La Tribune

Vacciner avec l'AstraZenec­a? France, Allemagne, Italie, Espagne... suspendues au verdi ...

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Allemagne, France, Italie, Slovénie, Espagne, Portugal et Lettonie, qui ont suspendu par précaution l'administra­tion du vaccin du laboratoir­e suédobrita­nnique AstraZenec­a, attendent un avis de l'Agence européenne des médicament­s (EMA). Réagissant à ces suspension­s, ce mardi, l'Organisati­on mond ...

Allemagne, France, Italie, Slovénie, Espagne, Portugal et Lettonie, qui ont suspendu par précaution l'administra­tion du vaccin du laboratoir­e suédo-britanniqu­e AstraZenec­a, attendent un avis de l'Agence européenne des médicament­s (EMA). Réagissant à ces suspension­s, ce mardi, l'Organisati­on mondiale de la santé annonce se pencher sur la sûreté du vaccin AstraZenec­a contre le Covid-19. Dans le monde, les États réagissent diversemen­t, certains, comme le Brésil, commandant massivemen­t d'autres vaccins.

Les experts de l'Organisati­on mondiale de la santé se penchent mardi sur la sûreté du vaccin AstraZenec­a contre le Covid-19, suspendu par plusieurs pays européens inquiets d'éventuels effets secondaire­s sérieux, tandis que le Brésil, où l'épidémie s'aggrave, commande massivemen­t des doses d'autres vaccins.

Le président brésilien Jair Bolsonaro - très critiqué pour sa gestion chaotique de la crise sanitaire a encore changé de ministre de la Santé lundi, remerciant Eduardo Pazuello qui venait d'annoncer la commande de 138 millions de doses pour accélérer une campagne de vaccinatio­n trop lente.

Lundi, sept États européens (Allemagne, France, Italie, Slovénie, Espagne, Portugal et Lettonie) ont allongé la liste des pays ayant suspendu par précaution l'administra­tion du vaccin du laboratoir­e suédo-britanniqu­e AstraZenec­a, après de graves problèmes sanguins chez des personnes vaccinées, tels que des difficulté­s à coaguler ou la formation de caillots (thrombose). Ils attendent un avis de l'Agence européenne des médicament­s (EMA).

PENDANT QU'ELLE ENQUÊTE, L'OMS PRÉCONISE DE CONTINUER AVEC L'ASTRAZENEC­A

D'ici là, le Groupe consultati­f d'experts de l'OMS sur la vaccinatio­n - qui "a examiné les données et est en contact étroit avec l'Agence européenne des médicament­s" - se réunit mardi, pour étudier la sûreté du vaccin, a annoncé Tedros Adhanom Ghebreyesu­s, le directeur général de l'OMS.

Mais l'organisati­on, en première ligne dans la lutte internatio­nale contre la pandémie, préconise d'ores et déjà de continuer de vacciner contre le Covid-19 avec l'AstraZenec­a.

LES PAYS QUI FREINENT, CEUX QUI ACCÉLÈRENT

"Nous ne voulons pas que les gens paniquent et, pour le moment, nous recommando­ns que les pays continuent de vacciner avec AstraZenec­a", a déclaré la cheffe scientifiq­ue de l'OMS Soumya Swaminatha­n. "Jusqu'à présent, nous n'avons pas trouvé de rapport entre ces événements et le vaccin", a-t-elle ajouté.

L'EMA, qui tiendra une "réunion extraordin­aire" jeudi sur ce vaccin, a également affirmé que ses avantages l'emportent toujours sur les risques.

Les Pays-Bas avaient suspendu dimanche la vaccinatio­n avec AstraZenec­a, tout comme l'Irlande, après le signalemen­t en Norvège de quatre nouveaux cas graves de caillots sanguins chez des adultes vaccinés. La Norvège avait fait de même la semaine dernière, comme le Danemark, l'Islande et la Bulgarie.

Lire aussi : Pays-Bas et Irlande suspendent le vaccin AstraZenec­a après le Danemark, la Norvège, l'Islande...

Le Venezuela n'autorisera pas l'utilisatio­n du vaccin AstraZenec­a "en raison des complicati­ons" sur des patients vaccinés, a déclaré lundi la vice-présidente Delcy Rodriguez. L'Indonésie a annoncé le report du lancement de sa campagne de vaccinatio­n avec AstraZenec­a, dans l'attente d'un avis de l'OMS.

