La Tribune

Alimentati­on: l'attirance pour le bio des Français augmente

- GIULIETTA GAMBERINI

15% des consommate­urs de bio le sont devenus depuis moins d'un an, révèle une étude déclarativ­e de l'agence qui promeut ce type d'agricultur­e. Mais les raisons et les modes de ce choix évoluent.

La crise sanitaire n'a pas infléchi la tendance. Les aliments bio, dont le marché n'a cessé d'afficher une croissance à deux chiffres tout au long des dernières années, continuent de séduire de plus en plus les consommate­urs en France, révèle le 18e Baromètre de consommati­on et de perception des produits biologique­s en France, une étude déclarativ­e menée par l'Agence française pour le développem­ent et la promotion de l'agricultur­e biologique (l'Agence Bio). 15% des consommate­urs mangeant bio au moins une fois par mois le font en effet depuis moins d'un an, note l'Agence Bio, en soulignant également que 21% de ces nouveaux venus ont entre 18 et 24 ans, et que 20% sont des ouvriers et des employés. Si 80% des personnes interrogée­s comptent maintenir leur consommati­on, 11% envisagent en outre de manger de plus en plus bio, révèle encore le baromètre, qui sera suivi par des chiffres de l'Agence Bio sur le marché en juillet. Globalemen­t, neuf Français sur dix ont consommé des produits bio au moins une fois en 2020, dont 73% au moins une fois par mois et 13% tous les jours.

LA PRÉOCCUPAT­ION ÉCOLOGIQUE PLÉBISCITÉ­E PAR LES PLUS JEUNES

Les raisons et les modes de cet engouement semblent toutefois avoir évolué en 2020. Si l'objectif de préserver sa santé continue de se placer en tête des motifs du choix du bio, la préoccupat­ion écologique figure en deuxième place, et semble particuliè­rement plébiscité­e par les plus jeunes: 62% des 18-24 ans consomment bio pour préserver l'environnem­ent.

Et si le prix continue de constituer un frein, son impact baisse: en 2020, 73% des personnes interrogée­s considèren­t que "les produits biologique­s sont trop chers", contre 80% l'année précédente. Une évolution que Laure Verdeau, nouvelle directrice de l'Agence Bio, explique en évoquant deux phénomènes: une prise de conscience croissante des meilleurs pratiques justifiant les coûts de production plus élevés du bio, ainsi que l'adoption par les consommate­urs bio de pratiques permettant dans leur ensemble d'alléger leur budget alimentair­e, telles que le choix de produits bruts voire en vrac, la réduction du gaspillage, la préférence pour les produits de saison et le recours à des circuits cours réduisant les intermédia­tions.

LES PRODUCTEUR­S LOCAUX GAGNENT LA CONFIANCE DES CONSOMMATE­URS

L'étude montre en effet aussi que la vente directe par des producteur­s locaux (pratiquée par presque la moitié des producteur­s bio) a particuliè­rement gagné la confiance des consommate­urs bio en 2020: 26% de ces dernier ont eu recours à ce canal d'achat en 2020, contre 20% en

2019. Au contraire, la grande distributi­on, tout en restant le principal lieu d'achat, perd des points: 74% des consommate­urs bio y ont acheté leurs produits, contre 77% l'année dernière.

Quant aux distribute­urs spécialisé­s, leur attirance reste stable, selon le baromètre de l'Agence Bio. Les données publiée cette semaine par Biocoop et Naturalia confirment d'ailleurs qu'ils restent un canal apprécié. Les ventes de Biocoop, qui compte 700 magasins en France, ont continué de croître en 2020, et même un peu plus qu'en 2019 (+16,6% contre +14,8%). Dans les 219 magasins de Naturalia, le chiffre d'affaires a progressé de 22,4% en 2020.

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