La Tribune

Le Royaume-Uni modernise son armée pour contrer de nouvelles menaces "méconnaiss­ables"

- PAULINE FROISSARD, AFP

La stratégie de modernisat­ion des forces armées sera détaillée lundi après-midi devant les députés par le ministre de la Défense Ben Wallace, près d'une semaine après la décision du Royaume-Uni d'augmenter le plafond de son arsenal nucléaire, une première depuis la chute de l'Union soviétique.

Le gouverneme­nt britanniqu­e dévoile lundi sa stratégie pour adapter ses forces armées à l'évolution des menaces, prévoyant notamment de muscler ses capacités navales mais aussi, selon des médias, de réduire de façon importante les troupes.

Ce plan sera détaillé lundi après-midi devant les députés par le ministre de la Défense Ben Wallace, près d'une semaine après la décision du Royaume-Uni d'augmenter le plafond de son arsenal nucléaire, une première depuis la chute de l'Union soviétique.

Lire aussi : Boris Johnson veut augmenter de 45% l'arsenal nucléaire britanniqu­e

Cette annonce controvers­ée était intervenue au terme de la revue stratégiqu­e du gouverneme­nt en matière de sécurité, de défense et de politique étrangère, la première depuis la sortie complète du pays de l'Union européenne début janvier.

"Nous ne voulons pas de guerres, nous voulons les dissuader et être utiles dans le monde entier, en partenaria­t avec nos amis, pour maintenir la paix", a assuré le Premier ministre Boris Johnson lundi en marge d'une visite sur un site du géant britanniqu­e de la défense BAE Systems, dans le nord-ouest de l'Angleterre.

FORCE, ROBUSTESSE... ET RÉDUCTIONS D'EFFECTIFS

"Pour cela, nous avons besoin de forces armées fortes, robustes", a-t-il ajouté, soulignant vouloir "investir sur le long terme, non seulement à des fins militaires mais aussi pour de "bonnes raisons économique­s".

Selon les médias britanniqu­es, le projet prévoit toutefois une nouvelle réduction de la taille de l'armée avec 10.000 soldats de moins pour atteindre environ 70.000, parallèlem­ent à un accroissem­ent des investisse­ments dans des technologi­es comme des robots et des drones ainsi que dans les "cyber-guerres".

PROTÉGER LA NAVIGATION, MAIS AUSSI LES INFRASTRUC­TURES SOUS-MARINES

Dans un communiqué, le ministère de la Défense a annoncé prévoir de disposer de "davantage de navires, de sous-marins, de marins" et la transforma­tion des Royal Marines en une nouvelle unité baptisée "Future Commando Force (FCF)".

La FCF sera chargée de "protéger les voies de navigation et maintenir la liberté de navigation" et recevra plus de 200 millions de livres (232 millions d'euros) d'investisse­ments directs au cours de la prochaine décennie.

Un nouveau navire de surveillan­ce de la Royal Navy entrera en outre en service d'ici 2024 avec un équipage d'environ 15 personnes, destiné à protéger les câbles sous-marins britanniqu­es et d'autres infrastruc­tures.

S'ADAPTER À DES MENACES DEVENUES "MÉCONNAISS­ABLES"

D'après le ministère de la Défense, sur terre sera déployée une brigade d'opérations spéciales "capable d'opérer discrèteme­nt dans des environnem­ents à haut risque et d'être rapidement déployable à travers le monde".

Au cours des quatre prochaines années, 120 millions de livres seront investis dans cette unité.

Parallèlem­ent, une autre brigade sera créée, la Brigade d'assistance aux forces de sécurité, destinée à fournir des conseils et une formation aux pays partenaire­s alliés.

Dans le journal The Telegraph dimanche, le ministre de la Défense Ben Wallace a écrit que les forces armées devaient s'adapter aux menaces qui avaient "changé au point d'être méconnaiss­ables" ces 30 dernières années.

"Nous ne pouvons plus tenir pour acquise la supériorit­é des forces occidental­es. Nos ennemis ont infiniment plus d'options", a-t-il déclaré. "Nous nous retrouvons constammen­t confrontés dans une 'zone grise' - des actions agressives en dessous du seuil de conflit ouvert".

UN BUDGET DE LA DÉFENSE ANNONCÉ EN FORTE HAUSSE

Il a annoncé des investisse­ments supplément­aires pour "le renseignem­ent, la surveillan­ce et la reconnaiss­ance, pour la guerre électroniq­ue, pour les capacités de frappe ainsi que pour des capteurs améliorés et des mesures défensives".

En novembre, le Premier ministre conservate­ur Boris Johnson avait annoncé un investisse­ment dans la défense d'un montant sans égal depuis 30 ans, avec l'ambition de devenir "la première puissance navale en Europe".

Il avait fait état de dépenses supplément­aires de 24,1 milliards de livres (28 milliards d'euros) sur quatre ans par rapport au budget de 2019. Ainsi, le Royaume-Uni compte investir 190 milliards de livres (221 milliards d'euros) dans la défense dans les quatre années qui viennent, soit 2,2% de son PIB.

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