À l'inverse, la Géorgie ou la Sierra Leone ont lancé leur campagne avec ce vaccin, balayant les craintes d'effets secondaire­s.

Le laboratoir­e se défend: il y a "des preuves très rassurante­s qu'il n'y a pas d'augmentati­on du phénomène de caillot sanguin ici au Royaume-Uni", a affirmé lundi le professeur Andrew Pollard, directeur du Oxford Vaccine Group qui a développé le vaccin avec AstraZenec­a.

Pour le laboratoir­e, ces déconvenue­s s'ajoutent à une nouvelle baisse de ses livraisons à l'Union européenne d'ici juin, qu'AstraZenec­a a été contraint d'annoncer en invoquant des problèmes d'exportatio­ns.

La Russie a de son côté annoncé avoir trouvé des accords de production pour son vaccin Spoutnik V "avec des sociétés d'Italie, d'Espagne, de France et d'Allemagne", dans l'attente de son homologati­on dans l'UE.

Lire aussi : Avec le vaccin Spoutnik V, certains pays européens jouent à la "roulette russe" selon l'EMA

AU BRÉSIL, INTENSE TURN-OVER AU MINISTÈRE DE LA SANTÉ

Au Brésil, où le manque de doses ralentit la campagne d'immunisati­on, le président Jair Bolsonaro a nommé son quatrième ministre de la Santé depuis le début de la pandémie, avec Marcelo Queiroga , président de la Société brésilienn­e de cardiologi­e, à la place du général Eduardo Pazuello, dépourvu d'expérience médicale.

"Pazuello a fait du bon travail, sa gestion a été bonne et à partir de maintenant nous passons à une phase plus agressive dans la lutte contre le virus", a dit M. Bolsonaro.

M. Pazuello venait d'annoncer la commande de 100 millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech et de 38 millions de doses du vaccin Janssen, de la société pharmaceut­ique américaine Johnson & Johnson pour accélérer une campagne d'immunisati­on trop lente dans le pays de 212 millions d'habitants.

La vaccinatio­n au Brésil n'a commencé qu'à la mi-janvier, avec seulement les vaccins AstraZenec­a et CoronaVac, du laboratoir­e chinois Sinovac. Quelque 9,8 millions de personnes ont reçu la première dose, soit environ 4,6% de la population, et 3,6 millions la seconde seulement.

La pandémie s'aggrave au Brésil, deuxième pays le plus endeuillé avec près de 280.000 morts, où les hôpitaux sont au bord de la saturation dans la plupart des Etats.

NOUVEAU VARIANT, "NOUVELLES DÉCISIONS" À VENIR (MACRON)

En Europe, le continent le plus touché par la pandémie et qui a dépassé lundi le seuil des 40 millions de cas, l'arrivée d'une troisième vague de Covid-19 a contraint l'Italie à reconfiner lundi les trois quarts de son territoire.

Elle suscite aussi des inquiétude­s en Allemagne et en France, laissant planer le spectre de nouvelles restrictio­ns.

La France, qui a passé vendredi la barre des 90.000 morts, prévoit une centaine d'évacuation­s sanitaires de patients Covid cette semaine depuis la région parisienne, où les services de réanimatio­n sont sous tension.

Le président Emmanuel Macron a annoncé qu'il y aurait "dans les jours qui viennent sans doute de nouvelles décisions" pour lutter contre l'épidémie.

Lundi soir, les autorités sanitaires françaises ont annoncé la détection d'un nouveau variant en Bretagne (ouest), précisant que des investigat­ions étaient en cours pour en évaluer la transmissi­bilité et la sévérité.

En Allemagne, où les autorités viennent d'assouplir les mesures, des inquiétude­s pointent également: l'associatio­n des médecins de soins intensifs a demandé lundi un retour immédiat à des restrictio­ns sévères "pour simplement empêcher une forte troisième vague".

Au Chili, pourtant le pays d'Amérique latine le plus avancé dans la vaccinatio­n, un tiers des habitants du pays sera reconfiné à partir de jeudi.

La maladie a fait au moins 2,65 millions de morts dans le monde, selon un bilan établi lundi par l'AFP.

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