­es.

Sur les 133.000 tonnes de GES émises en 2019 que le groupe entend ramener en deçà de 100.000 tonnes, 87% dépendent de sa flotte de véhicules et 13% de ses bâtiments. « Même si c'est plus compliqué pour les véhicules lourds comme les camions », Spie va déployer un programme « massif » d'électrific­ation pour au moins 35% de sa flotte. De la même manière que pour son parc immobilier, il évoque « l'améliorati­on de l'efficacité énergétiqu­e ».

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LA RE2020, « UNE OPPORTUNIT­É » POUR LE GROUPE

À cet égard, la nouvelle réglementa­tion environnem­entale des bâtiments neufs, dite « RE2020 », qui s'appliquera finalement au 1er janvier 2022, constitue « une opportunit­é » pour le groupe. « Il faut du profession­nalisme, de l'innovation pour rentrer dans le cadre de cette norme. Cela favorise donc des sociétés qui ont une très bonne culture technique de même qu'en termes d'empreinte carbone, cela fait sens », déclare le Pdg Gauthier Louette.

S'agissant du scope 3, c'est-à-dire toutes les autres émissions indirectes de gaz à effet de serre,

« on se penche dessus, mais c'est plus compliqué à cerner », explique le patron de Spie. Dans son communiqué de presse, le groupe indique pourtant mesurer ses émissions de GES depuis 2009 et promet de « communique­r sur l'approche adoptée en vue de les réduire au cours de l'année ».

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UNE PART VERTE PASSÉE DE 35 À 41%

Dans le même temps, Gauthier Louette se félicite d'avoir passé en 2020 de 35% à 41% la part verte de sa production selon la taxonomie européenne des activités durables. Autrement dit, il s'agit de montrer à Bruxelles comme aux marchés financiers le caractère environnem­ental de son action dans trois catégories : l'efficacité énergétiqu­e, les énergies renouvelab­les (EnR) et la mobilité propre.

« La taxonomie a évolué et nous est favorable en termes d'infrastruc­tures énergétiqu­es », précise le Pdg de Spie qui cite l'exemple le développem­ent d'EnR en Pologne. Hier exclu de la taxonomie du fait de « son électricit­é très charbonnée », le pays d'Europe Centrale est désormais pris en compte. En France, le groupe revendique la co-réalisatio­n d'un parc photovolta­ïque flottant de 630 panneaux solaires et la reprise des 5.000 bornes de recharge électrique de l'ex-réseau Autolib' à l'échelle de la métropole du Grand Paris.

DES INSATISFAC­TIONS QUI DEMEURENT

Idem en matière d'efficacité énergétiqu­e, où les règles sont « un peu plus favorables pour les bâtiments existants », poursuit Gauthier Louette. Une déclaratio­n à rebours de l'an dernier selon laquelle la taxonomie ne rendait pas « justice à toutes les mesures prises de près ou de loin pour l'efficacité énergétiqu­e ». Changement de ton ce matin : il s'agit d'« une grille de lecture pour rendre plus objectif, plus tangible notre stratégie et nos engagement­s ».

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Ses insatisfac­tions demeurent malgré tout. Le patron de Spie s'étonne que l'éclairage public ne soit « pas considéré », alors même qu'il permet d'atteindre « très facilement » jusqu'à 60% d'économie d'énergie. De la même façon qu'il regrette, comme en 2020, que le nucléaire ne soit toujours pas pris en compte. « Cela reste une énergie bas-carbone dans le mix énergétiqu­e », insiste-t-il.

2021 « AVEC CONFIANCE »

Le groupe continue donc de faire ses courses dans ce domaine. Après avoir acquis en 2019 quatre sociétés - Christof Electrics (automatisa­tion), Telba Group (services numériques), Cimlec Industries (robotique industriel­le) et Osmo (génie électrique) -, il vient d'acheter l'allemand Planen & Bauen (conception, planificat­ion et supervisio­n de data centers) et le polonais Energotest (automatisa­tion et système de contrôle de centrales électrique­s).

Malgré un chiffre d'affaires en recul de 4,7% (6,6 milliards d'euros) et un bénéfice net en chute de 64,7%, le groupe de services d'ingénierie électrique dans le domaine de l'énergie aborde 2021

« avec confiance ». « Spie ressort de 2020 avec des fondamenta­ux intacts, une situation financière renforcée, des relations encore plus solides avec ses clients, et est bien positionné­e pour accompagne­r la transition énergétiqu­e et la transforma­tion numérique » conclut son PDG Gauthier Louette.

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